« Risque
des chimiothérapies 5-FU : "Des décès inacceptables" »
est le titre d’un article publié, le 20 février 2018, par PARIS MATCH. Cet article relate notamment ceci :
« (…) « Si ma femme
avait été soignée à Angers, elle serait aujourd’hui à côté de moi. Mais
elle a été soignée à (…), et elle est décédée en moins de quinze jours »,
explique (…) [le mari], dont l’épouse,
atteinte d’un cancer récidivant en septembre 2016, a succombé, après huit jours
de coma, à sa cure de chimiothérapie. (…) »
Terrible
est cette phrase recueillie par la journaliste Vanessa Boy-Landry. Elle met en
évidence une différence de qualité
de prise en charge des patients en
fonction de la zone du Territoire national.
Mais,
cette phrase révèlerait aussi un manque
d’information des patients, voire même des professionnels de santé, sur l’existence
notamment d’un (ou de plusieurs) test(s) de dépistage. (Lire ledit article de
Paris Match pour comprendre le contexte)
Ne pas pouvoir
accéder à une information indépendante : la première des pauvretés et des
inégalités
Dans
le domaine de la santé, en particulier dans celui du Médicament, ne pas pouvoir
accéder à une information indépendante, fiable et vérifiable, est la première
des pauvretés. Ce défaut d’information
est la première des inégalités. Ce
manque de connaissance enferme la personne dans une situation de dépendance. Elle la fige dans une
position de vulnérabilité.
L’information et le
consentement : un droit et une liberté fondamentale
Le
code de la santé publique est clair. L’accès à l’information sur les
médicaments est un droit. Cette information porte notamment sur « les risques fréquents ou graves
normalement prévisibles ». Elle doit être « loyale, claire et appropriée ». Cette information
englobe les modalités concrètes du
traitement. Elle est dispensée lors d’un entretien
individuel. Elle est pérenne ;
c’est-à-dire qu’elle s’impose même après
la fin d’un traitement : dans le cas où des risques nouveaux sont
identifiés, le patient doit être rappelé et informé. En cas de litige, il
appartient au professionnel ou à l’établissement de santé d’apporter la preuve
que l’information a bien été donnée dans les conditions requises.
Aucun
acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le « consentement libre et éclairé »
de la personne ; et ce consentement peut être retiré à tout moment.
L’information
et le consentement sont donc liés. L’information
précède le consentement. Si l’information
est un droit, le consentement, lui, est plus que ça : c’est une liberté
fondamentale.
Une
distorsion à ces règles contrevient également aux « Bonnes pratiques de pharmacovigilance » que l’agence
nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’actualiser ; tout récemment : le 5 février
2018.
ANSM, 2018. Actualisation des « Bonnes
pratiques de pharmacovigilance ». Les règles d’une « communication »
portant « sur la sécurité d’emploi des médicaments »
Le 5 février 2018, l’agence
nationale de sécurité du médicament (ANSM), justement, vient publier un point d’information
nous relatant l’actualisation des « Bonnes
pratiques de pharmacovigilance ».
Ce document rappelle que la
pharmacovigilance s’exerce sur tout médicament, y compris « le médicament
immunologique (…) un vaccin
(…) » et même le « médicament
homéopathique »… Ce guide indique
le rôle de plusieurs acteurs :
l’ANSM, les professionnels de santé, les patients, le laboratoire pharmaceutique,
les centres régionaux de pharmacovigilance.
Il intègre même un chapitre ainsi
libellé : « Bonnes pratiques
de communication sur la sécurité d’emploi des médicaments ». Ces
dernières rappellent notamment :
« La communication est un outil de gestion des risques essentiel pour atteindre les objectifs de la pharmacovigilance en
termes de promotion du bon usage et de prévention des risques. Elle peut
s’adresser aux professionnels de santé, aux patients et aux usagers du système
de santé en général. » ;
« La communication sur
la sécurité d’emploi de médicaments suit les principes énoncés (…), en
particulier la communication : est claire
et adaptée aux destinataires afin de répondre à leurs attentes ; est
présentée de manière objective et non
trompeuse ; présente toujours
le risque en perspective du bénéfice attendu ; fait état des
éventuelles incertitudes ; est
précédée si possible de la consultation des patients et des professionnels de
santé, particulièrement lorsque la situation est complexe ; est cohérente
et coordonnée entre les différents acteurs concernés ; tient compte des
exigences réglementaires en matière de protection des données individuelles et
de confidentialité ; est suivie, si possible, d’une évaluation de son
impact ; ne doit présenter aucun caractère promotionnel. »
À lire aussi : les quatre articles
publiés par le CTIAP sur ce sujet, objet de l’article de Paris Match, en date
du : 15 février 2018, 11 février 2018, 19 janvier 2018, 21 septembre 2017
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