vendredi 13 mars 2020

France. Nouveau Coronavirus : Le Président de la République cible un facteur déterminant


« L’invisible virus utilise notamment notre liberté fondamentale d’aller et venir. »…

Il y a encore à peine deux jours, dans le cadre du nouveau Coronavirus (SARS-CoV-2 ; COVID-19) une agence régionale de santé (ARS), relayée par la presse et par des établissements de santé, affirmait notamment ceci : « Le virus ne circule pas dans (…) » la région (X).
Comment cette ARS est-elle arrivée à soutenir une telle affirmation ? A-t-elle testé tous les habitants de cette région ?
En même temps, la même presse relate des cas dans cette région.
En réalité, cette déclaration adressée au public méconnaîtrait l’un des facteurs déterminants de la propagation du virus : la proportion des porteurs asymptomatiques. Le portage du virus, voilà l’un des nœuds du problème.

Les porteurs asymptomatiques : le support et la garantie de la liberté d’aller et venir (de circulation) de l’invisible agent pathogène (SARS-Cov-2)

Ces personnes asymptomatiques portent le virus, le diffusent, tout en ne présentant aucun symptôme. Les autorités ad hoc ont avancé un chiffre : près de 80% de personnes pourraient être porteurs asymptomatiques voire porteurs de peu de symptômes.
Depuis le début de cette affaire, nous avons interrogé par écrit – mais en vain – en ces termes :
« Ce nouveau Coronavirus soulève plusieurs questions. Parmi ces questions figure celle-ci : quelle est la proportion des porteurs asymptomatiques ? La réponse à cette interrogation est un préalable à la suite du raisonnement et à l’affirmation de telle ou telle donnée relatives notamment à la morbi-mortalité… ».
Tant que cette proportion des porteurs asymptomatiques n’est pas connue, de façon exhaustive, les chiffres de morbidité et de mortalité (publiés ici ou là) sont à prendre avec précaution. En général, ces données ne révèlent que les cas symptomatiques, graves notamment. À dire vrai, il nous semble difficile de tester toute la population.

Jeudi 12 mars 2020 : une réponse rationnelle du Président de la République

Hier soir (12 mars 2020), Le Président de la République (Monsieur Emmanuel MACRON) vient, enfin, analyser le problème dans sa juste dimension et rappeler que la santé est le bien le plus précieux. Les mesures annoncées répondent notamment à cette variable essentielle de l’équation posée : elles visent à traiter ce facteur relatif aux porteurs asymptomatiques. Il ne faut donc plus attendre la révélation symptomatique d’un cas pour prendre les mesures adéquates : celles qui permettent d’éviter tout rassemblement de personnes qui n’est pas vraiment indispensable et impérieux. Parce que quand un cas se révèle dans un territoire donné, rien n’empêche de penser que cette personne concernée (qui présente désormais des symptômes) a déjà diffusé, autour d’elle, ce virus. Cet angle de réflexion pourrait contredire, là encore, cet autre point de vue de ladite ARS : « Lorsqu’1 cas est confirmé, nous mettons en œuvre des réponses proportionnées à la mesure du risque ». Trop tard… Désormais, depuis hier soir, un tel mode de pensée ne pourrait donc plus prospérer.
Le discours du Président de la République nous semble logique et pertinent.
Cependant, quelques enseignements (non exhaustifs) mériteraient d’être constatés.

Les grippes saisonnières : autant d’occasions manquées en termes d’éducation aux mesures barrières

En 2020, il est, pour le moins, regrettable de constater qu’une population ne semble toujours pas avoir acquis les gestes fondamentaux d’hygiène qui permettent de limiter la transmission de tel ou tel agent pathogène.
Pourtant, chaque année, la grippe (notamment mais pas seulement : cf. les situations générées par d’autres virus qui ont en particulier un tropisme respiratoire) génère près de 10 000 décès, rien qu’en France. Chaque saison grippale aurait pu être un moment d’information (claire, loyale et appropriée), de formation, de rappel de ces gestes barrières essentiels. Il est déplorable de voir hier le Président de la République expliquer au public comment et pourquoi le lavage des mains, notamment, est important. Mais non, chaque année, les discours officiels se limitaient à appeler la population à uniquement se vacciner tout en sachant que ce vaccin contre la grippe n’est pas toujours complètement efficace (comme cela est soutenu par les autorités ad hoc elles-mêmes dans leurs propres écritures). Chaque année, l’éducation à la prévention aurait dû tenir, par exemple, le discours suivant : il est conseillé de se vacciner ; mais sachez que ce vaccin est un pari biologique (puisque son efficacité réelle annuelle ne sera connue qu’a posteriori) ; il ne faut donc pas oublier d’associer à cette vaccination lesdits gestes barrières fondamentaux. De mémoire, ce n’est que très récemment (l’an dernier) que des messages dans ce sens ont été diffusés. Il ne faudrait donc pas s’étonner de l’ignorance, par la population, du caractère primordial desdits gestes barrières : cette population se trouve donc démunie face à un nouveau virus ; puisque cette population n’était pas préparée à affronter l’éventualité d’un nouvel agent pathogène pour lequel nous ne disposons qu’aucun antidote éprouvé. Et lorsqu’un patient vacciné développe des symptômes de la grippe, l’explication pourrait être notamment : soit ce vaccin n’est pas efficace (du moins chez cette personne), soit cette personne est en contact avec un autre microbe non identifié (différent de celui de la grippe).

Les grippes saisonnières : autant d’occasions manquées en termes de finalisation de la gestion des stocks de masques (chirurgicaux et FFP2), de lunettes de protection, et de produits hydro-alcooliques

Le mépris de ces gestes barrières pourrait aussi expliquer la pénurie des masques (chirurgicaux et FFP2), des lunettes de protection et des produits hydro-alcooliques.
Ce nouveau virus révèle donc l’insuffisance des stocks et l’incapacité des fabricants à répondre, rapidement et complètement, à une demande (soudaine, inhabituelle, et concentrée dans le temps) de ces dispositifs. Pourtant, encore une fois, les saisons grippales auraient dû permettre le maintien d’un stock de sécurité adéquat de ces fournitures qui contribuent aux mesures barrières. Un stock qui est en mesure de répondre aux besoins de toute la population.

La révélation, par le SARS-Cov-2, d’une communication efficace des pouvoirs publics : une solution à étendre aux victimes d’autres facteurs de risques (tabagisme, alcoolisme, circuit du médicament, mauvaise hygiène de vie, infections nosocomiales, autres microbes, accidents de la route)… ?

Nous pensons aussi que l’Etat aurait trouvé, à cette occasion, le moyen qui permet de sensibiliser, et convaincre, la population pour réduire la morbidité et la mortalité induites par d’autres facteurs de risques. Cette solution se matérialise à travers la communication quotidienne, détaillée, et en direct, du nombre de personnes atteintes et du nombre de décès.
On pourrait, peut-être, imaginer que cette communication (solution) soit ainsi étendue à d’autres causes de morbi-mortalité :
-     Le lundi (les victimes du tabagisme) ;
-     le mardi (les victimes de l’alcoolisme) ;
-     le mercredi (les victimes du circuit du médicament : environ 20 000 morts / an ; dont la moitié est évitable) ;
-     le jeudi (les victimes d’une mauvaise hygiène de vie : mauvaise alimentation, manque d’exercice physique, etc.) ;
-     le vendredi (les victimes des infections nosocomiales) ;
-     le samedi (les victimes des autres microbes) ;
-     le dimanche (les victimes des accidents de la route) ;
-     etc. (la semaine suivante)… puis, on recommence…

Une telle communication pourrait avoir un impact significatif en termes de Santé Publique et à l’échelon individuel.

Prise de conscience du rôle vital des professionnels de santé

Le nouvel agent pathogène (SARS-CoV-2) le démontre : le public prend conscience non seulement de l’importance des mesures barrières, mais également du rôle vital des professionnels de santé qui exercent aussi bien en ville que dans les établissements de santé, et en particulier au sein de l’hôpital public.
Depuis de très nombreuses années, l’hôpital public contemple son effritement. Ses équipes sont en souffrance eu égard à la maltraitance déployée envers les soignants. Presque tout le monde, y compris la population, est resté indifférent à ce délabrement malgré les nombreuses alertes émises depuis au moins le début des années 2000.
Il y a lieu de préciser aussi qu’il serait vain et illusoire de vouloir, profiter de cette occasion, pour nous faire croire que l’actuel Président de la République - et son gouvernement - serait responsable de toute cette situation. Par ailleurs, l’état de l’hôpital public ne saurait être justifié par le seul manque de moyens.

Respectons donc les mesures annoncées par le Président de la République

L’invisible virus utilise notamment notre liberté fondamentale d’aller et venir. Limitons donc notre liberté de circulation à ce qui est vraiment indispensable. Une limitation, temporaire, qui pourrait contribuer à barrer la route à ce virus ; et à sauver des vies. Car sans la santé, il n’y aurait plus de liberté.

Soyons prudents, mais restons optimistes (pas de panique)

Enfin, espérons que l’amnésie ne sera pas de retour dès la maîtrise de ce nouvel agent pathogène.
Car, peut-être, le temps pourrait nous démontrer que le SARS-CoV-2 n’aurait, finalement, pas été beaucoup plus agressif que d’autres agents infectieux. En tout cas, nous l’espérons.








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