vendredi 18 mai 2018

« Affaire LÉVOTHYROX® » : des références bibliographiques, à l’appui d’une hypothèse, transmises au laboratoire fabricant et aux autorités ad hoc. Et proposition pour SORTIR DE L’IMPASSE actuelle


Depuis la commercialisation, en France, de la nouvelle formule du LÉVOTHYROX® par le laboratoire fabricant, certains patients semblent être toujours dans l’impasse : ils ne trouvent toujours pas d’explication aux effets indésirables observés.

Ci-dessous quelques rappels, nouvelles informations et propositions (non exhaustifs).

Un rappel : la nouvelle formule du LÉVOTHYROX® a plus d’avantages que l’ancienne, mais…

En premier lieu, nos lecteurs sont invités à relire notre position concernant cette nouvelle formule du LÉVOTHYROX®. Elle a été exposée notamment de vive voix aux patients lors de la réunion d’information organisée, le 13 octobre 2017, au centre hospitalier de Cholet.

D’ailleurs, en novembre 2017, notre position a été confirmée par la revue indépendante Prescrire : la nouvelle formule a plus d’avantages que l’ancienne composition.

Mais, défendre la nouvelle formule du LÉVOTHYROX® (défendre notamment la formulation galénique) est une chose. Continuer de chercher une éventuelle explication, nouvelle, aux maux de certains patients en est une autre. Et, d’autres questions restent en suspens comme celle soulevée dans notre article du 15 mai 2018.

Deux hypothèses différentes ciblant « l’acide citrique » : l’un des deux nouveaux excipients de la nouvelle formule du LÉVOTHYROX®

1)  Une première hypothèse d’un ancien chercheur en pharmacie

Un reportage intitulé « Lévothyrox, à la recherche du graal perdu » et diffusé, le 12 mai 2018 sur France 2, évoque l’hypothèse d’un ancien chercheur en pharmacie qui aurait travaillé pour le laboratoire fabricant.

2)  Une seconde hypothèse, différente de la première, soulevée dans un livre paru en 2017

Le 13 mai 2018, Ouest-France publie un article dans lequel est évoqué l'hypothèse de ce chercheur. Puis, cet article relève une autre hypothèse soulevée dans mon livre paru en septembre 2017.

N.B. : Cet article d’Ouest-France a été repris par d’autres médias. Ces derniers ont déformé, dénaturé, le contenu de l’article d’Ouest-France. Certains sont allés même jusqu’à me confondre avec ledit ancien chercheur du laboratoire fabricant… Mes demandes de rectification n’ont, pour l’instant, abouti que partiellement.

Aucun journaliste ne m’a interrogé avant la publication de tous ces articles.

Des références bibliographiques, à l’appui de la seconde hypothèse, ont été transmises au laboratoire fabricant et aux autorités ad hoc

Comme cela est écrit dans le livre, et constaté par Ouest-France, la question (la seconde hypothèse) est la suivante : « La première question est donc : cet effet inhibiteur du citron est-il dû à l’acide citrique (que l’on extrait du citron) ? »

Si cette hypothèse se vérifie, le problème pourra se résoudre par notamment une adaptation de la posologie. Donc pas d'inquiétude particulière. Le but étant juste d'essayer de comprendre. Et peut-être découvrir une éventuelle nouvelle substance pouvant générer des interactions (incompatibilités) médicamenteuses.

Indices (arguments) transmis à l’appui de cette seconde hypothèse au laboratoire fabricant et aux autorités ad hoc

-     D’abord, cette hypothèse a permis à beaucoup de personnes d’apprendre que « le citron vert, tout comme le pamplemousse, l’orange amère ou de Séville, a un effet inhibiteur enzymatique ». La source transmise est un article paru dans « Actualités Pharmaceutiques, supplément formation au n°554, 1er trimestre 2016 ». Le titre de cet article est le suivant : « Les principales interactions médicamenteuses pharmacocinétiques ».

-     Une autre référence bibliographique a été transmise au laboratoire fabricant et aux autorités ad hoc. Il s’agit de l'article suivant :

« Pioglitazone, quercetin and hydroxy citric acid effect on cytochrome P450 2E1 (CYP2E1) enzyme levels in experimentally induced non alcoholic steatohepatitis (NASH).»

Pour information : les « cytochromes » sont impliqués dans les phénomènes d’induction et d’inhibition enzymatiques.

Certes, il ne s’agit pas de l’« l’acide citrique » mais, de l’« hydroxy citric acid ». Mais, on s’approcherait, peut-être, d’un début d’explication ?

-     Le résumé des caractéristiques (RCP), version du VIDAL® 2018, indique que la « lévothyroxine » peut être influencée par des « inducteurs enzymatiques » ; et par les « inhibiteurs de protéase boostés par ritonavir ». Or, ce ritonavir est un inhibiteur enzymatique.

Bref, c’est peut-être une nouvelle voie, pour nous tous, qui mériterait un minimum d’attention. D’autant plus que le directeur de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) a déclaré : « l’acide citrique c’est du citron » comme le montre cette vidéo insérée dans un article de RTL en date du 1er septembre 2017 et intitulée : « Lévothyrox : l'Agence du médicament justifie la nouvelle formule tant décriée ». Est-ce normal de confondre, publiquement, « acide citrique » et « citron » ?

Il nous reste à attendre les réponses du laboratoire fabricant et des autorités ad hoc.

Il y a lieu de se souvenir que l’effet inhibiteur enzymatique du Pamplemousse a été découvert de façon fortuite en 1989 par le plus grand des hasards… Mais, ce n’est que quelques années plus tard que cet effet a commencé à être connu...

A minima, « le citron vert, l’orange amère ou de Séville » devraient figurer dans la liste officielle des produits inhibiteurs enzymatiques ; à côté du Pamplemousse. Car ces mécanismes d’inhibition et d’induction enzymatiques concernent aussi d’autres médicaments, et pas seulement le LÉVOTHYROX®. Une demande a été formulée dans ce sens.

Quelques notions importantes à rappeler

Un médicament peut rendre service aux patients (rapport bénéfice/risque favorable) alors que son mécanisme d’action (c’est-à-dire comment il agit) n’est pas connu.

À l’inverse, un mécanisme d’action, aussi séduisant soit-il, peut donner naissance à un médicament sans intérêt clinique, voire à un médicament dangereux (rapport bénéfice/risque défavorable).

Donc, une formule peut être fabriquée de façon parfaite. Et en même temps, elle pourrait ne pas convenir à certains patients. Sans pour autant pouvoir expliquer ce fait.

Les données de la recherche ne sont pas toujours totalement transposables à tous les Hommes (femmes et hommes).

L’évaluation d’un médicament ne se fait réellement que lors de la pratique clinique. Ce qui compte avant tout, c’est l’effet du médicament chez le patient : son bénéfice, et ses risques éventuels.

Tous les effets indésirables ne pourraient nécessairement trouver une explication. Alors, écoutons et entendons la souffrance exprimée par les patients.

Concernant le LÉVOTHYROX®, rappelons aussi que l’équilibre du traitement, et de la clinique (disparition des effets indésirables) peut nécessiter plusieurs semaines voire des mois. Le stress, lié notamment à la désinformation et aux procédures contentieuses, risque de ne pas aider les patients à trouver rapidement leur santé.

Désormais, les patients ont le choix entre plusieurs spécialités pharmaceutiques. Le LÉVOTHYROX® n’est plus tout seul sur le marché.

POUR SORTIR DE l’IMPASSE : une formation à tous les patients dispensée à l’échelle nationale ; une demande déjà formulée auprès du cabinet de Madame La Ministre des solidarités et de la santé

Une formation sur cette « affaire LÉVOTHYROX® » a été dispensée aux patients, le 13 octobre 2017, au centre hospitalier de Cholet. Cette réunion « a fait du bien aux patients » comme cela a été relevé par la presse.

Une proposition a été formulée auprès du cabinet de Madame la Ministre des solidarités et de la santé : refaire cette formation à tous les patients qui le souhaitent et à l’échelle nationale (par exemple et pour optimiser le temps de tout le monde, via un média télévisé relevant du service public ; moyens nécessaires : un tableau, un stylo et une durée d'environ 2 heures).

À ce jour, aucune réponse à cette proposition n’a été enregistrée.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire