samedi 14 mars 2020

DOSSIER. Nouveau Coronavirus (SARS-CoV-2 ; COVID-19) : quelques informations utiles


Le présent dossier vous propose, ci-dessous, quelques données utiles, non exhaustives, concernant le suivi du nouveau Coronavirus (SARS-CoV-2 ; COVID-19). Des travaux effectués au niveau mondial, notamment, commencent à être publiés. Dans la mesure du possible, ce document sera complété et mis à jour régulièrement.


Ces mises à jour sont disponibles à la fin de cet article : mises à jour du 16 mars 2020 ; du 20 mars 2020 ; du 22 mars 2020 ; du 23 mars 2020 ; du 26 mars 2020 ; du 29 mars 2020 ; du 30 mars 2020 ; du 31 mars 2020.


ARTICLE INITIAL du 14 mars 2020

« Coronavirus : Why You Must Act Now », 10 mars 2020 (Cliquer ici)

C’est l’un des articles que toute personne, ainsi que tout décideur et tout professionnel de santé notamment, devrait lire avec la plus grande attention. Cet article modélise la dynamique du virus dans le monde. Il estime la progression de la "vague" et donne des indications précieuses utiles à sa compréhension. Il livre des indices permettant d’expliquer la différence de mortalité entre les pays touchés. Il considère notamment la « distanciation sociale » comme l’une des clés majeures qui pourrait permettre une maîtrise de la situation ; etc. En clair, il démontre le rôle des porteurs asymptomatiques traité dans notre réflexion publiée hier sous le titre : « France. Nouveau Coronavirus : Le Président de la République cible un facteur déterminant ».
Cet article est traduit dans plusieurs (vingt -20-) langues. Il est disponible (par ordre alphabétique) en :

« Risk Factors Associated With Acute Respiratory Distress Syndrome and Death in Patients With Coronavirus Disease 2019 Pneumonia in Wuhan, China ; JAMA Intern Med. », 13 mars 2020 (Cliquer ici)
« Rapid Response ; Re : Preventig a covid-19 pandemic : ACE inhibitors as a potential risk factor for fatal Covid-19 , BMJ 2020 ; 368 doi », 28 février 2020 (Cliquer ici)

Dans le cadre de ce nouveau Coronavirus, l’un des facteurs de risque est l’hypertension. Or, une hypothèse est soulevée pour expliquer ce fait : les patients hypertendus pourraient être traités par des médicaments appartenant à la famille des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC). Ces médicaments pourraient être un facteur de risque potentiel car ils favoriseraient la pénétration du virus dans les cellules cibles en augmentant le taux d’un récepteur de ce virus (ACE2).
Seules des études adéquates (notamment épidémiologiques) pourraient confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Mais, une attention pourrait être portée aux traitements des patients en pareilles circonstances.

« Clinical course and risk factors for mortality of adult inpatients with COVID-19 in Wuhan, China : a retrospective hort study ; The Lancet », 11 mars 2020 (Cliquer ici)

Ces facteurs de risque sont notamment l’âge, l’hypertension, le diabète, les pathologies cardiovasculaires.

Un rappel : attention aux médicaments qui baissent l’immunité

Les patients sous médicaments immunosuppresseurs, anti-inflammatoires (stéroïdiens et non stéroïdiens : AINS, corticoïdes), etc. devraient faire l’objet d’une attention particulière eu égard à la baisse de leur immunité que ces médicaments peuvent provoquer.
Ces médicaments pourraient donc être un facteur de risque susceptible d’aggraver les infections à ce nouveau Coronavirus (et à d’autres microbes d’ailleurs).
Nous rappelons qu’il ne faut pas arrêter un traitement sans l’avis du médecin.

Nos articles précédents sur ce sujet

« France. Nouveau Coronavirus : Le Président de la République cible un facteur déterminant », 13 mars 2020 (Cliquer ici)

« ALERTE. La "recette" de l’OMS pour fabriquer des produits hydro-alcooliques : elle est destinée uniquement aux « professionnels de la pharmacie », et non pas au public », 4 mars 2020 (Cliquer ici)

« DU BON USAGE. « Quel masque face au risque infectieux en établissement médico-social ? ». Par Madame le docteur Nathalie UMLIL, pharmacien », 4 mars 2020 (Cliquer ici)

« Nouveau Coronavirus (2019-nCoV) : quelques sources utiles pour s’informer », 2 mars 2020 (Cliquer ici)


MISES À JOUR de l’article initial


Mise à jour du 16 mars 2020

« Coronavirus : qui sont les personnes fragiles ? »

Le Haut comité de santé publique publie une liste des personnes à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2. Cette liste a été publiée, le 13 mars 2020, sur le site du Ministère des solidarités et de la santé (Cliquer ici).

Monsieur Olivier VÉRAN, Ministre des solidarités et de la santé, le 15 mars 2020

Nous rappelons que depuis le début, nous alertons sur la variable des porteurs asymptomatiques. Hier, le Ministre a rappelé que ce chiffre est « au moins de 50% ». Il affirme que « le virus est invisible, circule rapidement, menaçant ainsi la vie de nos concitoyens les plus fragiles. Nous sommes tous acteurs : restez chez vous ! ».
Le Ministre vient ainsi confirmer notre analyse qui contredit notamment celle de ladite agence régionale de santé (ARS) ; cette dernière affirmant que « le virus ne circule pas dans (…) » la région (X).

Mise à jour du 20 mars 2020

L’espoir d’un traitement, mais prudence

Dans notre article du 2 mars 2020, nous avons informé sur les éventuels traitements en ces termes : « Par ailleurs, l’efficacité de certains médicaments (déjà commercialisés pour d’autres indications) est en cours d’évaluation. À ce jour, les autorités sanitaires notamment françaises considèrent qu’aucun de ces traitements ne dispose d’une évaluation clinique rigoureuse dans le traitement et/ou la prévention des infections liées à ce nouveau coronavirus (2019-nCoV). Mais, l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Méditerranée Infection basé à Marseille a publié un article en date du 27 février 2020 intitulé « Chloroquine et Coronavirus, vraie ou fake news ». À suivre. »
« À suivre »…
Comme promis, nous revenons vers vous pour vous annoncer que, selon la presse, le Gouvernement semble, finalement, vouloir saisir cet espoir annoncé par l’équipe marseillaise ; tout en appelant à la prudence.
Un article est en cours de publication dans une revue internationale.
Le projet de cet article est déjà disponible sur le site de l’IHU de Marseille sous le titre : « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19 : results of an open label non-randomized clinical trial ».

L’essai à base de deux traitements (Lopinavir-Ritonavir) : une déception

Le 18 mars 2020, un article est publié sous le titre « A trial of Lopinavir-Ritonavir in Adults Hospitalized with Severe Covid-19 » dans le New England Journal of Medicine.

Des « Questions – Réponses » sur le site de la SFPT (société française de pharmacologie et de thérapeutique)



Mise à jour du 22 mars 2020

Communiqué, en date du 22 mars 2020, de l’IHU de Marseille







Mise à jour du 23 mars 2020

Point d’information sur la Chloroquine et Hydroxy-chloroquine du Réseau français des Centres régionaux de pharmacovigilance du 22 mars 2020 à destination des professionnels de santé


Ce point d’information explique notamment pourquoi il y a lieu d’être prudent et conclut ainsi son argumentaire : « Au total, en l’état des connaissances actuelles, considérant les risques encourus pour des bénéfices cliniques inconnus, l’hdroxychloroquine et la chloroquine ne doivent pas être utilisées dans la prise en charge des infections à coronavirus SARS-CoV-2, en dehors d’essais cliniques ou de prises en charge spécialisées. »

Notre raisonnement diffusé, le 17 mars 2020, au centre hospitalier de Cholet

« Je suis au courant de l’existence de ces nombreux essais cliniques.
(…)
Je pense que la recherche standard ne semble pas adaptée à la situation actuelle : une situation d’urgence. Mais, cette crise pourrait relancer la recherche, en général.
Hier, le Président de la République a qualifié cette situation de : « Guerre ».
Selon le Ministre de l’économie et des finances, la France pourrait entrer en « récession ».
Le directeur du centre hospitalier de Cholet nous a, lui aussi, fait part d’un « manque de temps » (les établissements de santé n’étaient pas préparés à un tel contexte malgré les expériences précédentes).
Il y a lieu de se souvenir notamment comment l’ancienne ministre (des solidarités et de la santé) minimisait le risque.
Il y a encore, à peine quelques jours, une agence régionale de santé (ARS) continuait, elle aussi, de dire à la presse (au public donc) que le « virus ne circule pas »… Sans doute, cette ARS aurait été "conseillée" par quelques "Professeurs".
Tout ce que je peux vous dire (pour l’instant) : mes sources émanent d’une équipe exerçant dans un centre de référence français, peut-être le seul connu au niveau mondial. Ce centre a collaboré avec les équipes chinoises notamment.
Par ailleurs, j’ai aussi des retours de plusieurs personnes ayant vécu au cœur des expériences étrangères, et notamment Italienne.
Eu égard aux mesures de police administrative spéciale récemment prises, devrions-nous attendre que tous les services de réanimation soient débordés ; que la moitié des équipes soit percutée ; que le tri commence parmi les patients (lequels devrait-on sauver ?) ; etc. ?
Les équipes chinoises et Coréennes me semblent être les plus expertes dans ce domaine.
En situation de « Guerre », le combat (la solution) change de nature ; par la force des choses, il ne pourrait suivre les procédures habituelles validées dans un contexte normal de « paix ».
La question est donc la suivante : si une équipe de référence française et mondiale nous propose une solution (qu’elle dit utiliser dans ses murs) ; cette solution serait-elle étendue, et le plus vite possible, à l’ensemble du territoire ? Un établissement pourrait-il, dans le cadre d’un essai clinique par exemple, s’engager dans cette voie en l’absence d’un consensus national ? Les "commandos des forces spéciales" (nos collègues en première ligne) pourraient répondre.
Dans une telle hypothèse, l’information des personnes concernées et l’obtention de leur consentement trouvent leurs pleines dimensions - cf. Code de la santé publique – (entre un traitement qui semble donner un espoir et la mort - de tout un pays d’ailleurs - : que choisir ?).

N.B. :

J’ai le sentiment, qu’à l’occasion de cette crise, des équipes de chercheurs se disputeraient le premier rôle : laquelle de ces équipes arriverait à imposer ses résultats ?
Le Royaume-Uni aurait fait un autre choix : laisser diffuser le virus pour immuniser au maximum sa population (et ainsi maîtriser la situation) ; tout en ayant conscience des décès potentiels (personnes les plus fragiles) qui pourraient survenir. C’est une autre stratégie (que je ne me permettrais pas de critiquer si la population (principal concerné) est d’accord). Une stratégie qui éviterait au moins de mettre tout le pays en arrêt. Mais, notre rôle (à nous) est d’essayer de sauver des vies : chaque vie.
Cette crise révèle aussi le niveau de civilisation. En effet, il y a lieu de s’interroger lorsque l’on découvre notamment comment des rayons de magasins (d’alimentation, de papier de toilette (franchement !), etc.) sont dévalisés alors que l’abondance des ressources n’est pas menacée. Sans doute, les responsables de cette pénurie artificielle seraient ceux qui stigmatisent d’autres humains ; ces derniers, eux, fuient pourtant des armes de destruction massive : les bombes et/ou la famine.
Etc.

Encore une fois, respectons les règles de prudence annoncées, essayons de répondre - dès à présent – à la question soulevée dans cet échange ; mais pas de panique (je vous rappelle que, pour l’instant, la mortalité (en France notamment) pourrait être surestimée car le dépistage n’est pas généralisé ; et que rien que la grippe génère près de 10 000 décès annuels…). La dangerosité de ce microbe émanerait surtout de son caractère jusqu’alors inconnu.

Ce n’est qu’un avis. À tort ou à raison. »


Mise à jour du 26 mars 2020

Possibilité de prescription, sous conditions, de deux traitements : l’Hydroxychloroquine ; ou l’association Lopinavir-Ritonavir

Un décret vient d’être publié au Journal Officiel de la République Française (JORF) du 26 mars 2020. Il autorise, sous des conditions strictes, l’utilisation de ces deux traitements.
Il s’agit du décret n°2020-314 du 25 mars 2020 complétant le décret n°2020-293 du 23 mars 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Pour ces deux traitements, des informations sont disponibles notamment ci-dessus.
Ce décret indique que l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est chargée d’élaborer un « protocole d’utilisation thérapeutique » à l’attention des professionnels de santé ». Elle doit aussi établir « les modalités d’une information adaptée » à l’attention des patients.

Comme annoncé, voici la publication de l’équipe de l’IHU de Marseille

Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19 : results of an open label non-randomized clinical trial ; International Journal of Antimicrobial Agents ; 20 mars 2020
Cette étude a subi des critiques qui ciblent notamment la méthodologie utilisée.

Rappel de notre information du 20 mars 2020 (ci-dessus) : « L’essai à base de deux traitements (Lopinavir-Ritonavir) : une déception »

Le 18 mars 2020, un article a été publié sous le titre « A trial of Lopinavir-Ritonavir in Adults Hospitalized with Severe Covid-19 » dans le New England Journal of Medicine.


Mise à jour du 29 mars 2020

Possibilité de prescription, sous conditions, de deux traitements : l’Hydroxychloroquine ; ou l’association Lopinavir-Ritonavir : un nouveau décret en date du 26 mars 2020 modifiant celui du 25 mars 2020

Le jour même de sa publication au JORF, le décret du 25 mars 2020, ci-dessus indiqué (cf. mise à jour du 26 mars 2020), a été modifié par un nouveau décret.
Ce dernier date du 26 mars 2020 et a été publié au JORF le 27 mars 2020. Il s’agit du décret n°2020-337 du 26 mars 2020. Ce dernier ajoute de nouvelles conditions à la prescription de ces médicaments.

Communiqué, du 26 mars 2020, des académies nationales de médecine et de pharmacie sur les traitements à base d’Hydroxychloroquine dans le cadre de la pandémie de COVID-19




Mise à jour du 30 mars 2020

Risque cardiaque avec la Chloroquine/Hydroxychloroquine : ouverture d’une enquête de pharmacovigilance par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)

Ce lundi 30 mars 2020, nous apprenons que « devant la remontée de cas d’effets indésirables cardiaques en lien avec la prise de Chloroquine/Hydroxychloroquine utilisé chez les patients atteints du COVID-19, l’ANSM a décidé d’ouvrir une enquête relative au risque cardiaque avec la Chloroquine/Hydroxychloroquine ».
L’alerte indique que « pour pouvoir évaluer au mieux ce signal ou détecter d’autres effets en lien avec les traitements utilisés chez les patients COVID-19 », le signalement des cas, dont nous aurions connaissance, doit se faire « rapidement, même incomplets ». C’est le rôle de la pharmacovigilance.
L’alerte ajoute : « En fonction des signaux remontés, d’autres enquêtes pourront être ouvertes ».
Nous rappelons que ce risque cardiaque est déjà connu. Mais, l’obligation de déclaration concerne tout effet indésirable, même connu.


Mise à jour du 31 mars 2020

Une nouvelle étude, sur l’efficacité de l’Hydroxychloroquine, renforçant la thèse marseillaise

Cette étude, malgré encore quelques limites méthodologiques (toutefois, moindres que celles de l’étude marseillaise), semble renforcer le « commencement de preuve » formulé par la thèse de l’IHU de Marseille dirigé par le Professeur Didier RAOULT.

L’Ordre régional des médecins semble soutenir le Protocole de l’IHU de Marseille

Article de Nice-Matin du 26 mars 2020.

Une étude commentée par la revue Prescrire, 30 mars 2020








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