« HISTOIRE D’UNE CONCERTATION DÉVOYÉE : Vaccinations obligatoires, le débat confisqué » est le
titre du long article publié, en janvier 2018, par LE MONDE diplomatique. L’auteure de cet article est LEÏLA
SHAHSHAHANI, journaliste. Dans ce long article, on peut lire notamment ces
quelques extraits :
« (…)
Pour justifier sa décision, Mme Buzyn [Agnès
Buzyn, ministre des solidarités et de la santé] s’appuie sur les conclusions du
comité d’orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination, dont le
fonctionnement a été dénoncé comme « une véritable opération de propagande
(…) menée pour inciter les Français à se vacciner » par l’ancien
secrétaire général de la Conférence nationale de santé Thomas Dietrich. Lors de
sa démission fracassante, le 19 février 2016, ce haut fonctionnaire s’était
alarmé des conséquences de l’absence de démocratie sur les questions de
santé : « De plus en plus de parents renonceront à vacciner leurs enfants,
prédisait-il, faute de pouvoir
disposer d’une information qui ne soit pas entachée du soupçon de la partialité
et du conflit d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques ».
De fait, l’agence de presse médicale APMNews
révélait quelques mois plus tard, en décembre 2016, que trois médecins du
comité d’orientation avaient déclaré des liens d’intérêts avec des laboratoires
commercialisant ou développant des vaccins, et que l’un d’eux n’avait « pas
mentionné une dizaine de conventions avec MSD, huit avec Sanofi et des
avantages avec ces deux laboratoires et Pfizer ». Il apparaissait
également que le président du comité, M. Alain Fischer, n’avait pas noté dans
sa déclaration publique d’intérêts avoir reçu, en 2013, un prix Sanofi-Institut
Pasteur de 100 000 euros. En
outre, les conclusions présentées par celui-ci n’étaient pas le reflet de la
concertation sur des points majeurs. Le jury professionnels de la santé
estimait , par exemple, que « le principe d’obligation vaccinale
n’instaure pas la confiance », le jugeant même « contre-productif ».
Le jury de citoyens suggérait, lui, d’explorer la piste de vaccins sans adjuvant aluminique, situant cette question « au
cœur de la controverse » (…) Selon l’association pour une
information médicale indépendante Formindep, cette concertation constitue « un
échec complet » et traduit « un tableau alarmant de
notre "démocratie sanitaire" ».
Pour justifier sa mesure, la ministre de la santé
a aussi plusieurs fois évoqué « une
couverture vaccinale qui ne cesse de baisser ». Mais les données
officielles de Santé publique France indiquent
le contraire (…)
« DES
ENFANTS meurent de la rougeole aujourd’hui en France. Dans la patrie de
Pasteur, ce n’est pas admissible », déclarait le premier ministre Édouard Philippe dans son discours de
politique générale de juillet 2017 en évoquant les dix morts survenues entre
2008 et 2016. Le Collège national des
généralistes enseignants (CNGE), pourtant farouche défenseur de la
vaccination, lui a répondu : « D’autres exemples sanitaires pourtant
bien plus graves n’entraînent pas à juste raison une telle posture
autoritaire. » En apportant cette précision : la majorité des
personnes mortes de la rougeole souffraient « d’un
déficit immunitaire contre-indiquant de fait cette vaccination ».
Il n’y avait donc pas d’urgence sanitaire (…)
Pourtant, le HCSP [haut conseil de
la santé publique] rappelait en 2014 que « les pays européens de niveau
comparable à la France obtiennent (…) des couvertures vaccinales supérieures à
90% sans obligation » (…)
(…), pour le CNGE, cette mesure « simpliste
et inadaptée » contredit la
loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades, laquelle précise qu’« aucun acte médical ni aucun
traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la
personne ». Les généralistes enseignants craignent que l’obligation ne
« renforce la défiance et la
suspicion d’une partie croissante de la population » et qu’elle ne sape des années de pédagogie auprès
de leurs patients. Une inquiétude
partagée par le Collège de la médecine générale.
(…) Mme Buzyn affirme
aujourd’hui : « Nous avons la
certitude que ces vaccins sont inoffensifs. » Lise Barnéoud raconte
dans son livre sur les vaccins les « minimisations hypocrites des
risques » entendues de la bouche d’experts reconnus. L’acte
vaccinal comporte toujours une part d’aléa, même infime. La notice d’un vaccin
suffit à s’en convaincre. Ainsi, le 7 mai 2015, le HCSP suspendait la recommandation du vaccin contre le rotavirus
(gastro-entérite) après « la
notification d’effets indésirables graves y compris ayant pu entraîner la mort, après la vaccination, de nourrissons »
Pourtant, questionner la sûreté de chaque acte vaccinal, qui est irréversible
et se fait en général sur un corps en bonne santé, c’est prendre le risque
d’être taxé d’« antivaccins ». Et ce rejet du débat radicalise le
discours en face, qui n’échappe pas à l’irrationnel.
(…)
Dans une lettre ouverte aux députés, des généralistes estiment disproportionnée la privation de
collectivité pour des enfants non vaccinés (…) Ces praticiens rappellent
aussi la responsabilité des autorités
dans la crise de confiance en évoquant l’emballement et la surévaluation du
risque dans la gestion de l’épidémie de grippe H1N1 en 2009-2010, malgré des
données rassurantes en provenance de l’hémisphère Sud (…) Le Sénat avait constaté que seulement 6 millions de doses de
vaccins avaient été utilisées sur les 94 millions commandées par l’État via des
contrats d’un « remarquable déséquilibre » au profit des laboratoires
et d’une « légalité douteuse de certaines de leurs clauses ». Et
l’ANSM [agence nationale de sécurité du médicament] avait confirmé, en 2013, un
lien entre le vaccin Pandemrix
utilisé dans cette campagne et l’augmentation
des cas de narcolepsie, ouvrant la voie à des indemnisations par l’État.
Autre époque, autre affaire : les ratés de la campagne de vaccination
massive contre l’hépatite B dans les années 1990. La communication
agressive, voire mensongère, des laboratoires sur les dangers de la maladie,
reprise par les pouvoirs publics (…) Puis, en 1998, face à l’augmentation de cas de sclérose en plaques rapportés à la
pharmacovigilance, le secrétaire d’État à la santé Bernard Kouchner avait
décidé de suspendre la vaccination
scolaire (…)
Dans un autre registre, le Conseil d’État a
reconnu, en 2012, un lien entre l’aluminium
d’un vaccin et les symptômes de la myofasciite à macrophages, une maladie
touchant les muscles et les articulations. Le professeur Romain Gherardi,
spécialiste des maladies neuromusculaires, a mis en évidence cette liaison chez
certaines personnes, avec une possible prédisposition génétique. Ses récents
travaux ont réveillé la controverse sur la toxicité de l’adjuvant aluminique (utilisé dans les vaccins pour optimiser leur
efficacité), comme ceux très récents du
professeur Christopher Exley établissant un lien possible avec l’autisme (…)
Interrogée
à l’Assemblée nationale le 26
juillet 2017 lors des questions au gouvernement, la ministre de la santé avait
répondu : « Vous dites : "Pouvons-nous
trouver des adjuvants moins nocifs ?" Mais ils ne sont pas nocifs
pour la santé, tous les rapports le montrent »… (…)
Le professeur Daniel Floret, président du Comité
technique des vaccinations, notait qu’« il
est généralement admis que 1 à 10% des
effets secondaires [indésirables]
graves liés aux médicaments font l’objet d’une déclaration aux centres régionaux de
pharmacovigilance ».
Bruno Toussaint, directeur éditorial de la revue
indépendante Prescrire, confirme que « ce
que l’on voit comme effets indésirables n’est que la pointe de l’iceberg ».
(…)
Comme le souligne Paolo Bellavite, professeur de
pathologie générale à l’université de Vérone, la pharmacovigilance a ses limites (…).
Les effets
à long terme inquiètent d’autant plus que les vaccins sont plus nombreux :
264 seraient actuellement en
développement dans les laboratoires américains, selon le dernier rapport
annuel de cette industrie. « Viseront-ils tous à améliorer notre
santé, ou bien celle des industriels qui les commercialisent ? »,
interroge Lise Barnéoud. (…)
(…) les
pouvoirs publics éludent la
complexité du débat. Et nagent à
contre-courant d’une partie de la société décidée à prendre sa part dans
les choix en matière de santé. L’État passe ainsi à côté de son rôle d’arbitre censé mettre à distance tout intérêt
privé dans la prise de décision, générant ses propres scandales. Les
inquiétudes sur les vaccins ne pourront être levées qu’après un examen démocratique de tous les éléments
scientifiques sur la base du principe
de précaution. Hélas, noyée dans un vaste débat sur le budget de la
Sécurité sociale, la question vaccinale n’aura été qu’effleurée par la nouvelle
assemblée. Pour être vite enterrée par le gouvernement. (…) »
Le secteur des vaccins : « Un marché
dynamique » en « milliards d’euros » selon LE
MONDE diplomatique
Action du CTIAP du centre hospitalier de Cholet : saisine de l’ANSM
et de la HAS suite à la nouvelle, et troublante, publication de l’équipe du
professeur Christopher Exley
Ce jour, j’ai porté à la connaissance de l’ANSM
(agence nationale de sécurité du médicament) et de la HAS (haute autorité de
santé), notamment, le récent article (cité par LE MONDE diplomatique, cf. ci-dessus) dont les conclusions
sembleraient établir un « lien possible » entre l’aluminium
et l’autisme. Cet article, accessible en ligne, est le suivant :
Christopher
Exley, Andrew King, Matthew Mold et Dorcas Umar, « Aluminium in brain tissue in autism », Journal of Trace Elements in Medicine and
Biology, vol. 46, Elsevier, Amsterdam, mars 2018 (en ligne depuis le 26
novembre 2017).
J’ai ainsi souhaité connaître l’avis de l’ANSM et de la HAS sur les conclusions de cet
article.
Je ne manquerais pas de vous faire part de leurs
éventuelles réponses.
Place des opinions minoritaires : un rappel
Je ne peux qu’inviter le lecteur à revoir l’intégralité
de ce point déjà relaté dans l’article, relatif à l’« affaire du MÉDIATOR® », intitulé : « Cinéma, film et débat. « La fille de Brest » : résumé de l’intervention du 9 janvier 2018 ». Voici un extrait :
« (…)
Dès lors qu’il existe dans la communauté scientifique de l’époque même
seulement une voix isolée (qui, comme l’histoire de la science l’enseigne,
pourrait devenir avec le temps l’opinion commune), soulignant le défaut et/ou
le danger potentiel du produit, son fabricant ne se trouve plus face à un risque
imprévisible, en tant que tel étranger au champ d’application du régime
imposé par la directive. (…) » (Le Ministère Public)
Question concernant les personnes nées avant le 1er janvier
2018
En France, les enfants nés à compter du 1er
janvier 2018 ont désormais l’obligation de se faire vacciner avec les 11
vaccins ; ils auront donc une composition des vaccins adaptée à cette
obligation (je suppose).
Mais, quoi répondre aux parents dont les enfants
sont nés, par exemple, le 30 décembre 2017 qui ne voudront vacciner leurs enfants
que par le vaccin DTP (diphtérie, tétanos, poliomyélite) qui est le seul vaccin
obligatoire pour eux (si j’ai bien compris) ? Auront-ils accès à un vaccin
ne contenant que ces 3 valences (conformément à la décision rendue le 8 février 2017 par le Conseil d’État) ?
Et concernant la situation des adultes : auront-ils accès à une
composition des vaccins adaptée aux injections de rappel ?
Autre question
À ce rythme, le dépistage obligatoire des maladies infectieuses, et contagieuses, serait-il rendu, un
jour, obligatoire lui aussi ?
N.B. : Obligation vaccinale, les précédents articles du CTIAP du
centre hospitalier de Cholet
29 Juin
2017 : « Vaccination obligatoire : ma réponse à l’article du journal Le Parisien « 200 grands médecins s’engagent… »
3 juillet
2017 : « Lien entre sclérose en plaques et vaccination contre l’hépatite B : évolution du mode de preuve en justice »
5 juillet
2017 : « Projet du « cocktail » vaccinal obligatoire en France : une main courante »
18
novembre 2017 : « Extension de l’obligation vaccinale en 2018. Indemnisation : c’est désormais l’État qui devra payer, et non plus le fabricant »
20
décembre 2017 : « De 3 à 11 vaccins obligatoires : lettre au Président de l’Assemblée nationale demandant la saisine du Conseil constitutionnel »
6 janvier
2018 : « Obligations vaccinales des professionnels de santé : l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique »
15 janvier
2018 : « Philippines : suspension de la campagne de vaccination contre la dengue »
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