En France, plusieurs médecins, l’Institut
hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, etc. font l’objet d’enquêtes,
de poursuites, etc. dans le cadre des prescriptions de tel ou tel
médicament (Hydroxychloroquine, Ivermectine, etc.).
Par la présente, nous souhaitons donc poser la question
suivante : des enquêtes seront-elles également diligentées concernant
la prescription médicale et la dispensation pharmaceutique des
médicaments à base de Valproate et ses dérivés chez les femmes en âge de
procréer (femmes enceintes) ? Les résultats de ces enquêtes
donneront-ils lieu aussi à d’éventuelles poursuites ?
Notre question se fonde sur le constat effectué,
pour la deuxième fois, par l’Assurance Maladie et l’Agence
nationale de sécurité du médicament (ANSM).
En effet, et après leur alerte de 2017 (cf.
courrier en bas de l’article du CTIAP en date du 26 mars 2022 paragraphe
« V- Des médecins de l’hôpital
de Cholet recadrés par l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et
par l’assurance maladie… concernant la prescription d’un médicament pendant la
grossesse »), dans leur nouvelle lettre en date
du 26 août 2022 cosignée par le Médecin-conseil national de l’Assurance
Maladie (Monsieur Dominique MARTIN) et par la Directrice générale de l’ANSM
(Madame Christelle RATIGNIER-CARBONNEIL) et adressée à la direction du Centre
hospitalier de Cholet, il est possible de lire ce qui suit :
« (…)
Les services de la Caisse Nationale d’Assurance
Maladie ont procédé à une analyse de leurs données de remboursement à la
demande de l’ANSM, comme cela avait été le cas en 2017.
Cette analyse, portant sur les 12 derniers
mois, fait apparaître que des médecins exerçant dans votre établissement ont
prescrit du Valproate ou dérivés (Dépakine®, Dépakine Chrono®, Dépakote®,
Dépamide® ou Micropakine® et leurs génériques) à 20 femmes en âge de procréer
(15-43 ans).
Il est établi qu’en cas d’utilisation au
cours de la grossesse, le Valproate entraine un risque majeur de
malformations congénitales (dans 11% des cas) et de trouble du
neuro-développement (jusqu’à 30 à 40% des cas).
Dans l’épilepsie, le Valproate est contre-indiqué
pendant la grossesse, sauf s’il n’existe pas d’alternative thérapeutique
appropriée.
Dans les épisodes maniaques des troubles
bipolaires, le Valproate est totalement contre-indiqué pendant la grossesse.
Dans ces deux indications, le Valproate
est contre-indiqué chez les femmes en âge de procréer sauf si :
· les autres
traitements sont inefficaces ou mal tolérés ;
· et toutes
les conditions du programme de prévention des grossesses chez les patientes
traitées par Valproate sont remplies, notamment en ce qui concerne la
compréhension des risques et les mesures contraceptives requises.
Ces médicaments nécessitent quelle que soit l’indication
une prescription initiale annuelle réservée aux spécialistes en neurologie
ou pédiatrie (épilepsie) ou en psychiatrie (trouble de l’humeur).
La prescription doit s’accompagner d’une information
renforcée de la patiente et de la signature d’un accord de soins.
En 2017, l’envoi de courriers d’alerte aux
prescripteurs avait contribué à une forte diminution des prescriptions de
Valproate chez les femmes en âge de procréer, ce qui avait considérablement
réduit le risque de survenue de malformations et de troubles du développement. Ces
prescriptions persistent aujourd’hui à un niveau encore trop élevé au
regard du risque d’une part et de l’existence d’alternatives d’autre part.
Faisant partie des établissements concernés,
nous invitons la communauté médicale de votre établissement à s’assurer que les
prescripteurs veillent scrupuleusement aux conditions de prescription de ces
spécialités à base de Valproate et dérivés.
(…). »
Pièce jointe :
Nouvelle lettre (ALERTE) de l’ANSM et de l’Assurance Maladie en date du 26 août 2022 (2
pages).
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