jeudi 25 août 2016

Risque de suicide et médicaments antiépileptiques


En France, à l’heure où le débat public se focalise sur le risque tératogène de la Dépakine® (acide valproïque) notamment, un autre risque vient d’être soulevé, rappelé, par un médecin neurologue.

Question d’un médecin neurologue

Concernant « les médicaments antiépileptiques, il y en a pas mal qui peuvent entrainer des idées suicidaires. Je me demande par quel mécanisme se fait et quel antiépileptique serait le mieux adapté chez les patients qui présentent des idées suicidaires en rapport avec un traitement antiépileptique. »

Réponse proposée

Concernant le risque suicidaire et les médicaments antiépileptiques, dès 2008, l’analyse des données disponibles a pu mettre en évidence un excès de risque de pensées et comportements suicidaires chez les épileptiques traités par rapport à ceux recevant un placebo. Cet effet concerne tous les médicaments, anciens et nouveaux, de cette classe. Il semble apparaître dès la première semaine du traitement.

Les recherches effectuées n’ont pas permis d’identifier un mécanisme, validé, pouvant expliquer un tel effet.

En pratique, le risque suicidaire est à ajouter au profil d’effets indésirables de tous les médicaments antiépileptiques.

Enfin, ce risque n’est pas spécifique aux antiépileptiques. Il est également observé avec d’autres médicaments.






jeudi 18 août 2016

L'alerte sur les médicaments aromatisés : ce n'est pas la priorité


Il est, pour le moins surprenant, de découvrir dans la presse l’ampleur donnée actuellement à l’alerte concernant les médicaments aromatisés qui aurait été émise par une députée.

Cette alerte ferait comme si le pharmacien d’officine n’existait pas. Ce dernier délivrerait le médicament aromatisé en ne se fondant que sur le seul désir du patient. Cette alerte réduirait le pharmacien d’officine à un épicier.

Un arôme peut contribuer à améliorer l’acceptabilité d’un médicament. Il suffit de consulter la liste des excipients composant de nombreux médicaments. Ce n’est point une nouveauté.

Le risque ne se situe pas au niveau de l’arôme mais dans le mésusage du médicament, du bien-fondé de sa commercialisation et du conseil accompagnant sa dispensation par le pharmacien.

En matière de risque médicamenteux, la priorité me semble se situer ailleurs.