Une « Lettre » est transmise, ce
jour (5 février 2019), « aux
professionnels de santé » sous l’autorité de l’Agence nationale de
sécurité du médicament (ANSM). Elle alerte
sur deux risques concernant les deux
médicaments suivants utilisés dans le traitement des hyperthyroïdies : Carbimazole (NÉO-MERCAZOLE®) et Thiamazole (THYROZOL®).
Le Carbimazole, une
fois administré, est métabolisé et donne naissance au Thiamazole. Ce dernier
agit en bloquant la production des hormones thyroïdiennes.
Les deux risques signalés
sont :
Un risque de pancréatite aiguë
Des cas de
pancréatite aiguë ont été rapportés après un traitement par l’un de ces
médicaments. L’alerte indique qu’« en
cas de pancréatite aiguë, le traitement doit être immédiatement interrompu ».
Et « les patients concernés devront
bénéficier d’une autre alternative thérapeutique après une évaluation au cas
par cas du rapport bénéfice/risque ».
Le CTIAP recommande
aux patients concernés de se rapprocher de leurs médecins.
Une nouvelle exposition
peut entraîner une récidive de cette pancréatite aiguë, avec un délai d’apparition
écourté. Pour cette raison, ces médicaments « ne
doivent pas être administrés à des patients ayant des antécédents de
pancréatite aiguë suite à la prise de carbimazole/thiamazole » précise
cette alerte ; une nouvelle exposition peut menacer « le pronostic vital ». Un « mécanisme immunologique » est suggéré pour tenter d’expliquer
la survenue de cet effet indésirable. Bien qu’en réalité, le mécanisme de cet
effet indésirable soit « mal connu ».
Un risque de malformations congénitales en
cas d’administration pendant la grossesse : recommandation renforcée
concernant la contraception
Cette alerte rappelle
que « l’hyperthyroïdie chez la femme
enceinte doit être traitée de façon adéquate afin d’éviter la survenue de graves
complications maternelles et fœtales ».
Cette lettre
indique :
- De nouvelles données
issues d’études épidémiologiques et de cas rapportés confirment que le
carbimazole/Thiamazole est susceptible de provoquer des malformations
congénitales en cas d’administration pendant la grossesse, en particulier au
cours du premier trimestre et à des doses élevées. Parmi les malformations
rapportées figurent : aplasie
cutanée congénitale (absence d’une partie de la peau (souvent localisée au
niveau de la tête)) ; malformations
cranio-faciales (atrésie choanale, dysmorphisme facial) ; anomalies au niveau de la paroi abdominale et
du système gastro-intestinal (exomphalocèle, atrésie de l’œsophage,
anomalie du canal omphalo-mésentérique) et
communication inter-ventriculaire.
- Les femmes en âge
de procréer doivent utiliser une contraception efficace pendant le traitement
par carbimazole/Thiamazole.
- Le
carbimazole/Thiamazole ne doit être administré pendant la grossesse qu’après
une évaluation rigoureuse au cas par cas du rapport bénéfice/risque et
uniquement à la plus petite dose efficace possible, sans ajout d’hormones thyroïdiennes. Leur utilisation pendant la grossesse doit être réservée aux situations pour lequelles un traitement définitif
(thyroïdectomie, traitement par iode radioactif) de la maladie sous-jacente n’était
pas adapté avant la grossesse et en cas d’apparition ou de réapparition de la
maladie au cours de la grossesse.
- Si le
carbimazole/Thiamazole est administré au cours de la grossesse une surveillance
étroite de la mère, du fœtus et du nouveau-né doit être mise en place.
Cette alerte
informe que le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice des
spécialités pharmaceutiques contenant du Carbimazole/Thiamazole seront modifiés en conséquence.
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