Concernant la vaccination contre la grippe, notre article, en date du 20 août 2020,
indique notamment ceci : « Seuls
seront donc disponibles des vaccins quadrivalents. Ces derniers ne
semblent pas apporter un avantage clinique par rapport au vaccin trivalent
(mais le coût serait plus
élevé) ».
Dans la continuité de ce constat, nous avons voulu savoir un peu
plus sur le prix des vaccins
disponibles ; prix que les laboratoires concernés peuvent proposer notamment
à des établissements publics de santé via
leurs pharmacies à usage intérieur (PUI).
Un
laboratoire pharmaceutique refuse de communiquer le prix de son vaccin à des
pharmaciens hospitaliers
Mais,
dès le début de notre recherche, un laboratoire pharmaceutique refuse de nous
communiquer le prix de son vaccin. Il nous adresse la réponse écrite
suivante :
« (…)
Nous accusons réception de votre demande
d’offre de prix pour la fourniture de (…) [nom du vaccin concerné
commercialisé par ce laboratoire] pour la
campagne de vaccination 2020/2021.
A date et à l’approche imminente du
démarrage de la campagne de vaccination sur le territoire Français nous
sommes au regret de vous annoncer que, compte tenu de la situation
prévisionnelle de nos approvisionnements, nous
ne pouvons pas donner suite à votre demande de tarification.
(…) »
Nous avons donc essayé d’obtenir cette information auprès d’un
collègue pharmacien des hôpitaux, gérant d’une pharmacie à usage intérieur
(PUI). Or, ce dernier nous apprend qu’il avait, lui aussi, reçu la même réponse négative de ce laboratoire ; et n’a
toujours pas reçu de réponse de l’autre laboratoire concurrent. Il avait
pourtant écrit à ces deux fournisseurs en leur indiquant la quantité de vaccins
souhaitée et nécessaire à la couverture du besoin de l’établissement public où
il exerce (la somme d’argent en jeu est bien inférieure au seuil légal qui
exige des procédures formalisées ou adaptées dans le cadre des marchés
publics ; mais, malgré tout, ce collègue met les fournisseurs en
concurrence).
Le vendeur (le laboratoire) refuse de
communiquer le prix (élément essentiel du contrat) à l’acheteur public (pharmacien
hospitalier) : serait-ce un refus de vente ?
Ce
collègue hospitalier se trouve dans une situation, pour le moins, délicate et
inédite. Comment ce pharmacien, gérant des deniers publics, peut-il passer une
commande de ce vaccin sans connaître, de façon préalable, un élément essentiel du contrat : le
prix de vente qui sera facturé à l’établissement public ?
Pourtant,
ce laboratoire invite ce pharmacien à lui adresser « un bon de commande
conforme »…
Notre
interrogation est donc la suivante : ce refus de communiquer le prix d’un
médicament (un vaccin contre la grippe) à un pharmacien hospitalier pourrait-il
s’apparenter à un refus de vente ?
Et ce
n’est pas tout.
Le laboratoire exige du pharmacien
hospitalier une prescription médicale
Dans
son écrit adressé à ce collègue hospitalier, ledit laboratoire ne réclame pas
uniquement ce « bon de commande
conforme » ; il demande au pharmacien de lui adresser également « l’ordonnance
du médecin prescripteur ».
Surprenant.
Conclusion
Ces pratiques
nous semblent, pour le moins, étonnantes.
Ces
obstacles, compliquant la commande du vaccin contre la grippe, contrastent avec
le bruit médiatique, quasi-annuel, qui invite à la « généralisation » de ce produit.
Certains
continuent même de plaider, de façon injustifiée, pour que ce vaccin soit « obligatoire ». Ces appels semblent
méconnaître les éléments fondamentaux (scientifiques et juridiques) qui
empêchent, depuis plusieurs années, les pouvoirs publics de prendre une telle
décision.
Enfin,
n’oublions pas les gestes barrières : comme tout le monde le sait
désormais, ces mesures sont réputées efficaces y compris contre la grippe.
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