Dans le cadre de la maladie Covid-19 liée au
coronavirus (Sars-CoV-2), et eu égard aux incohérences - c’est peu dire –
constatées depuis le début de cette situation sanitaire, il y a lieu de
proposer quelques informations utiles qui pourraient aider chaque personne à
construire son propre avis.
Sommaire
1. Quel
est réellement le but poursuivi par la lutte contre la Covid-19 : faire
disparaître complètement le virus de la surface de la Terre, ou bien réussir à
atténuer sa virulence dans la population ?
2. Fiabilité
des tests diagnostiques biologiques effectués : combien de « faux
positifs » et de « faux négatifs » ?
3. Des
questions sur l’efficacité des masques : de quel masque parle-t-on ?
4. Peut-on
se vacciner contre la grippe pendant la Covid-19 ?
5. Concernant
le(s) vaccin(s) annoncé(s) contre la Covid-19
6. Nos
propositions pour effectuer une rentrée moins pénible à l'approche de l'automne
1. Quel est réellement
le but poursuivi par la lutte contre la Covid-19 : faire disparaître
complètement le virus de la surface de la Terre, ou bien réussir à atténuer sa
virulence dans la population ?
En France, le dé-confinement date du 11 mai 2020. Il
ne semble pas avoir été immédiatement suivi de l’hypothétique deuxième pic
épidémique. Pourtant, le port du masque n’était pas encore obligatoire ; et des manifestations, telles que la fête de la musique ou la passation des
pouvoirs entre certains membres du gouvernement, ont pu avoir lieu dans des
conditions qui n’auraient pas respecté les mesures barrières. Les « nombres d’hospitalisations, de
séjours en réanimation et de décès », qui signent la gravité de la maladie, poursuivaient
leur baisse malgré la fin de la garde à vue sanitaire (confinement). Puis,
durant les vacances estivales en cours, certains médias ne cessent d’entretenir
la peur malgré une évolution plutôt rassurante, du moins calme, de la
situation. Et depuis quelques jours, ces médias continuent de relayer des
messages toujours plus anxiogènes en se fondant essentiellement sur un seul
indicateur : la récente augmentation du « nombre de personnes
déclarées positives à la Covid-19 ». Sur la base de ce seul
indicateur, ces médias affirment que l’épidémie repart à la hausse.
Une autre lecture possible de la situation actuelle
Plus de trois mois après le dé-confinement, il nous
semble donc utile de proposer une autre lecture de la situation actuelle.
D’après ces mêmes médias, lesdits « nombres d’hospitalisations, de séjours
en réanimation et de décès » restent globalement stables voire continuent
leur baisse ; et cela malgré ladite récente augmentation du « nombre
de personnes déclarées positives à la Covid-19 ». Autrement dit, cette récente
augmentation du « nombre de personnes déclarées positives à la
Covid-19 » ne se traduit pas par
une augmentation significative des « nombres d’hospitalisations, de
séjours en réanimation et de décès ». Le virus semble perdre de sa virulence : que veut-on de
plus ? Un tel constat ne devrait-il pas constituer plutôt une bonne
nouvelle, au moins temporaire, qui pourrait faire du bien au mental de nos concitoyens et à l’économie de notre pays ? Ne
devrait-on pas plutôt profiter de cette baisse de virulence pour favoriser
davantage la diffusion de ce virus dans une population non-fragile (tout en
protégeant les personnes à risques) dans le but d’atteindre rapidement
l’immunité collective voulue notamment par les pouvoirs publics ?
Du fait notamment des campagnes de dépistage effectuées,
nous commençons à mieux connaître la valeur du « dénominateur » qui faisait défaut au début de cette
situation : le « nombre de
personnes ayant hébergé le virus ». Plus on teste, plus on trouve. Les
indicateurs pertinents pourraient
donc être notamment :
- le « nombre
des nouvelles hospitalisations / nombre de personnes nouvellement déclarées
positives à la Covid-19 » ;
- le « nombre
des nouvelles admissions en réanimation / nombre de personnes
nouvellement déclarées positives à la Covid-19 » ;
- le « nombre
de nouveaux décès / nombre de personnes nouvellement déclarées positives
à la Covid-19 ».
Ces indicateurs pourraient aboutir à la conclusion
suivante (non définitive) : la Covid-19 serait peut-être, finalement,
moins grave que prévue.
Les cas d’aujourd’hui ne sont pas comparables à ceux
du pic épidémique
Les décès annoncés au mois d’août 2020 concerneraient,
peut-être, des patients contaminés lors du pic épidémique. Les cas positifs identifiés durant ce pic épidémique ne sauraient être
comparés à ceux d’aujourd’hui.
Lors du pic, les patients présentaient des signes de
gravité et ont été souvent repérés en milieu hospitalier. Aujourd’hui, souvent, les cas
identifiés ne présentent pas de signes de gravité et sont diagnostiqués lors
d’une démarche de dépistage.
Une hypothèse pouvant expliquer cette possible baisse
de virulence
La Covid-19 semble suivre une courbe sous forme d’une
cloche typique de l’évolution des épidémies. Sans avoir d’explications, de
nombreuses épidémies s’éteignent spontanément et naturellement avant même
d’atteindre, avec certitude, le taux théorique de l’immunité collective. Cette courbe en cloche
aurait existé avant même la découverte des médicaments dont les vaccins.
L’hypothèse, pouvant expliquer cette évolution, serait liée à un rapport de
force entre les espèces : le nouveau virus est d’abord puissant ;
l’hôte (notamment la population humaine) réagit ; un équilibre des forces
s’instaure progressivement rendant le virus moins virulent sans pour autant
interrompre brutalement son voyage dans la population cible (reste contagieux
mais moins dangereux) ; puis, il devient moins contagieux. L’hôte devient alors
un « porteur sain » : il peut vivre avec le virus. Pour assurer sa propre survie, un virus (intelligent) chercherait à s'adapter à son hôte : il éviterait de tuer son hôte.
L’analyse devient plus complexe encore lorsque l’on s’intéresse
à la fiabilité des tests biologiques effectués.
2. Fiabilité des tests
diagnostiques biologiques effectués : combien de « faux positifs »
et de « faux négatifs » ?
Il y a lieu de s’interroger également sur la fiabilité des
différents tests biologiques réalisés dans le cadre de la Covid-19 :
quelles sont les proportions des « faux
négatifs » (le test est négatif alors que la personne est porteuse du
virus) et des « faux
positifs » (la personne est déclarée positive à tort) ?
Par exemple, le test RT-PCR
peut rester positif chez un patient guéri de la Covid-19 et alors même que ce
patient n’est plus contagieux. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour
laquelle la guérison (et l’absence de contagiosité) semble reposer exclusivement
sur des critères cliniques relevés à un certain délai par rapport au début des
symptômes. Autrement dit, si une personne effectue aujourd’hui un dépistage,
elle pourrait être déclarée à tort positive (si le test est effectué après un
certain délai par rapport au début des symptômes). Il y a aussi une forte
proportion de « faux négatifs ».
Dans son cahier des charges daté du 16 avril 2020, la haute
autorité de santé (HAS) avait demandé que les performances minimales des tests
PCR et sérologique soient « à 98%
pour la spécificité clinique et à 90% ou 95% selon l’usage du test pour la
sensibilité clinique ». Mais, il est difficile de savoir comment les validations, par le centre national
de référence (CNR), répondent à ces critères : le CNR, tout comme les
autorités françaises, n’aurait pas communiqué les performances des tests
validés.
Par ailleurs, l’interprétation
d’un test dépendrait aussi de la fréquence de la maladie dans le groupe de
la population où la personne est testée.
Ces incertitudes diagnostiques (difficultés d'interprétation des tests) pourraient avoir des conséquences
non négligeables voire dangereuses.
Le port du masque interroge également.
3. Des questions sur
l’efficacité des masques : de quel masque parle-t-on ?
Concernant les différents masques, les études disponibles sont de
faible niveau de preuve. Ces masques pourraient, peut-être, diminuer en partie
la transmission du coronavirus en population générale.
Rappelons simplement et notamment que :
- Les
masques « chirurgicaux » sont surtout utiles chez les personnes infectées
et contagieuses. Ils sont efficaces dans le sens de l’expiration : ils
protègent l’environnement ;
- les
masques « FFP2 » filtrent l’air inspiré et protège donc le porteur du
masque contre les germes présents dans l’environnement.
Concernant les écoles et les universités
Les études disponibles concernent d’autres infections
respiratoires, comme par exemple celle liée au virus de la grippe : des
essais randomisés et autre études comparatives n’ont pas montré d’avantage du
port d’un masque, y compris dans les écoles et les universités.
Le masque était pourtant censé nous libérer :
l’exemple du Puy du Fou
Récemment, au Puy du Fou, un spectacle s’est tenu avec 9 000
spectateurs : soit au-dessus du seuil autorisé (de 5 000). Le
spectacle a eu lieu dehors, à l’air libre. Les personnes étaient notamment
masquées, etc. Pour quelle raison alors la dérogation, accordée par la
préfecture, a-t-elle été critiquée ? Un spectacle dehors serait-il plus
dangereux qu’un milieu clos (magasins, bureaux au travail, etc.) ?
Si les masques sont efficaces, pourquoi le Puy du Fou ne
pourrait-il pas remplir toutes ses tribunes ? La même question se pose
pour les autres activités culturelles et sportives : stades de football
notamment.
Quels sont les arguments qui ont conduit à fixer ce seuil de 5 000 ?
Dans un restaurant (bar, aire de repos sur une autoroute, etc.), il
est permis d’ôter son masque pour pouvoir boire et manger (et heureusement) alors
que le lieu est bien fréquenté, mais ce masque redevient obligatoire dès que la
personne se lève de table…
Il faudrait courir avec un masque. Mais, faire du vélo ne nécessiterait
plus de masque. Faire du sport avec un masque : un non-sens ?
Au début de l’épidémie, et en plein pic, le masque était considéré
par les pouvoirs publics comme « inutile ».
Il devient brusquement « obligatoire »,
même à l’extérieur, alors que la situation semble moins grave.
4. Peut-on se vacciner
contre la grippe pendant la Covid-19 ?
Le 19 mars 2020, nous avons soulevé la question
suivante :
« Quelle(s)
interaction(s) potentielle(s) entre ce nouveau virus (jusqu’alors inconnu :
le Sars-CoV-2) et tel ou tel vaccin ? Autrement dit, actuellement,
peut-on administrer tel ou tel vaccin chez une personne porteuse de cet agent
pathogène dont on ignore encore toutes les facettes ; la question (plus
difficile) concerne aussi les porteurs asymptomatiques. Faudrait-il différer l’administration de tel ou tel
vaccin ? »
Vaccin contre la grippe saisonnière 2020/2021 :
quelle place pendant la Covid-19 ?
Le 2 juin 2020, la haute autorité de santé (HAS)
publie d’une part l’« avis n°2020.0034/AC/SEESP du 20 mai 2020 du collège de la haute autorité de santé
relatif au maintien de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière
2020/2021 dans le contexte de l’épidémie de COVID-19 en France », et
d’autre part un communiqué de presse intitulé « Vaccination antigrippale : la stratégie de la prochaine
campagne annuelle réaffirmée dans le contexte de l’épidémie de COVID-19 ».
Dans ces documents, la HAS « recommande (…) aux personnes
identifiées comme contacts possibles d’un cas de COVID-19 et éligibles à la
vaccination contre la grippe saisonnière de reporter cette vaccination à l’issue de la quarantaine de 14 jours
recommandée en l’absence d’apparition de symptômes ».
Par ailleurs, la HAS soutient qu’« en l’absence d’éléments justifiant un ajustement des
recommandations en vigueur, la HAS considère à ce stade que la campagne de
vaccination antigrippale doit être réalisée conformément à la stratégie actuelle ». La HAS considère
que le contexte de l’épidémie de Covid-19 ne justifie pas l’élargissement
de la liste des personnes pour lesquelles la vaccination antigrippale est
recommandée et pour lesquelles le vaccin est remboursé à 100% par la Sécurité
sociale.
Vaccins contre la grippe saisonnière
2020-2021 : indisponibilité du vaccin trivalent
Sur le marché français, il n’y aurait plus de vaccin
trivalent (INFLUVAC®) pour la saison 2020/2021 : le laboratoire aurait
fait le choix d’arrêter sa commercialisation. Seuls seront donc disponibles des
vaccins quadrivalents. Ces derniers ne semblent pas apporter un avantage
clinique par rapport au vaccin trivalent (mais leur coût serait plus élevé).
Rappel : le vaccin contre la grippe peut-il
devenir obligatoire ?
Nous avons déjà répondu à cette question. Notre
réponse, datée du 6 janvier 2018, s’est notamment fondée sur l’avis rendu, le
27 septembre et le 7 octobre 2016, par le haut conseil de la santé publique
(HCSP) dont voici quelques rappels :
« En préambule, le HCSP considère que toute décision de
rendre ou de maintenir obligatoire une vaccination pour des professionnels de
santé ne doit s’appliquer qu’à la prévention d’une maladie grave avec un risque
élevé d’exposition pour le professionnel, un risque de transmission à la
personne prise en charge et avec l’existence d’un vaccin efficace et dont la
balance bénéfices-risques est largement en faveur du vaccin (…)
Concernant la grippe :
(…) la vaccination des soignants est susceptible de réduire la
mortalité et la morbidité des personnes âgées dans les services de long séjour,
de diminuer le nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux
et dans une moindre mesure l’absentéisme chez les soignants. Cependant, les études démontrant ces
avantages ont un faible niveau de preuve
[8], sont souvent entachées de biais,
de sorte que les méta-analyses
réalisées n’ont pu démontrer clairement
le bénéfice de cette pratique [9].
L’efficacité de la vaccination chez l’adulte est modérée, ne
dépassant pas 70%, et pouvant tomber à 20% lorsque les souches virales
contenues dans le vaccin diffèrent des souches circulantes, phénomène
inéluctable et imprévisible [8-21].
(…) »
D’où l’intérêt des mesures barrières.
5. Concernant le(s)
vaccin(s) annoncé(s) contre la Covid-19
Il y a lieu d’attendre les données relatives notamment
aux rapports bénéfices/risques avant de se prononcer sur l'utilité de tel ou tel produit. Mais, il serait inopportun de rendre cette vaccination contre la Covid-19 obligatoire.
6. Nos propositions
pour effectuer une rentrée moins pénible à l'approche de l'automne
Par ces motifs, non-exhaustifs ci-dessus exposés, et pour effectuer une rentrée moins anxiogène à l'approche de l'automne, nous
proposons notamment :
- de rester prudents, mais sans entretenir la peur ;
- le respect des gestes barrières (dont le lavage des
mains) qui permettront de lutter efficacement et pas seulement contre la
Covid-19 ;
- la mise en place des distributeurs des produits
hydro-alcooliques à une hauteur adaptée à la taille des enfants afin d’éviter
des projections oculaires pouvant provoquer des effets indésirables ;
- un masque FFP2 aux personnes à risques, surtout dans
un milieu clos et partagé par plusieurs personnes. Il s'agit du bon usage des masques (une prescription d'un masque dans la bonne indication) ;
- la libération des « jeunes » ne présentant pas de facteurs de risques, qui semblent
être les grands perdants de cette situation, et des autres personnes
non-fragiles. Il y a lieu de cesser de stigmatiser ces jeunes par notamment des
discours et titres de presse (tels que « le
péril jeune »…) ;
- la levée des obligations en cours concernant notamment
le port du masque (éventuellement les transformer en recommandations) ;
- un regard vers le paysage oublié des autres patients
et notamment ceux atteints de pathologies plus graves que la Covid-19.
À nouveau, rappelons que l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) définit la santé comme un « état
de complet bien-être physique, psychologique et social ».
Il est certain que la deuxième vague, de
dimensions psychologique - psychiatrique – et sociale, elle, est déjà
là. Sous nos yeux.
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