Cholet,
le 10 septembre 2018
Lettre
adressée à
Madame la Ministre des solidarités et de la santé,
Madame Agnès BUZYN,
Chère Professeure de médecine,
C’est avec urgence
et gravité que j’ai l’honneur de saisir votre bienveillance en ma qualité de
responsable de la pharmacovigilance, de la coordination des vigilances
sanitaires, et du CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis
pharmaceutiques) au centre hospitalier de Cholet.
En 2018, à l’ère où
les patients et les citoyens réclament une sécurisation du circuit du
médicament, une transparence en matière d’information, et une efficacité de la
pharmacovigilance, les incidents médicamenteux observés chez des patients, et
déclarés par les soignants au service « Qualité » et à la
« Gestion des risques », ne me sont toujours pas transmis. Un système
organisé me prive d’accéder à une copie de ces fiches signalant ces événements
indésirables liés au circuit du médicament. Les auteurs de ces obstacles sont
investis de grandes responsabilités au sein de cet hôpital public.
Le directeur de
l’établissement, lui-même, semble se heurter à de « fortes oppositions ». Il a été préalablement informé de
la présente alerte qui vous est destinée.
Mes nombreuses
alertes internes, notamment écrites, sont restées vaines. Dans ces alertes,
j’ai rappelé à ces auteurs les dispositions légales et réglementaires, leurs
obligations en matière de signalement des effets indésirables, les Bonnes
pratiques de pharmacovigilance de février 2018, les directives de l’Ordre
national des pharmaciens, le contenu du procès-verbal de la commission médicale
d’établissement en date du 28 septembre 2017, etc.. Mais, ces personnes maintiennent
leur refus.
Ils refusent aussi
de me transmettre le « bilan
événement indésirable médicamenteux 2017 » qui a été inscrit à l’ordre
du jour de la commission du médicament programmée en avril 2018. C’est la
diffusion de cet ordre du jour qui m’a permis de découvrir l’existence de ces
événements indésirables observés chez les patients. Il y a lieu de relever que
je ne suis plus invité à cette commission depuis des années.
Pourtant, le 23
janvier 2013, ladite direction « Qualité » m’écrivait notamment
ceci : « (…) il est prévu que
vous soyez destinataire de toutes les fiches ayant trait avec le médicament
(…) ».
Dans lesdites
alertes internes restées infructueuses, j’ai bien pris soins d’indiquer à ces
auteurs récalcitrants qu’« en
l’absence de réponse favorable » à ma demande, « je me réserve le droit de saisir les organes ad hoc compétents
dans les plus brefs délais ».
Manifestement, ces
individus n’auraient peur de rien. Ils seraient assurés de leur impunité au
sein de la fonction publique hospitalière.
À de nombreuses
reprises, j’ai alerté l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays-de-la-Loire.
Cette autorité ad hoc n’a jamais jugé
utile de me répondre. La seule fois où j’ai pu constater une réaction de sa
part, c’était à l’occasion d’un courrier adressé, directement à la presse, par
la famille d’un patient décédé suite à un effet indésirable présumé d’origine
médicamenteuse.
Ces résistances croient
pouvoir continuer à prospérer en détournant le système légal de
pharmacovigilance nationale. Ces comportements sont incompatibles avec les
valeurs et le fonctionnement normal du service public hospitalier.
Ces faits, non
exhaustifs, justifient votre intervention d’autant plus que vous avez récemment
manifesté votre attachement à la remontée des informations relatives aux effets
indésirables présumés d’origine médicamenteuse.
Par ces motifs, je
vous demande donc de bien vouloir intervenir pour notamment mettre les auteurs
de ces agissements répétitifs face à leurs responsabilités. Ils ne sont pas
au-dessus de la Loi. La sécurité des patients en dépend.
Il vous appartient
également de décider de l’opportunité de saisir l’Inspection générale des affaires
sociales (IGAS) d’une part, et d’actionner les dispositions de l’article 40 du
code de procédure pénale invitant à alerter le procureur de la République
d’autre part.
En restant à votre
disposition pour tout complément d’information ou pièce utile, je vous prie de
bien vouloir recevoir, Madame la Ministre des solidarités et de la santé,
l’expression de mon profond respect.
Docteur Amine UMLIL
Pharmacien des
hôpitaux, praticien hospitalier
Unité de
pharmacovigilance
Coordination des
vigilances sanitaires
CTIAP (centre
territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques) : http://ctiapchcholet.blogspot.com/
Centre hospitalier
de Cholet
1, rue Marengo
49325 CHOLET Cedex
Merci Docteur Amine UMLIL.
RépondreSupprimerImpossible alors d'avoir des chiffres pour le lamictal ?
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