L’annonce
de la Ministre des solidarités et de la santé, Madame Agnès BUZYN, a été suivie
par la publication, le 1er juin 2018, au Journal Officiel (J.O.) de
la République Française de deux arrêtés
datés du 29 mai 2018.
Ces
arrêtés indiquent la liste des médicaments concernés : des médicaments de
la maladie d’Alzheimer.
Le
premier arrêté annonce le déremboursement
de ces médicaments à compter du 1er août 2018.
Pièce jointe :
Arrêté du 29 mai 2018 portant
radiation de spécialités pharmaceutiques de la liste mentionnée au premier
alinéa de l’article L.162-17 du code de la sécurité sociale
Selon
le second arrêté, ces médicaments ne seront plus agréés à l’usage des
collectivités et divers services publics à compter du 1er août 2018.
Autrement dit, l’achat et l’approvisionnement
de ces médicaments par les pharmacies à usage intérieur (PUI) des établissements
publics de santé ne seront plus possibles.
Pièce jointe :
Arrêté du 29 mai 2018 portant radiation de spécialités pharmaceutiques de la
liste des médicaments agréés à l’usage des collectivités publiques prévue à l’article
L.5123-2 du code de la santé publique
Ces décisions devraient conduire
au retrait du marché de ces médicaments. Il est, pour le moins, incompréhensible
d’interdire aux pharmacies hospitalières l’achat de ces produits tout en l’autorisant
aux pharmacies d’officines (en ville). Affirmer le contraire reviendrait à dire :
protégeons seulement les patients hospitalisés dans un établissement public de
santé… Ce qui semble inacceptable.
Tout simplement, un rapport
bénéfice/risque d’un médicament qui est jugé défavorable devrait
entraîner le retrait du marché de ce produit.
Ces décisions auraient
dû être prises depuis déjà un certain temps eu égard aux données qui
étaient disponibles.
Un petit résumé de l’histoire, de la vie, de ces
médicaments a été
publié, le 5 juin 2018, par la revue Prescrire sous le titre « Médicaments de la maladie d’Alzheimer :
enfin non remboursables en France ! ». La lecture de ce
résumé, accessible au public, est conseillée.
En particulier, lisons
ce passage :
« (…) Une Haute autorité longtemps en défaut. En 2008, la
HAS a publié un premier guide de pratique clinique sur la prise en charge de la
maladie d'Alzheimer, qui faisait une place excessive et non fondée
aux médicaments. Prescrire a alors appelé à ne pas tenir compte des
recommandations de la HAS (7). Et le Formindep, association agissant
pour plus d'indépendance dans le domaine de la santé, a saisi le Conseil d'État
et demandé le retrait de ce guide, en raison d'un manque de prise en compte des
liens d'intérêts de contributeurs à son élaboration. Sans attendre la décision
du Conseil d'État, la HAS a abrogé son guide en 2011 (8). Mais dans la version
suivante, la HAS a continué de passer sous silence l'extrême minceur de
l'efficacité de ces médicaments, et leurs très nombreux et très fréquents
effets indésirables (9). (…) »
Une autorité, une société « savante »,
une association même de patients, etc., toute organisation ne saurait être à l’abri
de liens et conflits d’intérêts. Par
ailleurs, une célébrité médicale, pharmaceutique, etc. ne fait pas partie des
critères d’évaluation d’un médicament.
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