Le 5 septembre
2018, nous avons publié un article sous le titre : « Lamotrigine (LAMICTAL® ou autre) pendant la grossesse et troubles
autistiques : la question d’un pédopsychiatre ». Cet article
propose notre analyse des données disponibles. Parmi celles-ci, figure un avis
de la revue Prescrire datant de « 2009 » qui indiquait
notamment qu’« en janvier 2009,
aucune information n’était disponible dans (…) sur les conséquences à long
terme d’une exposition in utero à la lamotrigine ».
En ce mois d’août
2019, cette revue publie un nouvel avis dans un article intitulé « Antiépileptiques et grossesse :
effets à long terme à prévoir chez les enfants ». Ce nouvel avis
analyse notamment des publications récentes citées dans notre article de 2018. Cette
revue, elle aussi, relève :
« Avec la lamotrigine, l’étude de cohorte
française chez environ 3 000 enfants suivis jusqu’à 5 ans a mis en
évidence un risque environ 1,6 fois plus grand de troubles précoces du développement.
Une méta-analyse portant sur près de 300 grossesses a mis en évidence un risque
environ 9 fois plus grand d’autisme et de dyspraxie avec la lamotrigine ;
d’autres études portant sur des effectifs réduits ont eu des résultats
divergents. »
Cette
revue rappelle aussi que la « lamotrigine
est l’antiépileptique pour lequel les données sont les plus nombreuses. La
lamotrigine semble moins exposer à des troubles de l’apprentissage que les
autres antiépileptiques ».
Ce
nouvel avis conclut qu’« il n’existe
pas de médicament antiépileptique sans risque pour l’enfant à naître (…) jusqu’à
preuve du contraire ». Il ajoute qu’« un risque moindre a été mis en évidence avec la lamotrigine qu’avec
les autres antiépileptiques, mais plusieurs études ont montré que la
lamotrigine expose malgré tout à des troubles du développement psychomoteur ».
Enfin,
ce nouvel avis confirme l’importance de l’information : « Les femmes (les couples) concernées ont
intérêt à en être informées pour prendre part à la décision du traitement
antiépileptique avant d’envisager, en connaissance de cause, une grossesse ou
un renoncement temporaire voire définitif à une grossesse ». Il
rappelle également « les
conséquences néfastes de l’épilepsie maternelle non traitée sur la grossesse et
son issue ».