« (…) même les experts et les
praticiens ont été déboussolés à plusieurs reprises. Les « DGS-Urgent »
[notes signées par la task force vaccination et la direction générale de la
santé (DGS)], dont j’ai lu avec stupéfaction le contenu, sont des
éléments dont j’ai l’impression, si j’étais médecin, qu’ils me plongeraient
plus dans la perplexité que dans la confiance. (…) le fait de jeter le
blâme dans le discours sur les quelques pourcents non vaccinés
plutôt que de reconnaître, comme l’a fait le Pr. Delfraissy, que l’on
s’est trompé et que les vaccins sont moins efficaces que prévu sur la transmission
du virus, a également eu un effet négatif. »
(Monsieur Cédric VILLANI, mathématicien,
député, président de l’OPECST (office parlementaire d’évaluation des choix
scientifiques et technologiques), 9 juin 2022)
« Je pense qu’il existe, dans la
communication publique en matière sanitaire, de nombreux sujets intercurrents,
à commencer par le principe de précaution, qui ne procèdent pas
nécessairement de l’intérêt général. Si ce principe avait été mis en œuvre lors
de la crise Covid, nous n’aurions par exemple pas utilisé les vaccins à ARN
messager. »
(Madame Sonia de La Provôté, médecin,
sénatrice, rapporteure, OPECST, 9 juin 2022)
PLAISE À
L’OFFICE PARLEMENTAIRE D’ÉVALUATION DES
CHOIX SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES
(OPECST)
Un courrier, en date du 10 juillet 2022, m’est
adressé par un « ancien
expert près la Cour d’Appel de (…) ». Son contenu est le suivant :
« Bonjour Monsieur,
Je viens de lire votre livre qui rend
public votre audition à l’OPECST [office parlementaire d’évaluation des
choix scientifiques et technologiques]. Je vous félicite de cette excellente
analyse et du courage civique et professionnel de lanceur d’alerte. Vous
démontrez sans erreur de raisonnement que les procédures n’ont jamais
été respectées pour quasiment forcer toute une population à recevoir un
produit (avec rappels répétés) qui fait preuve de son inefficacité et de nombreux
effets indésirables. On s’interroge toujours « Mais pourquoi ont-ils
fait ça ? (LES ADMINISTRATIONS, CONSEILS SCIENTIFIQUES, DECIDEURS POLITIQUES) ».
Aussi je dois vous dire ma déception à lire le rapport de l’OPECST publié le
9 juin [2022], tout à fait lénifiant et qui sera sans lendemains dans la
politique sanitaire publique. J’ai été inquiet de ne pas voir votre nom
figurer sur l’organigramme en ligne du CHG [centre hospitalier général] de
Cholet, craignant que vous n’ayez subi des désagréments de carrière pour votre
position lucide et courageuse. Je tente de vous joindre donc par le biais de l’adresse
du CTIAP [centre territorial d’information indépendante et d’avis
pharmaceutiques, du centre hospitalier de Cholet]. Je suis PH [praticien
hospitalier] retraité (Centre anticancéreux régional de (…), et chef de
service au CHU [centre hospitalier universitaire] de (…)), anesthésiste
réanimateur et toxicologue clinicien, ancien expert près la Cour d’Appel
de (…). J’alerte un des députés corapporteurs réélu aux dernières élections
législatives. Il y a un tel bourrage de crâne de l’opinion… Continuez à faire
entendre et lire vos justes analyses. »
À titre accessoire, lors d'un entretien téléphonique, ce
médecin me livre un autre détail : « Je suis vacciné avec deux doses d’AstraZeneca, mais je ne
ferai pas de rappels ».
Cet expert judiciaire parle du rapport d’étape de l’OPECST
qui a été publié le 9 juin 2022 sur les sites de l’OPECST-sénat et de l’OPECST-assemblée
nationale sous le titre « Les
effets indésirables des vaccins contre la Covid-19 et le système de pharmacovigilance
français ». Ce rapport provisoire s’inscrit
dans le cadre de l’enquête qui a été demandée par la commission des affaires
sociales du sénat suite à une pétition citoyenne. Cet expert évoque aussi mon
livre qui n’est que le rapport circonstancié (92 pages) que j’ai remis aux
sénatrices (deux médecins) et députés rapporteurs de l’OPECST la veille de ma
première audition à huis clos qui a eu lieu le 8 avril 2022. Ma deuxième
audition, cette fois publique et contradictoire, s’est déroulée au sénat le 24
mai 2022 ; elle a été diffusée en direct (cliquer ici). Et suite aux
nombreuses demandes reçues, notamment de la part de citoyens mais aussi d’Hommes
(femmes et hommes) politiques et de parlementaires, mon rapport est désormais
disponible dans ledit livre qui a été publié le 22 avril 2022 sous le titre « Vaccins contre la Covid-19 : L’impossible
consentement ».
Plusieurs points de ce rapport-livre sont repris
dans le rapport de l’OPECST. Cet office parlementaire vient ainsi confirmer
encore davantage le bien-fondé des alertes émises par le service « Pharmacovigilance / Coordination des
vigilances sanitaires / CTIAP (centre territorial d’information indépendante et
d’avis pharmaceutiques) » du
centre hospitalier de Cholet depuis au moins novembre 2020.
À titre liminaire, il y a lieu de renouveler nos
remerciements à l’OPECST, et notamment aux rapporteurs, pour son travail effectué
qui a été mené « dans
un contexte de grande tension » comme
cela est relevé par son président (mathématicien et député), Monsieur Cédric
VILLANI. Il est, me semble-t-il, le seul organe, créé par la loi, qui a
permis un débat public, contradictoire et utile.
Par la présente, je vous propose une analyse de
ce rapport provisoire de l’OPECST. Par la disposition des choses, ce
commentaire amène à proposer à l’OPECST quelques rectifications qui
pourraient être prises en compte dans le rapport final : des contradictions
et inexactitudes à supprimer ; et des compléments à intégrer.
Ma démarche est d’autant plus justifiée que l’OPECST s’attend à « quelques préconisations
supplémentaires » et a décidé de ne
« pas clore le dossier »
et de « laisser la porte ouverte à des travaux complémentaires » ; comme cela est précisé dans le compte-rendu
de l’OPECST qui a été publié le même jour, soit le 9 juin 2022, suite à l’examen
de ce rapport d’étape. Cette initiative vise donc à participer à l’amélioration
de ce travail parlementaire. La méthode analytique choisie, en lieu et place d’une
synthèse, explique la longueur de ce commentaire.
Sans détour, l’OPECST confirme deux faits
majeurs relevés dès le début de la campagne de vaccination contre la
Covid-19 : d’une part, la construction de l’essai clinique du premier
vaccin contre la Covid-19 autorisé (COMIRNATY® des laboratoires BioNTech/Pfizer), pris comme exemple, ne permet pas d’apporter
la preuve d’une efficacité sur la prévention des formes graves de la Covid-19 ou
sur la transmission virale ; d’autre part, et de façon délibérée, les
autorités ont omis de porter à la connaissance de la population les effets
indésirables existants et les incertitudes.
En effet, l’OPECST constate que « l’impact de la vaccination sur les
hospitalisations, sur les hospitalisations en unité de soins intensifs, sur la
mortalité ou sur la transmission virale » n’a pas été « pris en compte au cours des essais cliniques ». L’OPECST confirme « la portée limitée des données cliniques obtenues par les
industriels ». Et dans le compte-rendu du 9 juin
2022, l’un des rapporteurs (Madame Florence LASSARADE, médecin, sénatrice) rappelle :
« Nous avions pour notre part
clairement précisé dans notre premier rapport que rien n’indiquait que
ce vaccin bloquait la transmission. Je me félicite que ceci ait été écrit noir
sur blanc. La crédibilité des travaux de l’OPECST dépend aussi de cette rigueur
scientifique ».
Dès lors, l’OPECST aurait dû tirer les
conséquences de son propre constat : relever les affirmations inexactes
des autorités : celles qui consistaient à affirmer au public que le vaccin
les « protégera » contre les formes graves notamment ainsi que les
contradictions des autorités sur ce point durant plusieurs mois ;
celle qui était répétée en chœur : « le vaccin est sûr et efficace », une formulation générale qui n’est adaptée à
aucun médicament. L’OPECST aurait dû aussi faire suivre d’effet son autre
observation selon laquelle la procédure de l’autorisation de mise sur le marché
(AMM) « conditionnelle », dérogatoire, d’urgence « permet l’octroi d’une AMM sur la base
de données cliniques – momentanément – incomplètes si, et seulement si, le
bénéfice de la disponibilité immédiate l’emporte sur le risque représenté
par les données manquantes ». Ce
bénéfice sur les formes graves et sur la transmission virale n’étant pas
démontré, l’octroi de cette AMM interroge.
Au lieu de cela, l’OPECST se contredit en justifiant le début de la campagne de vaccination
par ceci : « Dans
le cas présent, il était important d’emporter l’adhésion de la population pour
rapidement réduire la morbi-mortalité associée à la Covid-19, directement en
vaccinant les personnes à risque de forme grave, et indirectement en réduisant
la circulation du virus – les vaccins permettant bien de limiter cette
circulation, sans toutefois bloquer la transmission à l’échelle individuelle ».
L’OPECST se contredit aussi lorsqu’il soutient qu’« à la fin du printemps 2021 (…) l’efficacité de la vaccination
contre la transmission du virus apparaissait satisfaisante ». Le verbe « apparaître »
pourrait relever d’une illusion d’optique ; ce n’est pas une preuve. Cette
affirmation est contredite même par les écrits que le ministre des solidarités
et de la santé (Monsieur Olivier VÉRAN) a transmis au Conseil d’État. Des
écrits qui ont pourtant été portés à la connaissance des rapporteurs. Elle est aussi
contredite par notamment la note d’alerte du conseil scientifique d’août 2021.
Cette contradiction est d’autant plus
incompréhensible que l’OPECST constate aussi que « dans un contexte où à la fois l’agent
pathogène et le vaccin sont relativement nouveaux, cela implique également
de ne pas trop s’avancer sur les connaissances à moyen et long terme – en
témoigne la déception suscitée par l’efficacité finalement modeste du vaccin
sur la transmission du virus, notamment les variants les plus récents, alors
qu’atteindre une immunité collective était l’un des objectifs mis en avant pour
promouvoir la vaccination » ;
que « les promesses de retour
à la vie normale avec la vaccination alors que les connaissances scientifiques
à date ne permettaient pas de l’affirmer avec certitude » ; que « la déception s’agissant de l’efficacité des vaccins contre
la transmission du virus (…) alors que la possibilité d’atteindre une immunité
collective, fortement mise en avant dans la campagne de promotion, est ce qui a
motivé une partie de personnes non à risque de forme grave de la Covid-19 à se
faire vacciner ».
De même, concernant les « enfants et adolescents », l’OPECST observe le décalage entre d’une
part « l’émission de
recommandations vaccinales par les autorités », et d’autre part « les instances sanitaires [qui] se montraient prudentes, en
l’absence de données étayées ».
L’OPECST parle de bénéfices « supposés ». Il soutient que « le recul » sur
ces vaccins est « relativement
faible ». Il rappelle que l’acte médical vaccinal
est irréversible : « Dans
le cas d’un vaccin, il n’est pas possible de « dévacciner » un
individu ». Et ne manque pas de s’interroger en
soulevant un « doute
quant à l’articulation effective de la décision publique avec les meilleures
connaissances scientifiques disponibles ».
L’OPECST atteste donc du pari biologique ;
qui aurait dû au moins être porté à la connaissance des personnes notamment vulnérables.
Et cette vulnérabilité ne se limite pas uniquement à l’âge et à l’état de santé
de la personne : ne pas pouvoir accéder à une information indépendante
est la première des pauvretés, des inégalités, des vulnérabilités.
Quant aux éléments apportés après la commercialisation
du vaccin, l’OPECST reconnaît également que les études « observationnelles ou dites de vie
réelle » sont
« considérées d’un niveau
de preuve moindre que les essais cliniques randomisés par les agences
sanitaires » : elles sont jugées « moins robustes » que lesdits essais cliniques randomisés.
L’OPECST confirme que « l’échec vaccinal est également surveillé – il est
considéré comme un effet indésirable puisque le vaccin a vocation à
empêcher la maladie -. Étant donné l’efficacité déclinante des vaccins contre
l’infection symptomatique dans le contexte de la circulation des nouveaux
variants, seuls les échecs vaccinaux observés dans le cas d’une forme grave de
Covid-19 sont considérés ».
Et le malaise jaillit de cette phrase située à
la page 66 du rapport de l’OPECST :
« La communication des autorités pour
inciter à la vaccination s’est heurtée à deux objectifs qu’il est malaisé de
bien articuler : d’une part, promouvoir la vaccination, d’autre part,
informer de façon complète sur les effets indésirables existant et les
incertitudes ».
L’OPECST constate que le « coût » de la transparence en matière d’adhésion à la vaccination pourrait
nuire à la réputation des vaccins contre la Covid-19 comme cela a été
illustré avec celui du laboratoire AstraZeneca : « la réputation du vaccin a été définitivement
entachée, ce qui a conduit à ce qu’il soit sous-utilisé ».
L’OPECST rappelle que « la confiance des citoyens ne peut être bâtie qu’à partir d’un
discours de vérité sur les effets indésirables et d’une démarche de pédagogie
et de transparence de l’ensemble des professionnels de santé et des autorités
sanitaires ».
L’OPECST recadre le responsable de la « task force vaccination, direction générale de
la santé [DGS] » (Monsieur Bernard CELLI) qui a tenté, lors de l’audition
publique, de justifier par « l’humour » un tweet du ministre des solidarités et de la
santé (Monsieur Olivier VÉRAN). Un tweet, en date du 9 juillet 2021, qui m’a
contraint à suggérer la démission immédiate du ministre. L’OPECST considère que
« les citoyens pouvaient
légitimement s’attendre à un discours de probité de la part des autorités
sanitaires et politiques. L’humour ne paraît alors pas la façon la plus adaptée
de faire la promotion de la vaccination, quand le message (Un tweet du ministre
de la santé Olivier Véran), pris au premier degré, nie l’existence d’effets
indésirables pourtant classiques ».
Ce tweet affirme :
« Vaccination. COVID-19. Si vous avez
des courbatures après le vaccin, pas d’inquiétude… c’est que vous avez
trop pédalé ! Prenez rdv dès maintenant (…). » (Ce message est accompagné d’une photo montrant
des jeunes qui pédalent à la surface de l’eau (la mer ou une rivière ?).
L’OPECST aurait dû faire part également de
l’affiche publiée par l’agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes
Côte d’Azur notamment qui montre deux jeunes, un garçon et une fille s’embrassant
langoureusement, avec le message suivant : « OUI, LE VACCIN PEUT AVOIR DES EFFETS DÉSIRABLES ».
L’OPECST ne fait pas l’économie de constater
également que les messages envoyés aux professionnels de santé par des « DGS urgent » (par ladite direction générale de la santé, task
force vaccination) ne sont « pas
satisfaisants car ils n’apportent pas la clarté requise ». Dans le compte-rendu du 9 juin 2022, l’un des
rapporteurs (Monsieur Gérard LESEUL, député) confirme ce constat : « ne sont pas satisfaisants, car ils n’apportent
pas la clarté requise. Nous en avons encore eu la démonstration ce matin ».
D’ailleurs, dans le compte-rendu du 9 juin 2022, le
président de l’OPECST soutient, à propos d’une phrase retenue dans le
rapport, ceci :
« Je passe à la page 4 où il est écrit
que « le fait que l’agence [nationale de sécurité du médicament (ANSM)] soit
seule responsable de cette communication ne permet pas une bonne appropriation
par le grand public ». Or, j’ai le sentiment que ceci va au-delà du grand
public, puisque même les experts et les praticiens ont été déboussolés à
plusieurs reprises. Les « DGS-Urgent », dont j’ai lu avec stupéfaction le contenu, sont des éléments dont j’ai l’impression, si j’étais médecin, qu’ils
me plongeraient plus dans la perplexité que dans la confiance. »
Cette rétention délibérée d’informations sur des
éléments essentiels du produit est aggravée par l’indisponibilité des « notices » correspondant à ces vaccins comme le relève l’OPECST ;
ce dernier précisant : « y
est pourtant dressée la liste des effets indésirables figurant dans le résumé
des caractéristiques du produit ».
Ces éléments pourraient caractériser le dol par
réticence, et/ou par mensonge, et/ou par manœuvres frauduleuses. Le dol
utilise des méthodes qui évitent d’informer valablement les personnes humaines sur
la réalité du rapport bénéfice/risque d’un produit et sur les incertitudes afin
d’obtenir leur adhésion au contrat vaccinal. Ce dol semble consommé puisque l’OPECST
« regrette que la communication
institutionnelle sur les effets indésirables ait été trop discrète par rapport
à la communication incitant à la vaccination ».
Ce dol est l’un des moyens susceptibles de vicier
le consentement des personnes humaines. Et, par conséquent, il est de
nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine.
D’ailleurs, l’OPECST relève que « des critiques ont été émises, estimant
que la communication était disproportionnée en faveur de la vaccination, ne
mettant pas les citoyens en situation de prendre une décision libre et éclairée ». Il ajoute que « certaines voix critiques ont regretté que la communication
soit surtout accentuée sur les bénéfices de la vaccination, en donnant plus de
visibilité aux rares cas de forme grave de la Covid-19 chez des personnes sans
comorbidités qu’aux rares cas d’effets indésirables – qu’il s’agisse de la
communication des autorités (via la publicité affichée et des spots télévisuels
augurant d’un retour à la vie normale) ou de l’information donnée par les
médias ». Il poursuit que « ce point de vue dénonçait la
persistance d’un certain paternalisme des autorités sanitaires, ainsi qu’une
propension des autorités à nier l’existence des effets secondaires [indésirables] ». Il insiste en rappelant que « l’information est la clef de la confiance
des citoyens envers les autorités sanitaires ».
Ce manquement à l’obligation légale d’information
ne se limite pas uniquement aux effets indésirables. Il concerne aussi une
autre facette essentielle du médicament : son efficacité ; et
notamment celle sur la prévention des formes graves et la transmission virale
comme cela est démontré ci-dessus. Il est donc proposé à l’OPECST d’ajouter
le mot « bénéfice » dans ladite phrase située à la page 66 :
« La communication des autorités pour
inciter à la vaccination s’est heurtée à deux objectifs qu’il est malaisé de
bien articuler : d’une part, promouvoir la vaccination, d’autre part,
informer de façon complète sur les effets indésirables existant, sur le
bénéfice, et les incertitudes ».
À ce dol (par réticence, mensonge, manœuvres frauduleuses)
s’ajoute la contrainte (la violence) via l’obligation vaccinale
et ses avatars les passes sanitaire et vaccinal. Mais, là aussi curieusement, l’OPECST ne
commente que les passes : « les
autorités ont mis en place un passe sanitaire pour (…) inciter la
population hésitante à se faire vacciner. Cette politique a été efficace (…) un
passe vaccinal a été mis en place début 2022. Force est de constater que ses
objectifs n’ont pas été atteints et il est à craindre que cette politique
plus contraignante ait des conséquences sur l’adhésion à la vaccination en
général ».
L’OPECST considère que « l’hésitation vaccinale n’a probablement été surmontée
que grâce à une politique mêlant de plus en plus étroitement incitation et contrainte ». Il observe que « le fait qu’un passe était nécessaire pour accéder à de
nombreux lieux de vie sociale, de nombreuses personnes qui étaient
réticentes (parfois très fortement) se sont fait vacciner (…) mais cette
politique risque d’avoir abîmé la confiance des citoyens dans les autorités,
dans la mesure où les sociologues ont observé, par sondage d’opinion, une
hausse du nombre de personnes regrettant de s’être fait vacciner de façon
concomitante à son annonce et à sa mise en place ».
De façon étonnante, l’OPECST n’évoque nullement l’obligation vaccinale
contre la Covid-19 qui a été instaurée par la loi n°2021-1040 du 5 août 2021 ;
et qui a exclu plusieurs soignants et autres professionnels (pompiers, etc.)
de l’espèce humaine. Alors même que dans le compte rendu de l’OPECST du 9
juin 2022, il est possible de lire notamment ceci :
« Mme Sonia de La Provôté, sénatrice, vice-présidente
de l’Office, rapporteur. – Certaines affirmations ministérielles ont été
contredites dans des délais parfois extrêmement courts. La parole scientifique
ayant elle-même beaucoup fluctué, ceci a apporté de la défiance.
M. Cédric Villani, député, président de l’Office. – Ceci s’est vu jusqu’au plus haut niveau de l’État. Le
président de la République lui-même avait assuré qu’il n’y aurait jamais de
passeport sanitaire. Il avait également dit, un mois avant que Pfizer n’annonce
la mise au point de son vaccin, que ceux qui promettaient un vaccin avant une
année étaient des menteurs. Ce type de déclarations est assurément très
délétère. J’ai de même trouvé choquant qu’un débat ait eu lieu à propos de l’obligation
vaccinale après que l’on avait répété au début sur tous les tons que la
vaccination ne serait pas obligatoire. »
À nouveau, l’OPECST recadre donc ceux qui, en pleine
audition publique, ont osé me répondre : « On n’a obligé personne à se faire vacciner ».
L’OPECST observe que « les conséquences de cette politique sont aujourd’hui
insaisissables » et que les
indicateurs utilisés « ne
reflètent pas finement l’adhésion à la vaccination ». Il indique que « la contrainte à se faire vacciner pouvait décourager à recevoir
de futures vaccinations ». Et
que « la confiance des citoyens
dans les autorités « est corrélée entre autres avec la perception d’une cohérence
et d’une adéquation des mesures prises » ». Il alerte « sur les conséquences possibles sur les futures vaccinations
d’une « adhésion « au forceps » risquant aussi de laisser des traces
qui pourraient compromettre de futures campagnes de vaccination, que ce soit pour
la COVID ou d’autres vaccinations ».
L’OPECST relève que « si en France, la confiance placée dans la science en
général est bonne, celle placée dans les autorités sanitaires l’est moins que
dans d’autres pays européens, notamment en Europe du Nord. Les autorités sanitaires
pâtissent de la défiance généralisée envers les institutions et de la politisation
de la crise sanitaire ». L’OPECST
décrit le mille-feuille administratif français : haute autorité de santé,
conseil scientifique, conseil scientifique vaccination, conseil d’orientation
de la stratégie vaccinale, etc. Il constate que « l’aspect qualitatif de la balance bénéfices/risques et sa
détermination collégiale dans des structures peu connues et « à dires d’experts »
sont susceptibles d’entraîner des incompréhensions et un manque de confiance
parmi une partie de la population, qui y voit un argument d’autorité discréditant
sa perception des effets indésirables. Un effort d’objectivation et de
transparence est donc nécessaire afin d’éclairer le bien-fondé des décisions
prises par les instances sanitaires. »
L’OPECST ne rappelle qu’une seule disposition,
de nature réglementaire, qui fait peser sur le médecin une obligation d’information
à l’égard de toute personne et avant tout acte de soin à visée curative, diagnostique
ou préventive (comme un acte médical de vaccination) : « Le Code de la santé publique prévoit
que le corps médical doit aux patients une « information loyale, claire et
appropriée sur son état, les investigations et les soins qu’il lui propose (Article
R.4127-35) ». La référence à ce seul article ne
permet pas de révéler toutes les obligations qui pèsent sur les professionnels
de santé en matière d’information. Il est donc proposé à l’OPECST d’ajouter
d’autres dispositions, de nature réglementaire mais aussi législative, qui font
peser cette obligation d’information non seulement sur le médecin, mais également
sur le pharmacien et les établissements de santé notamment. Par ailleurs, l’OPECST
devrait retenir le chaînage direct : information loyale, claire et appropriée
– consentement libre et éclairé – sauvegarde de la dignité de la personne
humaine. Il est important d’aller jusqu’au bout du raisonnement en mettant
en évidence ce qui est en jeu : le respect de la dignité de la personne humaine.
Le consentement vicié d’une seule personne suffit à caractériser l’atteinte
portée à cette dignité de la personne humaine. Il est tenu à la disposition
de l’OPECST les nombreux textes de notre corpus juridique qui consacrent la
protection du consentement de la personne humaine ; et cette
protection est renforcée dans certaines situations définies par la loi
(au sens large) telle que celle des essais cliniques. Ce corpus est
constitué de textes français, du droit européen et des conventions
internationales telle que la convention
d’Oviedo.
Cette désinformation volontaire et organisée
par les autorités aurait pu être limitée si les médias traditionnels dominants
avaient accompli leur rôle de « chiens
de garde de la démocratie ». L’OPECST
constate que « le
traitement médiatique des bénéfices de la vaccination et des risques a
été déterminant dans l’évaluation individuelle de la balance bénéfices/risques
opérée par les citoyens ». En
effet, il a été déterminant pour extirper le consentement de ces citoyens, en
particulier les personnes vulnérables. Ce traitement médiatique « pouvant faire varier l’adhésion sur
des échelles de temps très courtes »,
relève l’OPECST.
L’OPECST confirme l’absence du contradictoire
lors de la diffusion, par les « médias
traditionnels » dominants, de l’information auprès du
public. Il constate que « la
diminution des prises de parole critiquant la vaccination sur les chaines de télévision
et de radio s’est accompagnée d’une meilleure adhésion à la vaccination ». Le compte-rendu du 9 juin 2022 confirme : « le fait que peu de médias
majeurs aient questionné ouvertement l’intérêt et la sécurité de la
vaccination a vraisemblablement contribué dans un premier temps au succès de la
campagne vaccinale ».
L’OPECST nous apprend que ce ne sont pas ces « médias traditionnels » qui ont été rappelés à l’ordre par l’autorité de
régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
Cette autorité a fait plutôt le choix de ne dénoncer
que l’un des « médias
majeurs » qui a, lui, continué à s’interroger
sur la réalité du rapport bénéfice/risque de ces vaccins : « Quelques
médias majeurs continuent néanmoins à questionner ouvertement l’intérêt et la
sécurité de la vaccination. L’un d’eux a récemment été dénoncé par l’Autorité
de régulation de la communication audiovisuelle et numérique pour la
conduite de débats sans discours contradictoire et la possibilité de présenter
un autre point de vue ».
Cette exigence du contradictoire semble donc sélective.
Ce reproche est également formulé à l’égard des réseaux
sociaux qui « en
proposant par le biais d’algorithmes à leurs utilisateurs un contenu qu’ils
sont susceptibles d’apprécier, ils favorisent le renforcement des convictions
et non l’exposition à un argumentaire contradictoire ».
Mais, l’OPECST répond aussi à tous les détracteurs
des personnes qui utilisent les « réseaux sociaux » pour alerter sur tel ou tel effet indésirable en rappelant ceci :
« Outre les données acquises via ces
déclarations et la littérature scientifique, les CRPV [centres régionaux de
pharmacovigilance] opèrent une veille de la presse et des réseaux sociaux,
sur lesquels les usagers décrivent les effets indésirables. Le projet Vigi4MED
(Vigilance dans les forums sur les médicaments), mis en place par l’ANSM [agence
nationale de sécurité du médicament] en 2014, avait démontré que des données
en quantité et qualité suffisantes pouvaient y être trouvées afin d’évaluer
certains problèmes médicamenteux et y détecter des signaux de
pharmacovigilance. En outre, cette technique permet d’obtenir davantage de
renseignements sur des évènements fréquents mais pas déclarés. Dans le cas
des vaccins contre la Covid-19, cela a notamment permis de recueillir des informations
en lien avec les troubles menstruels ».
L’OPECST évoque « le marché de l’information ».
La personne humaine serait devenue le produit. Le
doute profite au vaccin et au fabricant, et non pas à la protection de la personne
humaine contre des risques éventuels, dont les effets indésirables imprévisibles,
qui pourraient s’avérer graves, et notamment mortels. Une telle distorsion est
dénoncée par notamment l’inspection générale des affaires sociales (IGAS)
depuis au moins 2011, voire 2007.
Mais dans le compte-rendu du 9 juin 2022, l’un des rapporteurs
(Madame Sonia de La Provôté, sénatrice) « pense qu’il existe, dans la communication publique en
matière sanitaire, de nombreux sujets intercurrents, à commencer par le
principe de précaution, qui ne procèdent pas nécessairement de l’intérêt
général. Si ce principe avait été mis en œuvre lors de la crise Covid, nous
n’aurions par exemple pas utilisé les vaccins à ARN messager ».
L’OPECST parle même de « mur médiatique » qui s’est dressé face aux personnes
vaccinées et touchées par des effets indésirables : « Certaines
personnes ont d’ailleurs souhaité médiatiser ce qui leur arrivait et ont le
sentiment d’avoir été confrontées à un « mur médiatique » les en
empêchant, ce qui a été mal perçu ».
L’OPECST cite l’avis du « président de l’association de patients
E3M et membre du comité scientifique permanent de pharmacovigilance de l’ANSM, qui suggérait dans la presse de « remettre
à plat la pharmacovigilance »
concernant le type d’effets indésirables à déclarer. Mais, il est étonnant
de ne pas voir dans ce rapport de l’OPECST les deux témoignages écrits de ce même
membre du même « Comité
scientifique permanent pharmacovigilance de l’ANSM » qui a démissionné en « juin 2021 » en expliquant les raisons de sa démission. Ces
deux témoignages sont pourtant disponibles dans le rapport remis à l’OPECST :
1. « Bonjour (…),
Je vous ai sans doute dit que j’étais membre du Comité
Scientifique Permanent Pharmacovigilance de l’ANSM. J’en ai démissionné en juin,
les engagements de ʺremise à plat du systèmeʺ n’ayant pas été tenus.
Je viens réagir à votre article (…).
La règle officielle en pharmacovigilance, rappelée dans
les premiers rapports sur les vaccins covid, est celle-là : ʺL’analyse des
cas déclarés prend en compte les données cliniques, chronologiques, sémiologiques,
et pharmacologiques. Elle peut conduire à écarter la responsabilité du vaccin
dans la survenue d’un évènement indésirable observé dès lors qu’une autre
cause, certaine, est mise en évidence.ʺ (Rapport ANSM du 28.01.2021,
p.4. Je vous le transmets ci [si] -besoin). Prenons l’exemple des décès survenus
juste après la vaccination des personnes de + de 75 ans par les vaccins Pfizer
et Moderna. La cause du décès n’est pas identifiée. En conséquence, lorsque l’ANSM
écrit dans ce même rapport ʺAprès analyse des éléments transmis, au regard du
terrain de ces patients, des circonstances de décès, et des connaissances actuelles
sur le vaccin, rien ne conduit à conclure que ces décès sont en lien avec la
vaccinationʺ simplement parce que ces personnes avaient des comorbidités est un
abus de langage et ne correspond pas aux faits. Évidemment, les personnes notamment
en EHPAD [établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes] ont en
grande majorité des comorbidités. Ce n’est pas suffisant pour affirmer qu’il n’y
a pas de lien. Selon moi, la vraie formulation devrait être celle-là, selon la
règle rappelée par l’ANSM elle-même : ʺAprès analyse des éléments transmis,
au regard du terrain de ces patients, des circonstances de décès, et des
connaissances actuelles sur le vaccin, rien ne permet de conclure que ces décès
ne sont pas en lien avec la vaccination, car aucune autre
cause certaine n’a été mise en évidence.ʺ Cette différence entre la règle
et son application par l’ANSM est inacceptable.
Vous écrivez (…) [concernant la sous-notification des
effets indésirables qui est l’une des limites de la pharmacovigilance] (…). On
peut même penser que les vaccinateurs (médecins, pharmaciens, etc) ne vont pas se
précipiter pour déclarer un effet indésirable post-vaccinal, notamment s’il est
grave, car ʺon ne met pas en cause la vaccinationʺ, c’est un tabou bien intériorisé.
Nous avons des témoignages très nombreux à ce sujet.
(…)
On peut penser qu’un jour une enquête judiciaire,
et/ou une commission d’enquête parlementaire, vont se pencher sur
les mensonges qui ont émaillé cette histoire du Covid.
Il faudrait que ces enquêtes analysent les déclarations d’effets
indésirables (qui les a faites, selon quels critères, quel degré de fiabilité…).
Bien à vous,
(…) »
2. « J’ai été nommé membre du Comité
Scientifique Permanent de l’ANSM sur la pharmacovigilance en septembre 2019, en
tant que représentant des associations agrées des usagers du système de
santé. J’en ai démissionné en juin 2021, par suite du refus de l’ANSM
de procéder à une remise à plat des conditions de mise en œuvre de la
pharmacovigilance en France, alors que j’ai la conviction que son fonctionnement
actuel ne permet pas de protéger efficacement les Français des effets
indésirables des produits de santé. »
L’OPECST rappelle que les CRPV (centres régionaux
de pharmacovigilance) « assurent
une mission d’information en matière de pharmacovigilance, en répondant
notamment aux questions des professionnels de santé et des citoyens ». Mais, l’OPECST a omis de relayer les
interrogations d’un autre représentant des usagers : il s’agit d’une coordinatrice
régionale de « France
Assos Santé : La voix des usagers ». Cette association regrouperait « 84 associations de patients et d’usagers
adhérents ». Ces interrogations sont les suivantes :
« Bonjour,
Je travaille au sein du réseau France Assos
Santé, Union des associations agréées du système de santé, (…) [Région (…)].
Dans ce cadre, j’assiste à de nombreuses réunions et comités régionaux en lien
avec la crise Covid, interpellant les autorités sanitaires sur des sujets de préoccupations
des membres de notre Union et relayant les informations reçues aux représentants
associatifs en région.
L’ARS [agence régionale de santé] a mis en
place fin 2020 un comité stratégique pour suivi de la campagne vaccinale contre
la Covid en région. Les CRPV [centres régionaux de pharmacovigilance] sont présents
dans ces réunions. Je m’étonne (un peu) des écarts d’informations que nous
retrouvons sur votre site internet [celui du CTIAP] et que nous n’entendons pas
dans ces réunions (bi-mensuelles, puis plus espacées depuis 2 mois). Les
alertes que vous émettez me paraissent cruciales à relayer dans ce cadre
puisque l’ensemble des professionnels, institutionnels et usagers y sont
représentés. Nous pourrions dès lors être collectivement vigilants et force de
proposition, donnant plus de poids aux démarches que le CTIAP semble mettre en œuvre
isolément. A ce jour, ni les professionnels de santé ni les CRPV ne semblent
questionner la réponse sanitaire mise en œuvre, en tout cas de manière
officielle dans le cadre de ces comités. Sans information officiellement
partagée, les associations d’usagers membres de notre Union ne s’avancent pas
plus sur ce terrain.
Je serais curieuse d’avoir votre avis sur
les raisons d’un tel décalage entre les informations que vous diffusez en
ligne et l’absence de réaction des CRPV lorsqu’il s’agit de faire des
remontées ou requêtes en comité régional avec l’ARS.
En attendant de pouvoir en échanger plus, je
vous souhaite – malgré la situation actuelle – un très bel (…).
Bien cordialement,
(…). »
L’OPECST relève que les CRPV (centres régionaux de
pharmacovigilance) ont, dans le cadre de cette vaccination contre la Covid-19 « apporté de l’aide pour les diagnostics
étiologiques (c’est-à-dire la détermination des causes d’une affection) et des
conseils-avis pour la deuxième injection, les doses de rappel et la vaccination
de certaines catégories de personnes, comme les femmes enceintes ou allaitantes ». L’on aimerait donc bien savoir si ces CRPV ont
conseillé les doses de rappel, la vaccination des femmes enceintes ou allaitantes,
la vaccination les immunodéprimés, la vaccination des enfants. Auraient-ils
exprimé au moins une seule divergence avec les positions des différentes
autorités qui d’ailleurs sont parfois contradictoires ? Comment
déterminent-ils l’imputabilité en cas de mélange, chez une personne, de plusieurs
vaccins lors du schéma vaccinal malgré le fait que cette pratique n’est pas
recommandée par l’AMM conditionnelle ? Seraient-ils d'accord avec l'injection, par exemple, d'une 4ème dose chez la femme enceinte ?
L’OPECST relève que « les arrêts de travail prolongés » sont « qualifiés de graves » par les CRPV. Alors, combien de soignants et autres
professionnels (pompiers, etc.) sont en
arrêt prolongé suite à cette obligation vaccination ?
D’ailleurs l’OPECST livre une définition
incomplète de ce qu’est un effet indésirable « grave » :
« Classiquement, est
considéré comme grave un événement qui conduit à une hospitalisation, la
prolonge, entraîne des séquelles ou un décès ». L’OPECST est invité à compléter ces critères
en se référant à l’article R.5121-152 du code de la santé publique qui évoque
également un effet susceptible de mettre la vie en danger, un effet qui
a généré une anomalie ou une malformation congénitale.
L’OPECST confirme que les effets indésirables
publiés dans les rapports de l’ANSM (agence nationale de sécurité du
médicament) sont « avérés
ou suspectés ». Et que « la crainte d’effets secondaires [indésirables] » occupe « la place prépondérante dans l’hésitation vaccinale ». Il précise que « la crainte d’effets indésirables demeure la principale
raison de non-adhésion à la vaccination, dans un contexte où les vaccins
utilisés en France reposent sur de nouvelles technologies ». D’autant plus que les vaccins « sont administrés à des personnes en
bonne santé, le risque éventuel est donc moins bien accepté ».
D’où le dol
et la contrainte employés par les autorités et leurs subalternes (cf.
ci-dessus) ; et d’où les qualifications d’« antivax » et de « complotistes »
arbitrairement utilisées par les sans-arguments.
L’OPECST rappelle que la confiance « passe également par une reconnaissance
et un accompagnement des personnes qui souffrent d’effets indésirables, trop
marginalisées aujourd’hui ». Parce
qu’elles sont devenues sans doute porteuses de la signature visible, du
stigmate, de l’indice, de la preuve d’une éventuelle dangerosité de ces vaccins,
les personnes vaccinées qui déclarent des effets indésirables semblent
subir le même isolement - voire plus de solitude et d’abandon encore – que celui
vécu par les professionnels de santé non-vaccinés. Ces derniers, des
sachants, disposent de la qualification nécessaire qui leur permet de juger
un rapport bénéfice/risque d’un médicament ; leur refus de suivre l’éthique
et la morale de la soumission – et non de la responsabilité – amène donc les
citoyens à s’interroger sur le bien-fondé du discours des autorités. Les
présumées victimes d’effets indésirables, elles, apportent la trace de la
blessure voire l’odeur de la mort. D’où l’exclusion de ces deux catégories
de citoyens de l’espèce humaine.
En effet, l’OPECST constate que « les témoignages reçus ainsi que les
représentants d’associations et collectifs ont fait état d’un manque de
reconnaissance de leur qualité de victime d’effets indésirables, non
seulement auprès des médecins – qui, d’après eux, opposent souvent, et sans
chercher à en savoir plus, un non catégorique sur la possibilité d’un lien
entre les symptômes et la vaccination – mais aussi vis-à-vis de la
population générale. Ont été décrites des situations de mise au ban du
cercle social, voire familial, parce que l’entourage réfute la thèse d’un
lien entre les symptômes d’une personne et le vaccin. Ces personnes déplorent
être catégorisées « antivax » et « complotistes »
alors qu’elles ont justement adhéré à la vaccination. D’après elles, c’est l’ambiance
générale qui consiste à minimiser la portée des effets indésirables qui est
responsable de cette stigmatisation ».
L’OPECST relève que la stigmatisation, qui cible
les personnes non-vaccinées, a fait l’objet d’une alerte : « le Conseil d’orientation de la stratégie
vaccinale alertait sur le risque d’une stigmatisation des personnes
non-vaccinées dans sa note publiée le 3 février 2022 ». Alors, l’OPECST considère qu’« il apparaît essentiel que les autorités
prennent la mesure de cette autre stigmatisation » des personnes, cette fois, vaccinées.
La règle souhaitée par les autorités serait, d’une
certaine manière, la suivante : « Vaccinez-vous et taisez-vous ».
D’ailleurs, souvent, voire systématiquement, une
fois touchées par des effets indésirables, les personnes vaccinées
reviennent chercher de l’aide et de la bienveillance auprès des personnes
non-vaccinées.
L’OPECST relève que la non-reconnaissance des
effets indésirables « a
des conséquences psychologiques qui parfois se rajoutent à la
détresse directement liée aux symptômes ressentis. Des cas de tableaux
complexes ont été rapportés, pour lesquels les patients subissent une
errance thérapeutique, une absence d’amélioration, ainsi qu’un isolement
social progressif à cause des symptômes, notamment lorsqu’ils ne
permettent pas de continuer une activité professionnelle – situation difficile,
similaire à celle dans laquelle se trouvent les patients de Covid-long ».
L’OPECST aurait pu, à ce niveau encore, évoquer la situation inédite de tous les professionnels
suspendus et interdits de toute activité rémunérée.
Les victimes semblent même avoir été privées d’une
information suffisante concernant une possible indemnisation, par l’office
national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) – subvention de l’État
-, du dommage corporel subi. En effet, les parlementaires « regrettent que les possibilités
d’indemnisation n’aient pas été plus largement communiquées auprès de la
population ». D’autant plus que cette procédure est
« gratuite » et que l’expertise « n’est pas obligatoire : par exemple, dans le cas d’hommes
jeunes atteints par une myo- ou péricardite (…) une indemnisation peut être
directement proposée ». L’OPECST
rappelle aussi que « les
victimes sont libres d’accepter l’offre d’indemnisation émise par l’ONIAM
ou de la refuser et de recourir à une procédure devant les tribunaux » tout en précisant que ce recours aux tribunaux
peut « être
réalisé directement par la victime, sans engager de procédure auprès de l’ONIAM ».
L’OPECST relate un exemple qui met en évidence
cette volonté visant à nier l’existence d’un lien de causalité entre des
effets indésirables et ces vaccins. Il s’agit du cas des « troubles menstruels ». L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)
semble se réfugier derrière la décision européenne malgré plusieurs faits
constatés par l’OPECST : les centres régionaux de pharmacovigilance
(CRPV), eux-mêmes, ont « estimé
que ces observations constituaient un signal potentiel » ; le collège national des gynécologues
obstétriciens « est
plutôt favorable à l’existence d’un lien entre la vaccination et l’apparition
de troubles menstruels » ;
la décision européenne ne lie pas les États membres qui restent souverains
comme cela est rappelé par l’OPECST : « Les États restent cependant libres de prendre toute mesure
estimée nécessaire concernant leur propre territoire ». Il insiste : « il est regrettable que cette reconnaissance n’ait
pas déjà eu lieu au niveau national, en attente de la décision européenne ».
L’OPECST relève que « pour la population, la crainte d’un effet sur la
fertilité est bien la plus prégnante. Des collectifs et associations
ont rapporté des cas d’aménorrhées chez des jeunes femmes ou de baisse
de la réserve ovarienne chez des femmes en protocole d’AMP (assistance médicale
à la procréation). Ils rapportent également de nombreux troubles gynécologiques
(endométriose, adénomyose) découvertes chez des femmes à la suite d’explorations
consécutives à des troubles menstruels, chez des personnes qui n’avaient jusque-là
eu aucun problème gynécologique. Des cas graves d’hémorragies conduisant
à une ablation de l’utérus ont également été relatés ».
L’OPECST s’étonne alors face à ce déni :
« Étant donné leur volumétrie et donc
le caractère peu vraisemblable d’une coïncidence temporelle avec la vaccination
chez toutes ces femmes qui ont expérimenté ces troubles, il est très étonnant
qu’ils ne soient pas déjà considérés comme un effet indésirable avéré du
vaccin. Ceci ne peut que renforcer la défiance envers le système de
pharmacovigilance et les doutes concernant la sécurité des vaccins. La
communication qui a tenté de rassurer au motif que les troubles menstruels
sont fréquents, spontanément résolutifs et peuvent être dus au stress n’est
pas acceptable pour des personnes qui n’avaient jamais expérimenté de
telles situations ». Les parlementaires
« regrettent que l’Agence [ANSM :
agence nationale de sécurité du médicament] ne se soit pas prononcée à l’échelle
nationale sur l’existence d’un lien entre les troubles menstruels et certains
vaccins contre la Covid-19, en l’absence de prise de position du Comité pour l’évaluation
des risques en matière de pharmacovigilance européen ».
Cela est d’autant plus regrettable que l’OPECST observe que « l’agence française –
l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)
– a par exemple été désignée co-rapporteur pour l’autorisation du vaccin
Comirnaty de Pfizer ». C’est
encore d’autant plus surprenant que l’OPECST rappelle qu’« un signal peut être obtenu à partir
d’un nombre très faible de cas : à titre d’exemple, un signal
potentiel pour la maladie de Willebrand acquise a pu être identifié pour le vaccin
Comirnaty à partir de 3 déclarations ».
Ce constat contredit d’ailleurs une autre affirmation
de l’OPECST selon laquelle la rareté d’un effet indésirable ne permet de
démontrer le lien de causalité que plusieurs années après la vaccination :
« le lien entre la vaccination
et un effet indésirable ait été démontré plusieurs années après la vaccination du
fait de la rareté de l’effet ».
Mais, ce n’est pas tout.
Malgré ce constat,
le journal « Libération
– CheckNews » se permet de dénigrer, publiquement, ces femmes
qui souffrent de troubles menstruels en les qualifiant de « covidosceptiques ». En effet, le 9 juillet 2022, soit un mois après la publication du travail de l’OPECST,
ce journal publie un article intitulé « Comment « Où est mon cycle ? », collectif
covidosceptique, s’est fait une place parmi les interlocuteurs de l’ANSM ».
Souvenez-vous. C’est ce même journal « Libération – CheckNews » qui a
osé publier, le 28 avril 2022 des informations contra legem (contraires à la loi) dans un article intitulé « Est-il vrai que des centres de pharmacovigilance
ont appelé à limiter les signalements des effets secondaires des vaccins ? ». Dans cet article, qui cite certains
responsables de CRPV, il est reproché à des professionnels de santé et à
des citoyens de déclarer « tout » effet indésirable suspecté, et pas seulement ceux
qui sont graves ou inattendus. Dès le 1er mai 2021, le CTIAP a
répondu à ce journal en apportant les rectifications nécessaires. Cet
article de « Libération –
CheckNews » est désormais cité dans le
rapport de l’OPECST ; ainsi que les éléments de réponse que j’ai
soumis aux parlementaires. C’est aussi une réponse à certains autres journalistes
qui ont cité ce journal comme une référence dont un journaliste du Courrier de l’Ouest.
D’ailleurs, l’OPECST ajoute que même « si l’effet indésirable était connu et
attendu, c’est
l’intensité des symptômes qui a surpris, ainsi que la fréquence
à laquelle ces symptômes survenaient »
avec le vaccin des laboratoires AstraZeneca qui « était
surtout administré au corps médical (…) causant des absences qui
perturbaient l’organisation de ces services [hospitaliers] ». C’est sans doute pour cela que la loi consacre la
déclaration de « tout » effet indésirable suspecté.
L’OPECST considère aussi que « la volumétrie » signe « le caractère peu vraisemblable d’une coïncidence temporelle
avec la vaccination » : « Étant
donné leur volumétrie et donc le caractère peu vraisemblable d’une coïncidence
temporelle avec la vaccination chez toutes les femmes qui ont expérimenté ces
troubles, il est très étonnant qu’ils ne soient pas déjà considérés comme un
effet indésirable avéré du vaccin ». L’OPECST
semble suivre l’IGAS (inspection générale de la santé) quand celle-ci
appelle, dès 2011, à « supprimer
l’usage de l’imputabilité clinique dans les enquêtes de pharmacovigilance » car, selon l’IGAS, son utilisation « semble aboutir aujourd’hui à une non-prise
en compte de cas notifiés qui sont pourtant présents dans la base de données
au moment de l’évaluation des cas et du risque ».
L’OPECST parle de « fréquence » d’effets
indésirables ; il est donc prié de nous indiquer comment une telle « fréquence » a pu être caractérisée après la commercialisation
du vaccin ? Quelle serait la valeur retenue ?
Donc lesdits « médias traditionnels » dominants ne se
contentent pas uniquement de priver le public d’une information
contradictoire et utile. Ils surveillent et traquent toutes les personnes, dont des professionnels
de santé, qui proposent une analyse critique du rapport bénéfice/risque de ces
vaccins. Ils agressent même les victimes des effets indésirables. Ils
sont les chiens de garde du dogme. Publiquement, ils infligent le
châtiment réservé à toute personne humaine qui aurait commis un prétendu blasphème
vaccinal.
Face à cette inertie de l’ANSM notamment, l’on peut se demander pourquoi les
CRPV n’ont pas aussi pris l’initiative, et de façon indépendante, de publier
une alerte auprès de la population et des professionnels de santé concernant, par exemple, ces troubles menstruels. Ils n’ont pas hésité à le faire, rapidement, dans
le cas de l’hydroxychloroquine. La réponse pourrait se trouver,
peut-être, dans les révélations du réseau des CRPV, lui-même, auprès de l’OPECST.
Des révélations qui viennent répondre, en partie, à ma proposition formulée
auprès de l’OPECST lors de mon audition à huis clos et dans mon rapport.
En effet, tout en soutenant les CRPV, j’ai
suggéré à l’OPECST de « s’interroger sur la réelle liberté d’exercice dont
bénéficient notamment des professionnels de santé qui travaillent dans les 31
CRPV (centres régionaux de pharmacovigilance) français : ont-ils une
véritable indépendance professionnelle face notamment à l’ANSM (agence
nationale de sécurité du médicament) et aux ARS (agences régionales de
santé) ? Cette indépendance est-elle totale : matérielle,
économique et intellectuelle ? ».
L’OPECST fournit un début de réponse dans
notamment un paragraphe intitulé « Un
système menacé ? » dans
lequel il dévoile ce que j’ai pu suivre en direct depuis quelques années :
« En décembre 2019, une réforme des
vigilances (pharmacovigilance, hémovigilance, matériovigilance, etc.) relatives
aux produits de santé a été publiée par décret. Comme recommandé par le rapport
Grall réalisé après l’affaire du Mediator, cette réforme a pour objectif la régionalisation
des vigilances : leur organisation est transférée aux ARS [agences
régionales de santé] tandis que l’ANSM n’est plus chargée que du pilotage et
de la coordination. L’entrée en vigueur de cette réforme a été reportée à
deux reprises, une première fois au 1er janvier 2022 puis au 31 mars
2022. Pour le réseau des CRPV, cette réforme fait craindre une déstabilisation
du système existant (…) Le réseau redoute également que le maillage
actuel des CRPV puisse être modifié par les ARS et un risque de
paupérisation, du fait d’une mise en commun des moyens entre les
différentes vigilances. Enfin, la stabilité des équipes des CRPV est
également susceptible d’être fragilisée par la réforme des statuts de
praticien réalisée dans le cadre du Ségur de la santé, les praticiens
attachés ne pouvant plus obtenir de contrats à durée indéterminée en tant que
contractuels ».
L’OPECST rappelle par ailleurs que l’ANSM a la « responsabilité » de la pharmacovigilance et qu’elle « anime, structure et coordonne » le réseau des centres régionaux de pharmacovigilance
(CRPV) ; que le fonctionnement des CRPV dépend des moyens octroyés par l’ANSM.
N.B. :
Un jour, une collègue exerçant dans un CRPV français, s’est confiée à moi en me
disant : « Amine,
c’est bien ce que tu fais ; on te soutient, continue de faire ce que tu
fais, ça nous est utile à tous ; mais on n’a pas ta liberté, on n’a pas envie
de se mettre à dos l’ARS et l’ANSM ».
Une liberté que j’ai pu acquérir par la mise en œuvre effective de plusieurs
moyens disponibles et notamment : en actionnant l’indépendance professionnelle
du pharmacien garantie par la loi et par les écritures de l’ordre national des
pharmaciens ; en alertant les autorités ad hoc dont le ministère public
si besoin et autant de fois que nécessaire ; en introduisant des procédures
auprès de différentes juridictions (pénale, administrative,
disciplinaire) le cas échéant ; en renonçant au confort que je
pourrais obtenir si j’accepte de trahir les fondements même de mon
métier que j’ai choisi par conviction et non par opportunité ; en acceptant
une éventuelle solitude professionnelle lors de telle ou telle prise de
décision ; en ignorant les insultes, intimidations, menaces,
discriminations, etc. ; en ne perdant jamais de vue le but
poursuivi par mon métier : celui de l’intérêt général et
notamment celui de tout patient potentiel. Cette liberté a été donc
chèrement acquise.
Concernant cet exemple des troubles menstruels, l’OPECST
observe que « les
pharmacovigilants ont décrit l’absence de données dans la littérature
scientifique permettant de comprendre ces observations ». C’est un indice supplémentaire qui met en
évidence le manque de données concernant les risques de ces vaccins, et
notamment les effets indésirables « inattendus ». Il pourrait matérialiser la précipitation
avec laquelle ces vaccins ont été mis sur le marché. Ils témoignent du fait que
l’évaluation d’un médicament dépend avant tout de la durée d’observation
qui suit son administration ; et non pas seulement le nombre de personnes
ayant reçu ce produit. Par ailleurs, comprendre le mécanisme d’action n’est
pas une condition indispensable à l’établissement d’un lien de causalité
entre l’effet indésirable et le médicament ; cette compréhension de la façon avec laquelle le produit agit n’est pas non plus
une condition pour juger de l’utilité clinique d’un médicament.
L’OPECST affirme : « il peut être regretté que certains effets indésirables
soient considérés comme non graves – c’est le cas des réactions
allergiques suscitant de l’urticaire ou un gonflement du visage, situations
médicales qui nécessitent une vigilance particulière, selon leur ampleur ».
L’OPECST confirme les limites de la méthode d’imputabilité
française qui, notamment, ne permet pas de « confirmer ou d’infirmer avec certitude
la causalité entre le médicament et l’effet indésirable ». D’ailleurs, il est souligné que les laboratoires
pharmaceutiques « ne
sont pas tenus d’utiliser la méthode d’imputabilité française ».
L’OPECST évoque Les Entreprises du Médicament
(LEEM) mais oublie de mentionner ce que ces entreprises soutiennent dans
un document publié le 17 juillet 2021. Ces entreprises constatent que le
Sars-CoV-2 (à l’origine de la Covid-19) est « plus contagieux » que les virus responsables du SRAS et du MERS « mais avec un moindre taux de mortalité ».
L’OPECST ne mentionne pas non plus le fait que
la Covid-19 n’est même pas inscrite sur les deux listes réglementaires des
maladies à déclaration obligatoire (articles D.3113-6, D.3113-7, L.3113-1
du code de la santé publique). Pour figurer dans ces listes, la maladie doit
être grave, contagieuse et disposer d’un test de diagnostic fiable.
L’OPECST confirme l’intérêt de s’intéresser
également aux données de pharmacovigilance étrangères : « L’information sur les effets
indésirables donnée au grand public gagnerait également à inclure des éléments
de comparaison avec d’autres pays européens. En effet, la base de données de
pharmacovigilance européenne ainsi que son équivalent américain a été utilisée
à plusieurs reprises dans les analyses réalisées par des acteurs extérieurs à
la pharmacovigilance ».
L’OPECST cite quelques exemples concernant les
effets indésirables dont lesdits troubles du cycle menstruel. Mais, il
est surprenant de ne pas voir dans son rapport les questions posées concernant
les cas de décès et de cécité notamment ; ainsi que des
faits mettant en évidence que la méthode d’imputabilité, fixée dans le
rapport n°2 de l’ANSM en date du 28 janvier 2021, ne semble pas avoir été
respectée. Le respect de cette méthode aurait conduit, dans plusieurs cas étiquetés
de « cause inconnue », à la conclusion suivante : « La responsabilité
du vaccin ne peut être écartée ». Le non-respect de
cette méthode est la raison qui a conduit à la démission dudit membre
du « Comité
scientifique permanent pharmacovigilance de l’ANSM » cité par l’OPECST ; membre
qui m’a transmis ses deux témoignages susmentionnés. Après l’audition publique,
durant laquelle j’ai soulevé à nouveaux ces questions sans pour autant obtenir
de réponses, il semblerait que cette méthode aurait été utilisée dans les
cas de surdité.
Pourquoi une « analyse approfondie, détaillée » n’a-t-elle été effectuée que pour « 36 cas de décès » sur un
total de « 907 cas de
décès » déclarés en pharmacovigilance à la
date du 26 août 2021 (selon le rapport n°18 publié par l’ANSM concernant le
vaccin BioNTech/Pfizer) ?
Avec éclat, l’OPECST imprime le sens et la portée de
l’incontournable évaluation d’un effet indésirable à l’échelon de la personne : « En
effet, un effet indésirable n’est pas une propriété intrinsèque du vaccin, mais
le résultat de la rencontre entre ce vaccin et la personne à qui il a été
administré ». Il vient ainsi rejeter toute tentative
visant à homogénéiser les êtres humains telle que celle de l’exécutif consistant
à dicter, par voie de décret, une liste administrative, générale et absolue
des contre-indications. Une liste qui ne laisse aucune marge d’appréciation
au médecin lors de l’évaluation du rapport bénéfice/risque à l’échelon
individuel. Alors même que l’OPECST rappelle aussi que « les raisons pour lesquelles chaque
personne réagit différemment à un vaccin ne sont pas vraiment connues et font l’objet
d’études ».
Les autorités et les médias ne sont pas les seuls à adopter un tel comportement fautif et répréhensible. Ils sont aidés par certains professionnels de
santé. D’autant plus que l’OPECST rappelle que « les professionnels de santé de proximité sont connus
pour être un levier majeur d’incitation à la vaccination ».
Or, dès la première page de mon rapport, j’ai
rappelé l’exclusion de ces professionnels de la consultation publique qui
avait été lancée le 9 novembre 2020 par la haute autorité de santé (HAS)
concernant le « projet
de recommandations intermédiaires sur les modalités de mise en œuvre de la
vaccination contre la Covid-19 ». L’OPECST
aurait dû mentionner ce fait dans son rapport.
L’OPECST rappelle que « Le Code de la santé publique prévoit que le corps médical
doit aux patients une « information loyale, claire et appropriée
sur son état, les investigations et les soins qu’il lui propose (Article
R.4127-35) ». Et relève que « des témoignages ont illustré l’hétérogénéité
de la complétude de l’information donnée au cours de l’entretien avec le médecin
précédant la vaccination ».
Une autre partie des professionnels de santé,
elle, s’est montré plus prudente comme le montrent deux exemples cités par
l’OPECST : « la
frilosité des gynécologues et autres professionnels de la périnatalité à
recommander la vaccination de la femme enceinte » et « la
frilosité des pédiatres à recommander celle des enfants ».
Concernant la vaccination des enfants, et
comme le révèle le compte-rendu du 9 juin 2022, l’un des rapporteurs (Madame
Florence LASSARADE, pédiatre, sénatrice) vient contredire notamment le président
du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), le professeur Alain
Fischer :
« Moi qui suis pédiatre, j’ai pu
constater avec de nombreux collègues, vaccinateurs ou pas, que la question de la
vaccination chez l’enfant avait fait d’emblée l’objet d’un malentendu. Il a été
très largement dit qu’il fallait vacciner les enfants pour protéger l’entourage
et l’on s’est mis à vacciner collégiens et lycéens lorsqu’on a observé un
ralentissement de l’adhésion de la population adulte au vaccin. Les médecins
de l’enfance ont, par le biais du syndicat national des pédiatres français,
refusé ce dogme de vaccination de l’enfant de 5 à 11 ans, qu’ils
ne recommandent toujours pas. Je suis pour ma part partagée sur le
sujet, dans la mesure où le bénéfice individuel est très réduit pour l’enfant.
En effet, les effets secondaires de la maladie chez l’enfant, sous forme de
PIMS, sont exceptionnels et peuvent être diagnostiqués et traités. »
En 2022, il est surprenant de lire ce que l’OPECST
a observé : « la
déclaration d’effets indésirables suspectés d’être dus à un produit de
santé n’est pas dans les habitudes des médecins ». Mais, elle est pourtant inscrite dans la
lettre de la loi depuis de nombreuses années : ladite déclaration
n’est pas une option ; c’est une obligation. Celle-ci est rappelée par l’OPECST :
« étant légalement tenus
de les déclarer ».
L’OPECST soutient que « des professionnels de santé auraient refusé la
déclaration à certains patients »,
que « les associations et collectifs
ont dénoncé le refus de certains médecins de déclarer des effets
indésirables ».
L’on imagine mal de lire ce type de phrases mettant
en évidence que les « habitudes » de tel ou tel professionnel dans un autre secteur
d’activités prime sur la loi.
Parmi les causes citées pour tenter d’expliquer ce comportement
déviant, l’OPECST relève que « les
personnes entendues ont aussi attribué de tels refus à une ambiance générale
qui consisterait à minimiser la portée des effets indésirables ».
D’ailleurs, l’expérience choletaise, portée
à la connaissance de l’OPECST, confirme ce hiatus : « Il n’y a pas de sous-déclaration d’effets
secondaires [indésirables] » est l’affirmation publiée, en décembre 2021 par
voie de presse, et dont les auteurs sont « 119 médecins [et quelques pharmaciens] choletais » dont certains exercent au centre hospitalier de
Cholet. La direction de cet hôpital public de Cholet a également publiquement
affirmé, par voie de presse, qu’elle ne soutient pas l’aide que le
service « Pharmacovigilance /
Coordination des vigilances sanitaires / CTIAP » du même centre hospitalier a souhaité apporter
suite aux nombreuses demandes exprimées par d’autres professionnels de santé et
citoyens qui ne savaient pas comment effectuer une déclaration de pharmacovigilance.
Alors même que l’OPECST confirme que « si les personnes entendues semblent bien avoir eu connaissance
de la possibilité de déclarer elles-mêmes les effets indésirables observés, les
associations et collectifs ont cependant regretté la complexité de la déclaration
et ont affirmé que de nombreuses personnes n’ont pas réussi à aller au
bout du processus (chaque difficulté est vue comme un obstacle à la
déclaration pour beaucoup ».
L’OPECST considère qu’« au-delà de la communication pour inciter à la déclaration, il
était important d’organiser la bonne transmission de l’information sur les
effets indésirables avérés, suspectés et en cours d’étude auprès des professionnels
de santé, pour s’assurer de leur vigilance mais aussi les guider dans leur pratique ». Il relève que « de nombreux témoignages attestent d’une méconnaissance
des professionnels de santé, notamment libéraux, à l’égard des effets
indésirables connus et à l’étude ».
Il ajoute : « Dans
la mesure où les visiteurs médicaux ont également un rôle d’informateur,
leur diminution – qui n’est pas à déplorer pour autant puisqu’il n’y a pas de
garantie sur l’objectivité des informations données – a potentiellement
induit un défaut d’information des professionnels de santé au sujet des vaccins.
Il convient que les autorités sanitaires tiennent pleinement ce rôle ».
Même si cela semble déplaire à certains, force est
de constater que le CTIAP du centre hospitalier de Cholet, lui, a tenu pleinement ce rôle. Il a aussi rendu
visibles les rapports des autorités ad hoc tels que ceux de
l’ANSM qui, comme le relève l’OPECST, « sont
restés relativement confidentiels dans la mesure où il faut en connaître l’existence
pour les consulter ».
L’OPECST constate « la portée (…) limitée » de la communication de l’ANSM : « ce que suggère le faible engagement vis-à-vis de tweets
émis par l’Agence (nombre de réponses, de « j’aime » et de retweets)
ou le faible nombre d’abonnés à sa chaîne Youtube (moins de 3000) ».
L’OPECST aurait pu faire le même constat à propos
de la communication de la haute autorité de santé (HAS) notamment.
La communication du CTIAP semble la plus
efficiente.
L’OPECST observe que « plusieurs usagers ont réalisé des tutoriels pour aider les
gens à déclarer ». Il ajoute qu’il « convient donc d’encourager la
pratique dans le cadre d’une campagne vaccinale conduite avec des vaccins
sur lesquels le recul est relativement faible » et de « réfléchir
à l’incitation des professionnels de santé à déclarer les effets
indésirables de façon générale et pas uniquement dans ce contexte exceptionnel ».
« Il n’y a pas de sous-déclaration d’effets
secondaires [indésirables] », avait
affirmé l’attroupement de médecins et quelques pharmaciens choletais. Or, l’OPECST
est venu confirmer ma réponse à ce groupe :
« Par nature, et bien qu’obligatoire, ce
système de déclaration passif est associé à une certaine sous-déclaration ;
on admet habituellement que seuls 5 à 10% des évènements indésirables sont
notifiés. »
Il est surprenant de lire aussi dans le rapport
de l’OPECST ceci : « Le
Collège de médecine générale a également indiqué une diminution des
visiteurs médicaux qui permettaient aux médecins généralistes de déclarer
certains événements indésirables observés ». Or, en principe, et selon le code de la santé
publique (article R.5121-161) cette déclaration doit être adressée au
CRPV (centre régional de pharmacovigilance) territorialement compétent.
Le risque d’une telle sous-notification n’est
pas banal comme le rappelle l’OPECST : « peut entraîner un retard dans la détection d’un
signal ou une sous-estimation de l’ampleur d’un problème sanitaire ».
L’OPECST conclut en demandant « une communication transparente et
complète sur l’existence d’effets indésirables, une action vigoureuse
pour encourager les professionnels de santé à déclarer des évènements
indésirables ».
La seule action « vigoureuse » qui
reste semble se situer désormais dans la sanction de ces comportements
collectifs et individuels en décalage avec la loi.
Ces professionnels de santé ont manqué à leur
devoir d’information concernant le bénéfice, le risque et les
incertitudes ; un devoir consacré par la loi et la jurisprudence. De
plus, ils ont ignoré leur obligation de déclaration de « tout » effet indésirable « suspecté », et
notamment les effets indésirables graves et/ou inattendus. Cela conduit à la
mise en place de certaines alternatives peu efficientes (qualité,
sécurité, coût) et qui transfèrent aux victimes présumées, déjà en
souffrance et abandonnées, la responsabilité de la complexe tâche de
déclaration en pharmacovigilance ; tout en faisant perdre du temps
aux CRPV (centres régionaux de pharmacovigilance).
C’est ainsi que concernant par exemple les troubles
du cycle menstruel, l’OPECST relève que « 80% des déclarations ont été faites directement par les
patientes elles-mêmes. Ces effets concernent majoritairement des jeunes
femmes entre 18 et 30 ans (78%). Cette analyse met en évidence le fait que 2,3%
des troubles menstruels peuvent être qualifiés de graves ».
Les professionnels de santé, et notamment le médecin
et le pharmacien, ont l’obligation de faire respecter leur indépendance
professionnelle qui est garantie par la loi ; et qui n’est pas là pour
leur confort mais pour la protection du public. Ils ne peuvent donc se
soustraire à leurs responsabilités en essayant de s’abriter derrière les recommandations
des autorités ; celles-ci ne bénéficient que d’une présomption simple
de conformité aux données acquises de la science. Tout médecin, et tout pharmacien,
peut renverser cette présomption en apportant la preuve contraire.
L’OPECST met dans la bouche du réseau français
des 31 CRPV un bon résumé des alertes que j’avais formulées depuis plusieurs
années, bien avant la survenue de la Covid-19. C’est ainsi que l’OPECST relève
que les déclarations effectuées par les patients et les associations de patients
agréées « manquent
souvent des détails cliniques qui permettrait [permettraient] leur traitement optimal.
Les CRPV doivent alors contacter les patients concernés afin d’obtenir des
informations supplémentaires, ce qui – en plus d’être chronophage – ne s’avère in
fine que peu efficace ».
Le réseau des CRPV confirme l’absence d’efficience
du portail de signalement en ligne qui a été mis en place par le ministère
de la santé. En effet, l’OPECST relève qu’« au cours de son audition, le réseau des CRPV a ainsi regretté
que ce portail, mis en place en 2017 dans cette optique de facilitation, incite
les professionnels de santé à réaliser des déclarations courtes et non
documentées. Il est en effet nécessaire pour les CRPV de recontacter les
déclarants afin d’obtenir davantage de détails cliniques, ce qui s’avère source
de perte de temps. Aussi, plutôt qu’une simplification excessive, il semble
essentiel de former convenablement les professionnels de santé à cette
déclaration afin qu’elle puisse être réalisée le plus efficacement possible. Il
apparaît important de valoriser cet acte de santé publique auprès des professionnels
de santé, en les informant des suites données à la déclaration et son
éventuelle contribution à l’émergence d’un signal ».
L’OPECST confirme donc ce que je n’ai cessé de plaider :
« La déclaration d’un
évènement indésirable est un acte médical et non une simple démarche
administrative ».
Comme cela est mentionné dans mon rapport transmis
à l’OPECST, je n’ai cessé d’alerter sur tous ces points depuis plusieurs années.
Concernant ledit portail par exemple, et dès le 16 juin 2017, le CTIAP a publié
un article intitulé « Pharmacovigilance :
une nouvelle plateforme du Ministère de la santé inutile, nuisible et coûteuse ». De même, l’organisation de la pharmacovigilance,
que j’ai mise en place dès 2002 au centre hospitalier de Cholet en lien
avec le CRPV territorialement compétent, répond pleinement à toutes ces
attentes exprimées par ce réseau des CRPV lors de cette audition. Ce constat
est vérifiable dans plusieurs documents écrits. Notre travail a même été à l’origine
d’une modification d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un
médicament au niveau de la rubrique « Effets indésirables » ; et de quelques publications dans des revues
avec des comités de lecture.
Concernant cette modification de l’AMM, et sur invitation
du CRPV territorialement compétent, j’avais moi-même instruit le dossier et
présenté ce dernier en 2008 auprès du comité technique national de pharmacovigilance
au sein de l’AFSSAPS (agence française de sécurité sanitaire des produits de
santé ; actuellement ANSM : agence nationale de sécurité du
médicament).
Mais, l’OPECST révèle que ce comité technique
national de pharmacovigilance n’existe plus :
« l’arrêt en 2019 des
Comités techniques de pharmacovigilance, réunions scientifiques mensuelles
entre l’ensemble du réseau des CRPV et l’ANSM ».
L’OPECST observe que l’arrêt de ces réunions
scientifiques est regretté « par
les CRPV ». L’OPECST relève qu’un « Comité de suivi » a été mis en place depuis le début de cette
vaccination contre la Covid-19 mais que « le réseau des CRPV a regretté que les CRPV rapporteurs
soient les seuls à y être conviés ». Ces comités de suivi « assurant l’interface entre l’ANSM et le réseau des CRPV,
en réunissant les centres rapporteurs d’un vaccin et les experts de l’agence
pour analyser collégialement l’ensemble des signaux identifiés ». Ce comité de suivi est donc plus restreint et
moins collégial que lesdits comités techniques de pharmacovigilance
disparus en 2019. De même, une phrase du rapport pourrait semer le doute quant
à l’effectivité d’une communication et d’une circulation de l’information entre
tous les CRPV : « le
réseau des CRPV a regretté que les CRPV rapporteurs soient les seuls à y être
conviés - bien que tous les CRPV soient tenus informés des [seules] conclusions
de ces réunions [du comité de suivi] -, la communication et la circulation des
informations étant essentielles en pharmacovigilance ».
L’OPECST constate que « des patients se sont plaints du manque
d’information quant au traitement de leur déclaration ». Il trouve cela « regrettable ».
Il confirme que les CRPV n’auraient pas pu traiter les déclarations « aussi complètement qu’ils en avaient l’habitude
(réponse aux patients ou aux professionnels déclarants, suivi des cas
non guéris au moment de la déclaration). Cette absence de réponse ou de
suivi de la part des CRPV a été regrettée à maintes reprises ».
Moi aussi, et malgré ma qualité de responsable
de notamment la pharmacovigilance au centre hospitalier de Cholet, je ne reçois
pas de réponses aux déclarations de pharmacovigilance concernant ces
vaccins contre la Covid-19 malgré mes interrogations exprimées auprès du CRPV. Ce
qui est inédit depuis 20 ans. Or, ces réponses doivent être archivées
dans le dossier du patient conformément à la procédure mise en œuvre
à l’hôpital de Cholet depuis 2002. Et tout semble avoir été fait pour que les
déclarations, potentiellement incomplètes, soient directement adressées au CRPV
en méconnaissance de cette même procédure pourtant éprouvée depuis 20 ans.
Certains CRPV ne peuvent donc venir se plaindre a postériori d’une « charge de travail considérable » puisqu’il semblent cautionner, notamment par leur
silence, la mise en place de systèmes dont ils constatent la non-efficience.
Celle-ci était pourtant prévisible de longue date.
Face à ce désordre, et c’est peu dire, il n’est pas
surprenant de lire dans le rapport de l’OPECST que même « une intelligence artificielle » aurait
exprimé le besoin d’un « long
temps d’apprentissage » de ce
système de pharmacovigilance qui a vu l’intrusion du pouvoir administratif,
politique et médiatique. Mais, comme le précise l’OPECST : « les questions médicales pointues étant
mieux gérées par des experts humains que par l’informatique ».
L’OPECST relève que « les citoyens procèdent de la même manière que les autorités
sanitaires à l’échelon de la population : ils estiment la balance bénéfices/risques
que représente la vaccination pour eux-mêmes, à titre individuel. Cet
exercice de pensée rationnel ne se fondant pas sur des données
objectives, il comporte le risque de sous-estimer le bénéfice de la
vaccination si l’on ne se sent pas concerné par un risque de forme grave de la
Covid-19, dans le cas de la pandémie actuelle, mais aussi le risque de
surestimer la probabilité d’effets indésirables dus à la vaccination ». Or, parmi ces citoyens figurent des
professionnels de santé qualifiés dont des médecins et des pharmaciens qui se
sont fondés sur des données objectives extraites des documents officiels
pour apprécier ce rapport bénéfice/risque.
L’OPECST soutient : « Le caractère partiel des données
fournies par les laboratoires a pu susciter des craintes parmi la
population, certains estimant que le recul n’était pas suffisant quant au profil
de sécurité de ces vaccins. Il faut cependant souligner qu’historiquement,
les effets indésirables des vaccins sont toujours survenus lors des premiers
mois suivant l’injection vaccinale, comme l’a rappelé le Pr Antoine Pariente
au cours de son audition. S’il a pu arriver que le lien entre la vaccination
et un effet indésirable ait été démontré plusieurs années après la
vaccination du fait de la rareté de l’effet (c’est par exemple le cas de la
narcolepsie provoquée par la vaccination contre H1N1, celui-ci était bel
et bien apparu dans les mois suivant l’administration du vaccin ». Or, d’abord, l’indication « premiers mois » est imprécise. Combien de mois ? Ensuite,
selon une publication du VIDAL®, « les délais moyens d’apparition des premiers symptômes
chez les adultes étaient de 4,7 mois (2 jours à 2,5 ans), et de 3,9 mois
(15 jours à 1,3 an) chez les enfants et les adolescents » (Vaccin
PANDEMRIX et narcolepsie : risque très faible mais confirmé ; 23 septembre
2013, VIDAL®).
Par ailleurs, l’OPECST omet de rappeler ce que la
haute autorité de santé (HAS) a constaté en décembre 2020 : « Les résultats des études cliniques ont
un recul de 1,5 mois » seulement. Par conséquent, l’OPECST aurait dû aussi éviter
d’affirmer que « même
si elles ne portaient que sur les premiers mois suivant la vaccination, les
données acquises sur les vaccins contre la Covid-19 disposaient d’un recul qui
pouvait être jugé suffisant quant au profil de sécurité des vaccins ».
L’OPECST devrait raisonner en tenant compte de toutes
les personnes vaccinées et notamment celles qui l’ont été avec seulement « 1,5 mois de recul » sur les essais cliniques.
Les victimes présumées ne sont pas uniquement
celles qui ont eu des effets indésirables. Toutes les personnes dont le consentement
a été vicié seraient également des victimes potentielles.
Cela amène à s’interroger également sur une
autre affirmation surprenante de l’OPECST qui évoque « le sentiment » de plusieurs personnes d’avoir participé à un
essai clinique alors même que la poursuite de ces essais cliniques est
reconnue par le laboratoire fabricant lui-même et par l’autorisation de mise
sur le marché (AMM) « conditionnelle ». En effet, l’OPECST soutient que « certains citoyens ayant le sentiment
de « faire partie d’une expérimentation » » et parle
de « marges d’appréciation que laissaient
ouvertes à l’époque les essais cliniques ». Il ajoute : « Ces décisions sanitaires ont été motivées par l’urgence et
les bénéfices supposés de la vaccination ; pour beaucoup, leur bienfondé
est aujourd’hui avéré. Il n’en reste pas moins que cela a donné le sentiment
à de nombreuses personnes de faire partie d’un essai clinique grandeur
nature. Les auditions menées ont permis de constater que cet argument est sans
cesse repris, même un an et demi après le début de la vaccination ». Or, ces mots « sentiment » et « à l’époque » pourraient laisser croire que l’OPECST considère,
comme l’a fait le ministre des solidarités et de la santé (Monsieur Olivier VÉRAN),
que les essais cliniques de ces vaccins seraient terminés ; ce
qui est inexact. Il suffit de relever d’une part et notamment le changement
de la composition du premier vaccin autorisé (des laboratoires BioNTech/Pfizer), la méconnaissance de la durée de protection
d’une injection et du schéma vaccinal définitif ; et d’autre part ce
que l’OPECST lui-même rappelle :
« la phase 3 [d’un essai clinique] permet
l’étude de la formulation finale du vaccin et du schéma vaccinal
déterminé précédemment. »
D’autres éléments, notamment d’ordre juridique,
ont été transmis à l’OPECST lors de mon audition et dans mon rapport qui
démontrent que l’expérimentation ne cesse que lorsque toutes les
informations manquantes sont transmises aux agences de régulation et
validées par ces dernières.
Par exemple, l’annexe II, paragraphe E, de l’AMM conditionnelle du premier vaccin autorisé (BioNTech/Pfizer) indique que des rapports sont attendus par les
agences de régulation pour décembre 2023 et juillet 2024.
L’OPECST donne le sentiment de nier le fait qu’il s’agit
bien d’une poursuite d’un essai clinique en cours ; cela permettrait de
ne pas répondre à une autre question soulevée dans mon rapport : en principe, la gestion des
déclarations des effets indésirables, observés après l’administration de
ces vaccins, aurait due être supportée par les laboratoires pharmaceutiques
concernés comme cela serait fait lors des essais
cliniques qui précédent l’AMM, me semble-t-il ; et non pas par les
CRPV.
Et l’urgence ne saurait constituer un argument
recevable car cette urgence est prise en compte par l’AMM conditionnelle
qui n’a pas été respectée. Cet argument de l’urgence a été aussi refusé
à des molécules anciennes par les mêmes autorités qui exigent des preuves sérieuses issues d’un essai clinique
randomisé.
L’OPECST observe que durant cette phase 3 des essais
cliniques, « le candidat vaccin
y est comparé à un placebo (…) afin d’estimer la fréquence de la
maladie et des effets indésirables parmi les deux groupes et d’évaluer les
bénéfices et les risques associés au candidat vaccin ». L’OPECST ne semble pas s’interroger sur le
sort qui aurait été réservé à ce groupe « placebo » :
ses membres auraient-ils été vaccinés ? Si oui, comment effectuer alors ladite
comparaison et ladite évaluation du rapport bénéfice/risque ? Ce qui
interroge d’ailleurs sur la qualité desdits rapports qui seront rendus pour
décembre 2023 et juillet 2024.
L’OPECST soutient que « la phase 3 [d’un essai clinique] permet
l’étude de la formulation finale du vaccin et du schéma vaccinal déterminé précédemment ». Or, l’OPECST évite toute discussion concernant
le changement, par exemple, de la formulation du premier vaccin autorisé :
4 compositions au total dont la composition initiale, qui a conduit
à l’obtention de l’AMM conditionnelle, n’est d’ailleurs plus affichée ni sur
le site de l’ANSM ni dans le dictionnaire VIDAL® en ligne. Cela est d’autant
plus surprenant eu égard à l’intérêt qui avait été exprimé par les rapporteurs
concernant ce point en particulier. Suite à la demande de ces rapporteurs, j’ai
transmis les 4 compositions à l’OPECST. Cette question a été également soulevée
lors de l’audition publique durant laquelle Madame la directrice de
l’ANSM a d’ailleurs reconnu que, actuellement, il existe seulement 3
compositions.
Les professionnels de santé et le public,
notamment, ont-ils été informés de ces changements dans la composition même
du vaccin ? La récente affaire du LÉVOTHYROX® atteste de l’importante de
cette information.
Comme indiqué dans mon rapport remis à l’OPECST, la
directive 2001/83/CE exige une durée minimale de « 10 ans » pour « démontrer que l’usage médical d’un composant
d’un médicament est bien établi ». Il
indique aussi que « des
dates de péremption de certaines doses de ce vaccin auraient été prolongées
sur un fondement qui serait hors de notre portée ».
Concernant l’AMM conditionnelle, l’OPECST
soutient que « si
ce système permet d’accélérer le processus d’attribution de l’AMM, il ne transige
en rien quant à l’exigence des données d’efficacité et de sécurité qui doivent
être communiquées par le laboratoire ».
De même, l’OPECST rappelle les trois « conditions » cumulatives d’octroi d’une AMM conditionnelle : « un
rapport bénéfices/risques positif en l’état des données disponibles ;
une probabilité élevée quant à la capacité du laboratoire à fournir les
données complètes après l’autorisation ; une réponse à un besoin
médical non satisfait ». Il
poursuit : « une
obligation pour le laboratoire de produire et de communiquer les données
manquantes. La liste des documents requis et le calendrier de remise
sont indiqués dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP), publiés
sur le site de l’EMA [agence européenne du médicament]. Si de
nouvelles données démontrent une inversion de la balance bénéfices/risques ou si
le laboratoire faillit à ses obligations, l’AMM peut être suspendue ou
retirée ». L’OPECST poursuit en affirmant que « les agences sanitaires examinent alors
le dossier transmis par le laboratoire, qui comprend les données de qualité
pharmaceutique du médicament » et
que « les données obtenues par
les laboratoires (concernant la qualité pharmaceutique du vaccin (…)) sont communiquées
en temps réel aux agences sanitaires ».
Or, l’OPECST omet de rappeler plusieurs constats
portés à sa connaissance : l’agence européenne du médicament (EMA),
elle-même, relève que souvent ces données manquantes ne sont pas fournies
par les laboratoires une fois l’AMM obtenue ; les questions posées depuis
plusieurs mois à ces agences, concernant la transmission de ces preuves
manquantes dans le délai fixé, sont restées sans réponses ; l’ANSM a même livré
deux réponses contradictoires (celle envoyée à un avocat est différente de
celle adressée à un médecin) en renvoyant notamment l’avocat vers l’agence européenne
du médicament (EMA).
Pourtant ces questions concernent notamment les
preuves attendues relatives à la composition du vaccin, au procédé de
fabrication, à la reproductibilité des lots, au respect de la
procédure de demande de renouvellement de l’AMM conditionnelle, etc.
D’ailleurs, il me semble que cette « liste des documents requis et le
calendrier de remise sont indiqués »
non pas dans « le
résumé des caractéristiques du produit » (comme
indiqué dans le rapport de l’OPECST) mais dans l’annexe II de l’AMM.
L’OPECST aurait dû aussi s’interroger sur la
caducité de l’AMM conditionnelle eu égard notamment au fait que les autorités mettent en avant
l’existence de traitements efficaces ; ce qui supprime l’une des
conditions requises pour l’obtention de cette AMM. Cette question est d’ailleurs
soulevée dans le compte-rendu du 9 juin 2022 en évoquant « des avancées thérapeutiques » et « leur
impact dans la stratégie vaccinale ».
L’OPECST aurait dû éviter une autre
affirmation selon laquelle le système de l’AMM conditionnelle assure « un niveau élevé de sécurité
pour les patients ».
Concernant encore cette AMM conditionnelle, l’OPECST
relève que « ce
procédé n’est pas nouveau :
il a été utilisé à de nombreuses reprises au cours des dernières années, comme
par exemple pour des vaccins contre les grippes H1N1 ou H5N1 - qui ont cependant été administrés moins
massivement que ceux contre la Covid-19 ».
L’OPECST devrait aussi préciser que jamais un
vaccin n’a fait l’objet d’une « obligation » vaccinale alors qu’il ne dispose que d’une AMM dérogatoire,
d’urgence, temporaire obtenue après seulement « 1,5 mois de recul »
sur les essais cliniques.
L’OPECST relève que les laboratoires « n’interviennent pas dans le processus
d’évaluation des signaux » et « ont
d’ailleurs l’interdiction de faire la promotion du vaccin qu’ils commercialisent ». Il aurait dû évoquer les liens et conflits
d’intérêts qui permettent à ces laboratoires de faire cette promotion en
utilisant des intermédiaires : médecins, autorités sanitaires, sociétés
savantes, associations de patients agréées, etc.
D’ailleurs, lors de l’audition publique, le
président de l’OPECST a pris l’engagement de faire figurer dans le rapport toutes
les déclarations des éventuels liens et conflits d’intérêts des différentes
personnes auditionnées. Or, ce rapport ne les mentionne pas. La loi
exige une telle déclaration.
Publier ces éventuels liens et conflits d’intérêts
est d’autant plus nécessaire que l’OPECST informe que son « présent rapport n’a pas vocation à se
substituer » aux travaux « d’experts » et « à
se prononcer sur la balance bénéfices/risques des vaccins contre la Covid-19 ».
L’OPECST s’engage à ne pas « se prononcer sur la balance bénéfices/risques des vaccins contre la Covid-19 ». Pourtant il le fait à deux niveaux. D’abord, au niveau de la troisième page de la conclusion ; puis au niveau du compte-rendu du 9 juin 2022 : « (…) vaccin Vaxzevria. Cet épisode a illustré le « coût » de la transparence en matière d’adhésion à la vaccination puisque la réputation du vaccin a été définitivement entachée, ce qui a conduit à ce qu’il soit sous-utilisé, à un moment où la France ne disposait pas encore de suffisamment de doses pour protéger sa population et alors que la balance bénéfices/risques restait positive pour la majorité des personnes ». Dans ce compte-rendu, il est également affirmé : « le rapport tend à trouver le juste équilibre, en réaffirmant qu’il existe des effets indésirables, rares, parfois graves, mais que pourtant, jusqu’à présent, la balance bénéfices-risques a toujours été favorable à la vaccination, en l’état des connaissances, de façon évidente pour certaines tranches de la population ». De même : « La balance reste favorable, mais moins que lors de la deuxième vague par exemple ».
L’OPECST affirme qu’en dotant le système de
pharmacovigilance de moyens humains et financiers suffisants permet de traiter
convenablement l’ensemble des déclarations qui lui sont adressées « et ainsi prévenir tout risque médicamenteux ». Cette dernière phrase devrait être nuancée
d’autant plus que cette prévention devrait commencer dès la prescription du
médicament.
L’OPECST évite toute discussion sur les
pratiques de prescription et de dispensation du vaccin.
L’OPECST ne mentionne pas la question soulevée
par la sénatrice (Madame Laurence MULLER-BRONN) lors de l'audition publique : Pourquoi plus de 4 000 enfants de moins de 5 ans ont été vaccinés, sans autorisation de mise sur le
marché, avec des doses adultes ?
L’OPECST ne semble pas s’être interrogé non plus
sur les raisons qui ont conduit lesdits « médias traditionnels » à ne pas diffuser notamment l’audition publique,
contradictoire, qui a eu lieu au sénat le 24 mai 2022.
L’OPECST relève « la mise à l’écart des institutions habituellement référentes (…) au profit de comités créés spécialement pour la crise du Covid-19 aux mission parfois redondantes avec celles des institutions existantes (…) elle a marginalisé les institutions établies ». Il ajoute : « En France, c’est à la Commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé qu’incombe le rôle de déterminer les recommandations vaccinales ».
Or,
cette entité, cette commission technique des vaccinations de la haute autorité de santé (HAS), n’était pas présente à l’audition publique du 24 mai 2022.
L’OPECST évoque les « dires de la présidente de la Commission technique des
vaccinations de la Haute Autorité de santé ». Mais, il omet de rappeler ce que l’agence France
presse (AFP) dite « factuel » a mis dans la bouche de cette présidente (article du 6 mai 2021) :
« On était sûr qu’il y avait un
effet sur les formes graves même si ça n’était pas démontré stricto sensu
dans l’essai. »
Dans le compte-rendu du 9 juin 2022, l’OPECST parle
d’« une certaine cacophonie
entre les institutions ». L’on
imagine mal un tel constat dans, par exemple, les domaines de l’aviation ou du nucléaire.
L’OPECST devrait s’interroger sur les deux
points suivants : pourquoi la base nationale de pharmacovigilance française,
qui contient des données anonymes, n’est pas accessible à tous les
professionnels de santé, voire au public ? Pourquoi toutes les
données, concernant l’efficacité et le nombre de rappels du vaccin, obtenues
en vie réelle n’ont pas été intégrées dans l’AMM conditionnelle lors du renouvellement de celle-ci ?
Il a été porté à la connaissance de l’OPECST une
autre réponse de l’ANSM qui a été adressée, le 18 mars 2022, à un médecin :
« La stratégie vaccinale,
qui inclut notamment les schémas d’administration entre les
différents vaccins anti-Covid-19, sur la base des avis de la HAS et du COSV, et
l’approvisionnement des doses n’est pas du ressort de l’ANSM.
Aussi, nous vous conseillons de contacter directement le ministère pour
plus d’informations sur les questions que vous posez ».
L’ANSM semble se réfugier derrière le ministère,
derrière l’agence européenne du médicament… Quel serait finalement son rôle
exact ?
Dans le compte-rendu du 9 juin 2022, l’un des
rapporteurs (Madame Sonia de La Provôté, médecin, sénatrice) soulève une question
importante concernant notamment les effets indésirables : « Je pense que les pouvoirs publics
devraient être beaucoup plus explicites en la matière et communiquer davantage
en direction du public sur les effets secondaires, accompagner et faciliter les
déclarations, y compris pour des éléments susceptibles d’être des non-sens
sur un plan médical ou scientifique ». Cela pourrait relever de la pharmacologie
sociale. Suite à l’affaire du LÉVOTHYROX®, la haute autorité de santé (HAS)
avait d’ailleurs appelé à prendre en compte le « ressenti » des
patients. C’est un point que j’avais soulevé dès le mois de juin 2020 dans un
article publié par le CTIAP. Cet article a été intégralement repris le 7 juin
2020 par le journal Le Point sous le titre « TRIBUNE. Ce qui est refusé au professeur Didier Raoult est
permis à d’autres ». Dans
cette réflexion, j’indiquais : « la
pharmacologie sociale prend en compte la perception que le public se
fait de tel ou tel médicament. Cette perception comprend une part d’irrationnel
d’un point de vue scientifique. Cette pharmacologie sociale vient
concurrencer les autres dimensions, plus classique, de la pharmacologie :
pharmacologie fondamentale, pharmacologie clinique, pharmacovigilance,
pharmacogénétique, pharmacologie boursière… ». Cet article, qui a été porté à la connaissance des
rapporteurs, mentionnait déjà :
« En premier lieu, remarquons que le
vaccin attendu, censé protéger contre cette maladie [Covid-19], est déjà promu,
vendu, dans les médias ; pourtant, nous n’avons encore aucune donnée
validée et vérifiable sur son rapport bénéfice/risque : sur ladite
preuve clinique réclamée avec insistance, et c’est peu dire, à l’équipe marseillaise. » (7 juin 2020)
Le compte-rendu de l’OPECST du 9 juin 2022 précise :
« Un autre élément, que nous
n’avons pas abordé aujourd’hui, c’est la possibilité de traitement de la
maladie, qui peut modifier la stratégie vaccinale ».
Ce compte-rendu révèle même les affirmations de l’un
des rapporteurs : « J’ai
ainsi attrapé le Covid à deux reprises, malgré trois doses de vaccin ».
Dans ce compte-rendu, le président de l’OPECST insiste
pour apporter le constat suivant : « les facteurs actuels auxquels il est fait référence ont diminué
aussi les bénéfices objectifs de la vaccination ». Il ajoute : « Faire une promesse forte et engendrer au final une déception
est pire selon moi que d’adopter une attitude prudente au début ». Il poursuit en affirmant que « quand un gouvernement explique que la
science impose telle ou telle décision, il s’agit bien souvent pour lui de se
défausser de ses responsabilités ».
Dès le 21 décembre 2020, le comité consultatif
national d’éthique (CCNE) avait alerté sur le fait « qu’il ne faut pas sous-estimer les
incertitudes qui subsistent ».
Le compte-rendu de l'OPECST indique : « le fait de jeter le blâme dans le
discours sur les quelques pourcents non vaccinés plutôt que de reconnaître,
comme l’a fait le Pr. Delfraissy, que l’on s’est trompé et que les
vaccins sont moins efficaces que prévu sur la transmission du virus, a
également eu un effet négatif ».
Ce compte-rendu informe que le chapitre sur les
effets indésirables n’est pas clos. Trois exemples dont donnés :
« Mme Florence Lassarade, sénatrice,
rapporteure. – Je crois que nous aurons quelques préconisations supplémentaires.
Je pense notamment à l’exemple de cette femme qui souffre d’un Covid long
après vaccination. Nous avons, le lendemain de son audition, parlé à son
médecin qui a insisté sur le fait qu’il aurait fallu ne pas revacciner les
personnes atteintes de Covid long post-vaccinal. Il s’agit d’un détail,
mais ceci vise à montrer qu’il reste, me semble-t-il, quelques compléments à
apporter à notre travail.
Mme Sonia de La Provôté, sénatrice,
vice-présidente de l’Office, rapporteure.- J’ai moi aussi noté un certain nombre de sujets qui pourraient
être repris et complétés. Nous avons eu le sentiment, en menant ce travail, d’ouvrir
la boîte de Pandore. Il nous a fallu faire des choix. Je pense par exemple que
la question de la balance bénéfices-risques mériterait d’être creusée,
notamment autour des modalités d’évaluation du risque, des avancées thérapeutiques
et de leur impact dans la stratégie vaccinale. Nous n'avons pas traité cette
question en soi. (…). La question de la vaccination des enfants est aussi un
sujet qu’il faudra creuser. Certains enfants non vaccinés n’ont pas pu, pendant
un temps, pratiquer leurs activités extrascolaires. (…).
Mme Annie Delmont-Koropoulis, sénatrice. – Je partage ces réflexions. En tant que médecin,
j’ai vu apparaître des maladies systémiques, des collagénoses, notamment après
le troisième vaccin, et suis persuadée qu’il existe un lien. Nous sommes
d’ailleurs en train d’essayer d’en apporter la preuve. Je pense donc qu’il ne
faut pas clore le dossier et laisser la porte ouverte à des travaux
complémentaires. »
Dans ce compte-rendu, le président de l’OPECST
informe que cette « version
provisoire (…) sera [aussi] complétée par le compte-rendu de l’audition publique » du 24 mai 2022.
L’OPECST aurait pu faire état de l’écrit
diffusé par le président de la commission médicale d’établissement (CME) du
centre hospitalier de Cholet en date du 25 mars 2022 dans lequel il m’explique les
raisons qui justifieraient les attaques contre le CTIAP : ses « avis » sont « indépendants,
sincères et authentiques ».
L’OPECST aurait pu reprendre les éléments de
mon rapport qui sont extraits de l’avis « relatif aux obligations vaccinales des professionnels de
santé » rendu, le 27 septembre et le 7 octobre
2016, par le haut conseil en santé publique (HCSP). Ils rappellent les conditions
de cette obligation vaccinale. Manifestement, ces conditions n’ont jamais été
réunies pour le vaccin contre la Covid-19.
Il me semble que le rôle de l’OPECST ne consiste
pas à « réussir cet exercice
d’équilibre, voire d’équilibriste »,
comme cela est indiqué dans le compte-rendu du 9 juin 2022, sur un sujet qui
n’a pas à être qualifié de « hautement
sensible, épineux, voire controversé » ; car il s’agit d’une simple analyse, froide,
du rapport bénéfice/risque d’un médicament.
Ce rapport d’étape, qualifié par le président de l’OPECST
de « très attendu » et concernant un thème qui est « de très loin » le sujet sur lequel ce président a « été le plus interpellé », gagnerait à prendre en compte les présentes
observations ainsi que d’autres faits proposés dans mon rapport remis à l’OPECST.
En remerciant encore l'OPECST, et en restant à sa disposition pour
tout complément d’informations ou pièces utiles,
Avec mon profond respect.
Docteur Amine UMLIL
Pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier
Juriste (Droit de la santé)
Extrait du Curriculum vitae
(C.V.)
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