Le 8 décembre 2017, nous avons publié un article
qui mentionne :
- la
question soulevée par un patient qui s’interroge sur l’existence d’une
éventuelle interaction entre HYDREA® (hydroxycarbamide) et XARELTO®
(rivaroxaban) ;
- une
proposition de réponse qui a été apportée au patient ;
- notre intention
de poser la question à l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le 9 janvier 2018 : réponse de l’agence
nationale de sécurité du médicament (ANSM)
« (…) Suite à votre demande
concernant l'interaction médicamenteuse citée en objet, vous trouverez
ci-dessous les éléments que nous sommes en mesure de vous apporter.
1/ Il n'y a pas
d'interaction entre le cytotoxique HYDREA (hydroxycarbamide) et l'anticoagulant
à action directe (AOD) XARELTO (rivaroxaban).
2/ Les pathologies tumorales
s'accompagnent de troubles fluctuants de l'hémostase, le plus souvent à type de
thromboses, lesquelles imposent une anticoagulation.
3/ Lorsque le patient est sous AVK [ndlr : anticoagulant
anti-vitamine K comme PRÉVISCAN® (fluindione) ou COUMADINE® (warfarine)], la pathologie autant que le
traitement justifie le contrôle renforcé de l'INR.
4/ Cette recommandation a été présente
dès la première édition du Thesaurus en 2005, sous la forme d'un paragraphe
généraliste*.
5/ Celui-ci a été inclus au mot près
dans les RCP des cytotoxiques avec AMM [ndrl : autorisation de mise sur le
marché] nationales, et
notamment dans le RCP [ndlr :
résumé des caractéristiques du produit dont une version figure dans le dictionnaire
VIDAL®] d'HYDREA.
6/ Lorsque le patient est sous AOD
type rivaroxaban, il n'y a pas lieu de renforcer la surveillance biologique.
7/ L'existence de deux sortes
d'anticoagulants oraux, les AVK et les AOD, a justifié le remplacement du
paragraphe généraliste* par une interaction dédiée**, au niveau précaution
d'emploi, entre les AVK et les cytotoxiques.
8/ Lors de la prochaine actualisation
du RCP d'HYDREA, cette interaction remplacera le paragraphe généraliste
introduit avant l'apparition des AOD.
9/ Le RCP européen de Xarelto n'a pas
lieu d'être modifié.
*En raison de l'augmentation du risque
thrombotique lors des affections tumorales, le recours à un traitement
anticoagulant est fréquent. La grande variabilité de la coagulabilité au cours
de ces affections, à laquelle s'ajoute l'éventualité d'une interaction entre
les anticoagulants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent, s'il
est décidé de traiter le patient par anticoagulants oraux, d'augmenter la
fréquence des contrôles de l'INR.
**Augmentation du risque thrombotique
et hémorragique au cours des affections tumorales. De surcroit, possible
interaction entre les AVK et la chimiothérapie. Contrôle plus fréquent de l'INR.
En espérant avoir répondu à votre
attente, (…) »
Observations
Nous remercions l’ANSM pour cette réponse.
Toutefois, nous maintenons les mesures de
précaution signalées dans notre article du 8 décembre 2017.
« 6/
Lorsque le patient est sous AOD type rivaroxaban, il n'y a pas lieu de
renforcer la surveillance biologique. » écrit l’ANSM.
Or, comme souligné dans notre article,
le XARELTO® ne dispose pas de test de contrôle biologique en routine ni d’aucun
antidote spécifique. Il semble donc difficile de conseiller un renforcement de
ladite surveillance biologique.
D’autant plus que l’ANSM rappelle que « 2/ Les pathologies tumorales
s'accompagnent de troubles fluctuants de l'hémostase, le plus souvent à
type de thromboses, lesquelles imposent une anticoagulation. »
Une telle fluctuation ne pourrait-elle
pas générer, à son tour, une fluctuation de l’équilibre obtenu avec un
traitement à base de XARELTO® par exemple ?
À ce jour (9 janvier 2018), il ne
semble donc pas que cette interaction, soulevée par le patient, soit décrite.
Il revient donc aux professionnels de santé (et éventuellement aux patients) de
signaler tout effet indésirable à la pharmacovigilance.
En tout cas, une modification de l’AMM d’HYDREA® aura lieu selon l’ANSM.
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