mercredi 28 février 2018

Risque de décès sous 5-FU : l’ANSM apporte un commencement de réponse


Cet article vient livrer la suite de l’« affaire 5-FU ». Le lecteur trouvera, ci-dessous, nos 5 derniers articles publiés sur ce sujet. Le dernier article date du 22 février 2018 : « Médicament. Un article de Paris Match : "Des décès inacceptables" illustrant la première des pauvretés et des inégalités ».

Ce jour, le 28 février 2018, l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) actualise sa position du 8 février 2018 ; à laquelle nous avions répondu dès le 11 février 2018. L’ANSM vient, aujourd’hui, apporter un commencement de réponse. Ce dernier appelle au moins deux observations :

En premier lieu, désormais, l’ANSM « recommande, dans l’attente de l’issue des différents travaux en cours, le dépistage du déficit en (…) DPD, conformément aux recommandations du Groupe de Pharmacologie Clinique Oncologique (…) ». L’ANSM ne semble plus être en « attente d’une position consensuelle au niveau européen » ; comme cela était souligné dans son point d’information du 8 février 2018.

En second lieu, désormais, l’ANSM confirme, expressément, notre analyse relative à la procédure de mise à disposition de l’antidote du 5-FU : VISTOGARD (uridine triacétate). Cette procédure est inadaptée à une situation d’urgence vitale. En effet, aujourd’hui, l’ANSM « informe que l’accès à ce médicament [antidote] implique un délai d’acheminement depuis les Etats-Unis compris entre 24 et 48 heures, sans possibilité à ce jour de mise en place de stock avancé en France et en Europe ». Ce qui vient attester du bien-fondé de notre alerte formulée dans notre réponse à l’ANSM en date du 11 février 2018.

Et surtout, l’ANSM conclut : « En tout état de cause, la réduction des effets indésirables graves liés à un déficit en (…) DPD (…) repose sur leur prévention (dépistage notamment), leur diagnostic et leur traitement précoce. » Elle ajoute : « Comme pour de nombreux antidotes, le recours à ce type de produit est envisagé le plus souvent en situation de risque vital ».

Or, l’ANSM estime à « 24 à 48 heures » le délai nécessaire pour que cet antidote soit acheminé des Etats-Unis vers la France… En espérant qu’aucun problème, de transport notamment, ne soit rencontré…

D’où l’intérêt du dépistage.


À lire aussi : nos 5 derniers articles sur ce sujet ont été publiés le : 22 février 2018, 15 février 2018, 11 février 2018, 19 janvier 2018, 21 septembre 2017








jeudi 22 février 2018

Médicament. Un article de Paris Match : "Des décès inacceptables" illustrant la première des pauvretés et des inégalités

« Risque des chimiothérapies 5-FU : "Des décès inacceptables" » est le titre d’un article publié, le 20 février 2018, par PARIS MATCH. Cet article relate notamment ceci :

« (…) « Si ma femme avait été soignée à Angers, elle serait aujourd’hui à côté de moi. Mais elle a été soignée à (…), et elle est décédée en moins de quinze jours », explique (…) [le mari], dont l’épouse, atteinte d’un cancer récidivant en septembre 2016, a succombé, après huit jours de coma, à sa cure de chimiothérapie. (…) »

Terrible est cette phrase recueillie par la journaliste Vanessa Boy-Landry. Elle met en évidence une différence de qualité de prise en charge des patients en fonction de la zone du Territoire national.
Mais, cette phrase révèlerait aussi un manque d’information des patients, voire même des professionnels de santé, sur l’existence notamment d’un (ou de plusieurs) test(s) de dépistage. (Lire ledit article de Paris Match pour comprendre le contexte)

Ne pas pouvoir accéder à une information indépendante : la première des pauvretés et des inégalités

Dans le domaine de la santé, en particulier dans celui du Médicament, ne pas pouvoir accéder à une information indépendante, fiable et vérifiable, est la première des pauvretés. Ce défaut d’information est la première des inégalités. Ce manque de connaissance enferme la personne dans une situation de dépendance. Elle la fige dans une position de vulnérabilité.

L’information et le consentement : un droit et une liberté fondamentale

Le code de la santé publique est clair. L’accès à l’information sur les médicaments est un droit. Cette information porte notamment sur « les risques fréquents ou graves normalement prévisibles ». Elle doit être « loyale, claire et appropriée ». Cette information englobe les modalités concrètes du traitement. Elle est dispensée lors d’un entretien individuel. Elle est pérenne ; c’est-à-dire qu’elle s’impose même après la fin d’un traitement : dans le cas où des risques nouveaux sont identifiés, le patient doit être rappelé et informé. En cas de litige, il appartient au professionnel ou à l’établissement de santé d’apporter la preuve que l’information a bien été donnée dans les conditions requises.
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le « consentement libre et éclairé » de la personne ; et ce consentement peut être retiré à tout moment.
L’information et le consentement sont donc liés. L’information précède le consentement. Si l’information est un droit, le consentement, lui, est plus que ça : c’est une liberté fondamentale.
Une distorsion à ces règles contrevient également aux « Bonnes pratiques de pharmacovigilance » que l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’actualiser ; tout récemment : le 5 février 2018.

ANSM, 2018. Actualisation des « Bonnes pratiques de pharmacovigilance ». Les règles d’une « communication » portant « sur la sécurité d’emploi des médicaments »

Le 5 février 2018, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), justement, vient publier un point d’information nous relatant l’actualisation des « Bonnes pratiques de pharmacovigilance ».
Ce document rappelle que la pharmacovigilance s’exerce sur tout médicament, y compris « le médicament immunologique (…) un vaccin (…) » et même le « médicament homéopathique »… Ce guide indique le rôle de plusieurs acteurs : l’ANSM, les professionnels de santé, les patients, le laboratoire pharmaceutique, les centres régionaux de pharmacovigilance.
Il intègre même un chapitre ainsi libellé : « Bonnes pratiques de communication sur la sécurité d’emploi des médicaments ». Ces dernières rappellent notamment :

« La communication est un outil de gestion des risques essentiel pour atteindre les objectifs de la pharmacovigilance en termes de promotion du bon usage et de prévention des risques. Elle peut s’adresser aux professionnels de santé, aux patients et aux usagers du système de santé en général. » ;

« La communication sur la sécurité d’emploi de médicaments suit les principes énoncés (…), en particulier la communication : est claire et adaptée aux destinataires afin de répondre à leurs attentes ; est présentée de manière objective et non trompeuse ; présente toujours le risque en perspective du bénéfice attendu ; fait état des éventuelles incertitudes ; est précédée si possible de la consultation des patients et des professionnels de santé, particulièrement lorsque la situation est complexe ; est cohérente et coordonnée entre les différents acteurs concernés ; tient compte des exigences réglementaires en matière de protection des données individuelles et de confidentialité ; est suivie, si possible, d’une évaluation de son impact ; ne doit présenter aucun caractère promotionnel. »


À lire aussi : les quatre articles publiés par le CTIAP sur ce sujet, objet de l’article de Paris Match, en date du : 15 février 2018, 11 février 2018, 19 janvier 2018, 21 septembre 2017







mercredi 21 février 2018

« Les médicaments de l’ostéoporose : ce que les patients devraient savoir » : Deuxième réunion d’information destinée au public

La réunion est ouverte à toutes et à tous.

Rendez-vous donc au Centre Hospitalier de Cholet : Jeudi 24 mai 2018, à 18h

Le choix de ce thème trouve sa motivation dans les éléments déjà publiés dans l’article du 4 février 2018.


Communiqué de presse du 21 février 2018








jeudi 15 février 2018

Quelle efficacité du VISTOGARD® (uridine triacétate), l’antidote du 5-FU ?

À la demande des patients, et dans la continuité de notre article du 11 février 2018 intitulé « Réponse à l’ANSM. L’antidote du 5-FU : une procédure de mise à disposition inappropriée à une situation d’urgence vitale », notre recherche a pu recueillir des éléments de réponse complémentaires.

Sur les modalités pratiques d’approvisionnement

Le laboratoire, qui fournit cet antidote, est basé aux États-Unis d’Amérique. Il s’agit de Wellstat Therapeutics Corporation. Un site internet est disponible : www.vistogard.com
En France, le pharmacien exerçant dans une pharmacie à usage intérieur (PUI) d’un établissement de santé doit suivre la procédure suivante :
-    Téléphoner et envoyer un e-mail au laboratoire pour le prévenir d’une demande en notant les coordonnées de la pharmacie et du prescripteur (Téléphone, fax et e-mail) ;
-     En dehors des heures d’ouverture du bureau, un autre numéro est disponible ;
-  Scanner l’ATU (autorisation temporaire d’utilisation) nominative obtenue auprès de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) et l’envoyer par e-mail à la Douane de Roissy.

Il reste à connaître le coût d’un traitement. La question est posée. Une réponse est attendue. (Mise à jour. La réponse a été obtenue le 16 février 2018 : le coût d'un traitement serait de 6 000 euros environ).

Sur la documentation disponible en France

Deux documents ont pu être récupérés. Ils sont rédigés en anglais. Aucune traduction en français n’est disponible. Ces documents sont :
-     Le RCP (résumé des caractéristiques du produit) américain. C’est l’équivalent de la fiche figurant dans le VIDAL® (dictionnaire – non exhaustifs- des médicaments) français ;
-     Une fiche d’information du patient.

N’ayant pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, aucune information sur le VISTOGARD® ne pourrait être disponible dans le VIDAL®.

« Le poison plus fort que l’antidote suite à un « Never Event » » (J.-C. Boyer, A. Dorandeu, M. Benslima)

« Le poison plus fort que l’antidote suite à un « Never Event » » est le titre d’un petit article (abstract) publié dans Toxicologie Analytique et Clinique (Volume 29, numéro 25, page 70, mai 2017) par l’équipe de l’Unité de toxicologie, service de biochimie et celle de l’Institut de médecine légale du CHU (centre hospitalier universitaire) de Nîmes.
Cet article discute l’efficacité de la VISTONURIDINE qui est un autre nom donné au triacétate d’uridine (VISTOGARD). Il indique que depuis 2013, la vistonuridine est utilisée en France sous ATU comme antidote dans les intoxications au 5-fluoro-uracil (5-FU).
En premier lieu, cet article précise que « selon le fabricant de cet antidote, sur les 140 patients qui avaient bénéficié d’un traitement (inclusion jusqu’en mai 2014), 96% avaient survécu et les décès observés n’étaient pas imputables à l’antidote » (Andreica IW, et al. Fluorouracil overdose : clinical manifestations and comprehensive management during and after hospitalization. J Hemat Oncol Pharm 2015 ; 2:43-7).
En second lieu, l’équipe du CHU de Nîmes discute « le bénéfice réel de cet antidote ». Elle analyse alors un cas « fatal » observé dans un établissement. Ce décès concerne un homme de 70 ans qui a reçu par erreur 2850 mg de 5-FU en 2h10, au lieu de 46 heures. Un traitement par VISTONURIDINE est mis en place dès le premier jour ; donc, dans le délai maximal de 96h recommandé par le fabricant. L’état du patient se dégrade. Il décède au 11ème jour. Les causes de ce décès sont recherchées. Les auteurs concluent que « malgré un traitement par vistonuridine mis en place rapidement après l’accident, l’hypothèse d’une surexposition fatale au 5-FU ne peut être écartée. Le bénéfice réel de cet antidote reste à mieux définir. »


Ces éléments viennent renforcer davantage l’intérêt du dépistage.







lundi 12 février 2018

Obligation vaccinale : l’avis de la revue indépendante Prescrire

Dans son numéro de février 2018, la revue indépendante Prescrire publie l’Éditorial (ci-dessous) en accès libre sur le site de la revue.

« Obligés ?
(…)
Notre société n’a pas à être au garde-à-vous. Recommander les vaccinations dont la balance bénéfices-risques est favorable a l’avantage de faire porter des obligations sur les autorités de santé : (…)
(…) »






À lire aussi : nos 9 précédents articles, sur ce sujet, sont accessibles via notre dernier article publié. (cliquer ici)







dimanche 11 février 2018

Réponse à l’ANSM. L’antidote du 5-FU : une procédure de mise à disposition inappropriée à une situation d’urgence vitale

Le 8 février 2018, l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) vient confirmer le bien-fondé de nos deux précédentes publications ainsi libellées :
-     Cancérologie. Le 5-FU et le déficit enzymatique : Éviter des toxicités mortelles et réduire les coûts de prise en charge par le dépistage avant la mise sous traitement. Par Madame le docteur Michèle BOISDRON-CELLE, ICO site Paul Papin (21 septembre 2017) ;
-     Décès sous l’anticancéreux 5-FU : un bilan sur 10 ans de la pharmacovigilance confirme l’analyse du Docteur Michèle BOISDRON-CELLE (19 janvier 2018).

Le point d’information de l’ANSM, du 8 février 2018, est ainsi intitulé : « Prévention des effets indésirables graves liés à un déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) lors de traitement par fluoropyrimidines (5-fluorouracile et capécitabine). Il confirme l'analyse proposée dans nos précédentes publications. Mais l’ANSM semble être en « attente d’une position consensuelle au niveau européen ». L’aboutissement des « discussions sur le plan national et européen » est prévu « courant 2018 ».

Toutefois, une procédure mise en oeuvre par l’ANSM est, pour le moins, surprenante. L'ANSM précise qu’« en cas de survenue d’une intoxication » à ces médicaments, il « est rappelé qu’il existe un antidote, Vistogard (uridine triacétate) qui dispose depuis 2015 d’une AMM [autorisation de mise sur le marché] aux Etats-Unis. L’utilisation en France est possible au travers d’une ATU [autorisation temporaire d’utilisation] nominative octroyée par l’ANSM ».

Obtention de cet antidote par le pharmacien d'un établissement de santé : cette procédure d’ATU nominative est inappropriée à une situation d’urgence vitale

En effet, cette procédure exceptionnelle, dérogatoire, permet l’accès à des médicaments qui n’ont pas d’AMM en France. Elle est délivrée par l’ANSM dans des situations qui n’enregistrent aucune alternative thérapeutique (maladies rares, etc.). Ces médicaments ne peuvent être dispensés que par les pharmacies à usage intérieur (PUI) des établissements de santé.
Or, ces médicaments ne peuvent être obtenus qu’après un délai de quelques jours. La pharmacie d’un établissement de santé ne peut disposer d’un stock à l’avance. Ce qui semble incompatible, inadapté, avec le besoin urgent d'un antidote. Ce dernier doit être disponible, avant la survenue d'une intoxication, dans une armoire d’urgence pour pouvoir le mobiliser dans une situation d’urgence vitale où chaque minute pourrait compter.
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une ATU nominative. Elle est délivrée pour un seul malade nommément désigné, à la demande et sous la responsabilité du médecin prescripteur. Ce qui signifie que le malade a déjà présenté le trouble (intoxication) pour lequel cette ATU est sollicitée. En pratique, le médecin remplit un formulaire bien précis et le transmet au pharmacien de l’établissement de santé. À son tour, ce pharmacien adresse ce formulaire renseigné à l’ANSM. Celle-ci instruit le dossier et délivre éventuellement cette ATU nominative pour une durée limitée. Sans l’obtention de cette autorisation de l’ANSM, le pharmacien ne peut obtenir le produit auprès du laboratoire pharmaceutique. Le pharmacien adresse donc au fabricant deux éléments obligatoires : la commande du médicament accompagnée de cette ATU nominative. Ce n’est qu’à cette condition que le médicament peut alors être livré à la pharmacie au bout d’un certain délai. Au total, il faut quelques jours avant la livraison du médicament à la pharmacie qui peut alors le dispenser au service de soins dans lequel est hospitalisé le patient. Cette procédure est donc inadaptée à l’approvisionnement d’un médicament utilisé comme un antidote. Car, ce dernier est censé contrer, en urgence, l’effet d’un toxique.

Obtention de cet antidote par le pharmacien d'un établissement de santé : à défaut d’une AMM, une ATU de cohorte semble plus appropriée à l’urgence vitale

Une ATU de cohorte concerne un groupe ou sous-groupe de patients qui sont traités et surveillés suivant des critères définis dans un protocole d’utilisation thérapeutique (PTU). Contrairement à l’ATU nominative, elle est délivrée à la demande du titulaire des droits d’exploitation (le fabricant, et non le médecin) qui s’engage à déposer une demande d’AMM dans un délai fixé.
Cette ATU de cohorte, elle, permet à la pharmacie d’un établissement de santé de disposer d’un stock à l’avance. Elle semble mieux adaptée à un médicament jouant le rôle d’un antidote. Dans l’attente d’obtention d’une AMM.

Enfin, pour quelle raison cet antidote n’a toujours pas une AMM en France ?







jeudi 8 février 2018

« Un vaccin obligatoire (…) il n’y a pas d’effets secondaires » : une grave et inadmissible déclaration de Madame la Ministre de la Santé

Manifestement, nos alertes antérieures n’ont pas suffi (lire nos 8 derniers articles relatifs au thème de l’obligation vaccinale).

Le 23 janvier 2018, Madame la Ministre des solidarités et de la santé, Agnès BUZYN, est invitée sur BFMTV. Elle déclare : « Un vaccin obligatoire (…) il n’y a pas d’effets secondaires ».

Cette affirmation semble inexacte. Ses conséquences pourraient être lourdes.

Devrait-on alors supprimer les rubriques « effets indésirables » figurant dans les mentions légales, et des notices, de ces vaccins ? Dans ce cas, il reviendrait à l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) d’engager, et sans délai, les démarches en ce sens.

Le médecin, et le pharmacien, ne devrait-il plus informer les patients du rapport bénéfice/risque concernant tel ou tel vaccin ?

Quel serait l’intérêt de continuer de promouvoir la notification en pharmacovigilance des effets indésirables présumés liés à ces vaccins ?

Même l’homéopathie présente des risques d'effets indésirables qui sont signalés en pharmacovigilance.

Dire qu’un vaccin est dénué de tout effet indésirable serait la preuve même de son inefficacité. En l’absence de tout risque d’effet indésirable, un produit ne saurait prétendre à la qualité de médicament doté d'un réel bénéfice.

Rappelons que seulement 13% des députés auraient été présents lors du vote de la loi ayant consacré l’extension de l’obligation vaccinale de 3 à 11 vaccins. Notre lettre adressée à la Présidence de l’Assemblée nationale est toujours en attente de réponse.

Lorsqu’un "vaccin" n’est pas "au point", mon corps ne saurait devenir le siège d’un "pari biologique"… Je pense notamment à celui contre la grippe que certains voudraient rendre obligatoire pour tous les professionnels de santé.

Cette déclaration de la Ministre, qui est aussi médecin, est grave et inadmissible. Elle sème le trouble. Elle est contredite par les preuves, indépendantes et réglementaires en tout premier lieu. Elle est tout simplement incroyable. Elle est extraordinaire.

Madame Agnès BUZYN était la Présidente de la haute autorité de santé (HAS). La revue indépendante Prescrire vient d’évaluer les guides élaborés par cette haute autorité (article à lire).

La confiance semble rompue. Elle ne pourrait être rétablie par la contrainte lorsqu'il s'agit notamment du corps humain.

Nous assistons à ce qui pourrait être considéré comme une dérive, un dévoiement, de la notion de « nécessité médicale » ; une notion qui a succédé à celle de « nécessité thérapeutique ».


À lire aussi à propos des liens et des conflits d’intérêts

Deux articles de la revue Marianne :



Plusieurs articles de Médiacités :

Médiacités vient de publier une série d’articles faisant état des liens et des conflits d’intérêts des médecins et des députés avec les laboratoires pharmaceutiques :


                                                                                                                      









dimanche 4 février 2018

Deuxième réunion d’information au Centre hospitalier de Cholet. « Les médicaments de l’ostéoporose : ce que les patients devraient savoir. »

En mars 2017, le laboratoire Servier a fini par annoncer l’arrêt de commercialisation, à partir du 31 août 2017, du PROTELOS® (ranélate de strontium) : un médicament utilisé dans l’ostéoporose. Ce produit aurait dû être retiré du marché bien avant cette date eu égard à son rapport bénéfice/risque défavorable : les risques étaient jugés supérieurs par rapport au bénéfice escompté. Il exposait notamment à des décès d’origine cardiovasculaire.

Après les valvulopathies (troubles cardiaques) sous MEDIATOR® (benfluorex), des nouvelles publications émettent un signal qui établirait une association entre des dysfonctionnements ou des calcifications des valves cardiaques et d’autres médicaments actuellement prescrits dans l’ostéoporose : il s’agit des Diphosphonates tels que l’acide alendronique (FOSAMAX®), l’acide risédronique (ACTONEL®), etc. Ainsi, une grande étude épidémiologique européenne, financée par l’agence européenne du médicament (EMA), suggèrerait une augmentation du risque d’environ 20%.

Ces médicaments de l'ostéoporose ne doivent donc pas être banalisés eu égard notamment à ce doute concernant ce risque de valvulopathies d’une part (doute qui appelle de nouvelles études) ; et aux autres effets indésirables, tels que les ostéonécroses de la mâchoire et du conduit auditif, d’autre part.

N.B. : Rappelons que le fait qu’un risque d’effets indésirables soit identifié ne veut pas dire que ces effets indésirables vont systématiquement s’observer ; et chez tous les patients. Notre souhait de vous informer, de façon éclairée, ne devrait pas générer une inquiétude ; et encore moins conduire à l’arrêt d’un traitement par le patient.

Les questions posées

Fragilité osseuse ou ostéoporose ? Les fractures liées à une fragilité osseuse sont-elles toutes la conséquence d’une ostéoporose ? Quelles sont les autres causes à l’origine d’une fragilité osseuse ? Quels sont les médicaments susceptibles de provoquer une ostéoporose ou des fractures ? Quelles sont les premières mesures permettant la prévention de ces fractures ? Quels sont les critères qui légitiment la mise en route d’un traitement médicamenteux ? Faudrait-il traiter systématiquement tous les patients, notamment âgés et en particulier les femmes ménopausées, qui ont une fragilité osseuse ? Le traitement devrait-il être prescrit systématiquement à vie ? Quel est le profil des effets indésirables ?... Autant de questions qui méritent une réflexion basée sur les preuves.

Par exemple, chez une femme ménopausée avec une ostéoporose prouvée et un antécédent de fracture survenue sans traumatisme important, l’acide alendronique (FOSAMAX®), qui peut constituer le médicament de premier choix, voit son rapport bénéfice/risque s’inverser lorsque la durée du traitement dépasse les 5 ans : les risques deviendraient supérieurs au bénéfice après 5 ans de traitement… Un constat qui invite à la réévaluation du traitement en vue d’une éventuelle dé-prescription ; au lieu de le poursuivre systématiquement à vie et sans réévaluation.

Les patients sont-ils informés de ces faits ?

Deuxième réunion d’information destinée au public

Au mois d’octobre 2017, le CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques) du centre hospitalier de Cholet avait organisé la première réunion d’information destinée au public. Elle portait sur l’« affaire LÉVOTHYROX® ».

Comme souhaité par les patients, et comme promis, nous poursuivons dans ce sens en organisant la deuxième réunion qui sera réservée, cette fois, au thème ci-dessus annoncé : « Les médicaments de l’ostéoporose : ce que les patients devraient savoir ». À cette occasion, les réponses aux questions précédemment posées seront apportées (avec un langage vulgarisé et accessible à tous).

Cette rencontre prévue s’organisera selon les mêmes modalités que celles du mois d’octobre 2017. Le lieu exact, la date et l’heure de cette rencontre vous seront communiqués ultérieurement.

Possibilité d’inscription à cette deuxième réunion d’information

De nombreuses personnes pourraient être intéressées par ce thème.

Dans un souci d’organisation, et dans la mesure où la salle a une capacité d’accueil nécessairement limitée au-delà d’un certain nombre, vous avez la possibilité de vous inscrire en adressant un e-mail à l’adresse suivante : ctiap@ch-cholet.fr







vendredi 2 février 2018

LÉVOTHYROX® (lévothyroxine) et « attaques de panique » : enfin la presse en parle ; mais l’ANSM l’ignore encore

Dans une tribune publiée le 31 janvier 2018 par le Journal Libération sous le titre « Levothyrox : l’opacité mise en œuvre », on peut lire notamment que « certains EI [effets indésirables] graves ne sont pas signalés : il en est ainsi des « attaques de panique », dans la catégorie des effets psychiques, pointés par (…) l’OMS [Organisation Mondiale de la Santé]. »
Cette tribune est rédigée par le Docteur Gérard Bapt, député honoraire, ancien président de la mission d’information « Mediator » et par le Docteur Jacques Guillet, pédiatre, biologiste des hôpitaux.
Or, force est de constater que dès le 25 août 2017, nous avons publié un article, intitulé « L’actuelle « affaire LÉVOTHYROX® » : l’explication serait-elle entre les mains de l’OMS ? ». Cet article est réservé, justement, à ces « attaques de panique » !
D’ailleurs, dès ce mois d’août 2017, notre article a été intégralement repris et publié sur le site de l’Association française des malades de la thyroïde.
Ces effets indésirables sont également rappelés dans le livre paru en septembre 2017 : « 20 000 ; Plaise au Président de la République Française » (Collection connaître le médicament. Tome 2. Éditions BoD.)

17 310 cas d’effets indésirables : 90% signalés par les patients ; mais seulement 1745 cas (soit 10%) jugés suffisamment documentés

Les nouveaux résultats de l’enquête nationale de pharmacovigilance ont été publiés le 30 janvier 2018 par l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament). Ils font état des cas notifiés à la pharmacovigilance sur une période allant de fin mars 2017 au 30 novembre 2017.
Seuls « 1745 » cas, sur un total de « 17 310 » cas, soit 10% des cas, ont été jugés « suffisamment documentés avec une chronologie de prise de Levothyrox nouvelle formule et des valeurs de TSH renseignées avant ou après le changement de formule de Levothyrox ».
L’ANSM indique que ces cas ont été « très majoritairement déclarés par les patients (90%) ». Dans le même temps, seuls 10% des cas sont considérés comme suffisamment documentés. Devrait-on déduire que ces « 90% » des cas, signalés par les patients - et non par les médecins ou pharmaciens notamment - ne seraient pas exploitables ? Ce qui viendrait, là encore, confirmer notre avis relatif à cette plateforme de signalement ouverte à tous par le Ministère de la santé : inutile, nuisible et coûteuse.
L’ANSM estime le pourcentage de patients signalant des effets indésirables avec le LÉVOTHYROX® à « 0,75% des patients traités (2,3 millions de patients) » ; avec une fréquence « inédite et inattendue ».

Attaques de panique : pourtant, un cas notifié par une patiente !

Dans ce bilan de l’ANSM, il n’est fait mention d’aucun cas signalant une attaque de panique.
Or, un cas a été signalé par une patiente qui nous écrivait suite à la réunion d’information qui a été organisée au Centre hospitalier de Cholet au mois d’octobre 2017 :

« En ce qui me concerne, j’ai rencontré d’énormes soucis depuis fin 2014 (crise d’angoisse sévère soir de noël, je pensais que j’allais mourir, jambes tremblantes sans pouvoir les contrôler, pleurs de peur de mourir, supliant mon conjoint de m’aider et m’envoyer aux urgences, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, jamais eu ça au préalable et cela s’assimile à une attaque de panique violente et soudaine ! (…) »

Cet effet est survenu, selon la patiente, fin 2014. Or, à cette date, la nouvelle formule du LÉVOTHYROX® n’était pas disponible (mise sur le marché en mars 2017). Ce qui pourrait correspondre à un effet indésirable de la lévothyroxine et non pas des excipients… Et c’est la lévothyroxine qui serait, justement, à l’origine de ces attaques de panique.


L’ANSM devrait s’intéresser à ces attaques de panique d’autant plus que son bilan précise certaines difficultés à avoir des « facteurs explicatifs ».