Cher
Maître Antoine BÉGUIN, Avocat
Cher
Monsieur Jean-Christophe BRISARD, Journaliste
Chère
Madame le Docteur Irène FRACHON, Médecin
Pneumologue (participante)
Comme
vous le savez, seule une petite distance sépare nos lieux d’exercices
respectifs. J’ai donc l’honneur de vous soumettre un bref commentaire, des
interrogations, suite à la parution jeudi dernier de votre livre sur les médicaments intitulé « EFFETS SECONDAIRES, LE SCANDALE FRANÇAIS ».
Il
semblerait que des alpinistes adultes de sexe masculin, qui prenaient du sildénafil (commercialisé sous le nom de
VIAGRA®), auraient constaté non seulement l’amélioration attendue de l’érection
de leurs pénis, mais également leurs capacités respiratoires lors de l’effort. (« Non remb Séc soc. » selon le Vidal® 2015)
Et
voilà comment ce même médicament, le sildénafil,
commercialisé par le même laboratoire pharmaceutique, cette fois, sous un autre nom (REVATIO®), aurait obtenu une nouvelle
indication dans l’hypertension artérielle pulmonaire chez les
patients adultes ; et même chez les enfants et adolescents âgés de 1 an à
17 ans. (« Prise en charge à 100% » selon le Vidal® 2015)
Elle
n’est pas belle la vie ?
Tout
ça pour dire qu’un effet « secondaire » (side effect) d’un médicament n’est pas nécessairement nocif.
D’où
mon étonnement à la seule lecture du titre de votre ouvrage : « EFFETS SECONDAIRES, LE SCANDALE FRANÇAIS ». Un livre que je viens
de parcourir rapidement.
Vous
voulez sans doute parler plutôt d’effet « indésirable » (adverse effect, adverse drug reaction) qui
est, lui, obligatoirement nocif et
non désiré.
Entre
effet « secondaire » et
effet « indésirable », la
nuance est subtile. Ces deux notions ne peuvent se confondre. Elles ne sont pas
fongibles.
D’ailleurs,
en matière de pharmacovigilance, le code de santé publique parle plutôt d’ « effet indésirable » (Cf.
notamment l’article R.5121-152). Le résumé des caractéristiques du produit (RCP ; notamment dans le Vidal®) mentionne également une rubrique « effets indésirables ».
« Imaginons
par exemple un médicament initialement prescrit dans le domaine de la
cardiologie. Puis, au décours de son utilisation, on découvre que ce produit
est capable de faire pousser les cheveux. Ceux qui ne supportent pas leur
calvitie seraient ravis. Et ce médicament basculerait de la cardiologie vers le
cuir chevelu. Il migrerait du comprimé ou de l’ampoule vers le
shampooing. »(1) C’est
un autre exemple réel. Madame le docteur Irène FRACHON pourrait vous aider à identifier le médicament visé.
Vous
évoquez « le « parcours du
combattant » de la victime ». Juste à côté de vous, à Angers
notamment, l’inacceptable s’est produit. Demandez à la presse de publier
notamment ma lettre ouverte adressée, en décembre 2015, au Conseil
constitutionnel et celle envoyée, il y a quelques jours, à Monsieur le premier
Président de la cour d’appel. Un journaliste angevin ayant fait le même constat
que le mien à propos notamment des audiences à huis clos qui se tiennent à Angers. Même le résultat du dernier
délibéré a été rendu à huis clos :
il concerne mes deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC)
contestant notamment un nième huis
clos.
Certains
Magistrats notamment angevins, aidés par certains avocats, veulent opérer à « bas bruit » ; une justice secrète, une justice de cave. Ils évitent le regard du
citoyen, usager et contribuable. Ils rendent pourtant la justice au nom du
Peuple Français. La robe a sacrifié les patients, et leur pharmacien
responsable de la pharmacovigilance et de la coordination des vigilances
sanitaires, un praticien hospitalier à l'« apparence arabo-musulmane », qui a fini par alerter le procureur général dès 2007. La robe a soutenu des pratiques délictuelles voire criminelles. Comme
le montrent les pièces du dossier, indépendantes et réglementaires en tout
premier lieu, la robe a protégé une délinquance en col blanc et en blouse
blanche. Elle a même permis à un membre de la bande de penser qu'il pouvait prétendre au statut de « victime ». (Cliquer ici)
Les
vrais Magistrats seraient « en
souffrance » selon un rapport de l’Union Syndicale des Magistrats (Cliquer ici). Les
inspecteurs du travail, de santé publique, médecins et pharmaciens, seraient
dans la même situation d’après un rapport ministériel sur les agences
régionales de santé (Cliquer ici).
Serions-nous
toujours dans un Etat de droit ?
Que
voulez-vous dire par cette affirmation : « Si le médicament est disponible en pharmacie, un
deuxième protagoniste entre en scène : le pharmacien. » ? Est-ce
une hypothèse qui laisserait supposer que le médicament pourrait être
disponible ailleurs que dans une pharmacie ? Que le pharmacien n'aurait qu'un rôle secondaire dans ce domaine ?
Je
pourrais ainsi continuer à vous faire état des réflexions que m’inspire votre
livre. Mais, j’ai promis d’être bref. Je vous invite alors à redécouvrir notamment le contenu
de mon premier blog ouvert depuis 2012, si vous le souhaitez. (Cliquer ici)
Et
surtout, l’ignorance, notamment par la presse nationale, de l’ouvrage paru en septembre
2013(1) ne permet pas un
débat public utile et contradictoire. Cet ouvrage a pourtant été
accueilli par la presse professionnelle ; à l'exception, peut-être, de celle réservée aux médecins. Il propose, à mon sens, la seule solution qui nous reste pour sortir de cette caricature : « (...) Il est temps d'envisager un autre regard, sous un autre angle de vue. (...) Je ne pense pas me tromper beaucoup en disant que c'est le médecin et le pharmacien qui permettent d'établir la rencontre physique entre le patient et le médicament. S'il n'est ni prescrit, ni dispensé, le médicament ne servira plus à rien. Il sera inoffensif. Sans le consentement du médecin et du pharmacien, un médicament, quel qu'il soit, ne pourrait nous nuire. (...) ».
Des
voix sont plus audibles que d’autres. Sur quel(s) critère(s) ? Le
nom ? Etre spécialiste du
médicament, être pharmacien, rendrait-il la réflexion invisible ? Le pharmacien serait-il indésirable ? Les patients, et les patients potentiels, défendus par un pharmacien mériteraient-ils moins de soutien que ceux défendus par un médecin ?
La
création, l’été dernier au centre hospitalier de Cholet, du centre territorial d’information
indépendante et d’avis pharmaceutiques (CTIAP) est l’un des éléments de
cette solution que je propose depuis 2007. Un service pharmaceutique de proximité érigé par un hôpital public. Une idée, une initiative, qui est encore négligée notamment par la presse nationale destinée
au grand public. (Cliquer ici)
Restant
attentif à une éventuelle réponse de votre part,
Je
vous prie de bien vouloir recevoir, Maître Antoine BÉGUIN, Monsieur
Jean-Christophe BRISARD, Madame le Docteur Irène FRACHON, l’expression de mes
sentiments les meilleurs.
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