jeudi 20 août 2020

Covid-19 : trois mois après le dé-confinement, des informations utiles

 

Dans le cadre de la maladie Covid-19 liée au coronavirus (Sars-CoV-2), et eu égard aux incohérences - c’est peu dire – constatées depuis le début de cette situation sanitaire, il y a lieu de proposer quelques informations utiles qui pourraient aider chaque personne à construire son propre avis.

 

Sommaire

 

1. Quel est réellement le but poursuivi par la lutte contre la Covid-19 : faire disparaître complètement le virus de la surface de la Terre, ou bien réussir à atténuer sa virulence dans la population ?

2. Fiabilité des tests diagnostiques biologiques effectués : combien de « faux positifs » et de « faux négatifs » ?

3.  Des questions sur l’efficacité des masques : de quel masque parle-t-on ?

4.  Peut-on se vacciner contre la grippe pendant la Covid-19 ?

5.  Concernant le(s) vaccin(s) annoncé(s) contre la Covid-19

6. Nos propositions pour effectuer une rentrée moins pénible à l'approche de l'automne

 

1.  Quel est réellement le but poursuivi par la lutte contre la Covid-19 : faire disparaître complètement le virus de la surface de la Terre, ou bien réussir à atténuer sa virulence dans la population ?

 

En France, le dé-confinement date du 11 mai 2020. Il ne semble pas avoir été immédiatement suivi de l’hypothétique deuxième pic épidémique. Pourtant, le port du masque n’était pas encore obligatoire ; et des manifestations, telles que la fête de la musique ou la passation des pouvoirs entre certains membres du gouvernement, ont pu avoir lieu dans des conditions qui n’auraient pas respecté les mesures barrières. Les « nombres d’hospitalisations, de séjours en réanimation et de décès », qui signent la gravité de la maladie, poursuivaient leur baisse malgré la fin de la garde à vue sanitaire (confinement). Puis, durant les vacances estivales en cours, certains médias ne cessent d’entretenir la peur malgré une évolution plutôt rassurante, du moins calme, de la situation. Et depuis quelques jours, ces médias continuent de relayer des messages toujours plus anxiogènes en se fondant essentiellement sur un seul indicateur : la récente augmentation du « nombre de personnes déclarées positives à la Covid-19 ». Sur la base de ce seul indicateur, ces médias affirment que l’épidémie repart à la hausse.

 

Une autre lecture possible de la situation actuelle

 

Plus de trois mois après le dé-confinement, il nous semble donc utile de proposer une autre lecture de la situation actuelle. D’après ces mêmes médias, lesdits « nombres d’hospitalisations, de séjours en réanimation et de décès » restent globalement stables voire continuent leur baisse ; et cela malgré ladite récente augmentation du « nombre de personnes déclarées positives à la Covid-19 ». Autrement dit, cette récente augmentation du « nombre de personnes déclarées positives à la Covid-19 » ne se traduit pas par une augmentation significative des « nombres d’hospitalisations, de séjours en réanimation et de décès ». Le virus semble perdre de sa virulence : que veut-on de plus ? Un tel constat ne devrait-il pas constituer plutôt une bonne nouvelle, au moins temporaire, qui pourrait faire du bien au mental de nos concitoyens et à l’économie de notre pays ? Ne devrait-on pas plutôt profiter de cette baisse de virulence pour favoriser davantage la diffusion de ce virus dans une population non-fragile (tout en protégeant les personnes à risques) dans le but d’atteindre rapidement l’immunité collective voulue notamment par les pouvoirs publics ?

Du fait notamment des campagnes de dépistage effectuées, nous commençons à mieux connaître la valeur du « dénominateur » qui faisait défaut au début de cette situation : le « nombre de personnes ayant hébergé le virus ». Plus on teste, plus on trouve. Les indicateurs pertinents pourraient donc être notamment :

- le « nombre des nouvelles hospitalisations / nombre de personnes nouvellement déclarées positives à la Covid-19 » ;

- le « nombre des nouvelles admissions en réanimation / nombre de personnes nouvellement déclarées positives à la Covid-19 » ;

- le « nombre de nouveaux décès / nombre de personnes nouvellement déclarées positives à la Covid-19 ».

Ces indicateurs pourraient aboutir à la conclusion suivante (non définitive) : la Covid-19 serait peut-être, finalement, moins grave que prévue.

 

Les cas d’aujourd’hui ne sont pas comparables à ceux du pic épidémique

 

Les décès annoncés au mois d’août 2020 concerneraient, peut-être, des patients contaminés lors du pic épidémique. Les cas positifs identifiés durant ce pic épidémique ne sauraient être comparés à ceux d’aujourd’hui.

Lors du pic, les patients présentaient des signes de gravité et ont été souvent repérés en milieu hospitalier. Aujourd’hui, souvent, les cas identifiés ne présentent pas de signes de gravité et sont diagnostiqués lors d’une démarche de dépistage.

 

Une hypothèse pouvant expliquer cette possible baisse de virulence

 

La Covid-19 semble suivre une courbe sous forme d’une cloche typique de l’évolution des épidémies. Sans avoir d’explications, de nombreuses épidémies s’éteignent spontanément et naturellement avant même d’atteindre, avec certitude, le taux théorique de l’immunité collective. Cette courbe en cloche aurait existé avant même la découverte des médicaments dont les vaccins. L’hypothèse, pouvant expliquer cette évolution, serait liée à un rapport de force entre les espèces : le nouveau virus est d’abord puissant ; l’hôte (notamment la population humaine) réagit ; un équilibre des forces s’instaure progressivement rendant le virus moins virulent sans pour autant interrompre brutalement son voyage dans la population cible (reste contagieux mais moins dangereux) ; puis, il devient moins contagieux. L’hôte devient alors un « porteur sain » : il peut vivre avec le virus. Pour assurer sa propre survie, un virus (intelligent) chercherait à s'adapter à son hôte : il éviterait de tuer son hôte.

L’analyse devient plus complexe encore lorsque l’on s’intéresse à la fiabilité des tests biologiques effectués.

 

2.  Fiabilité des tests diagnostiques biologiques effectués : combien de « faux positifs » et de « faux négatifs » ?

 

Il y a lieu de s’interroger également sur la fiabilité des différents tests biologiques réalisés dans le cadre de la Covid-19 : quelles sont les proportions des « faux négatifs » (le test est négatif alors que la personne est porteuse du virus) et des « faux positifs » (la personne est déclarée positive à tort) ?

Par exemple, le test RT-PCR peut rester positif chez un patient guéri de la Covid-19 et alors même que ce patient n’est plus contagieux. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle la guérison (et l’absence de contagiosité) semble reposer exclusivement sur des critères cliniques relevés à un certain délai par rapport au début des symptômes. Autrement dit, si une personne effectue aujourd’hui un dépistage, elle pourrait être déclarée à tort positive (si le test est effectué après un certain délai par rapport au début des symptômes). Il y a aussi une forte proportion de « faux négatifs ».

Dans son cahier des charges daté du 16 avril 2020, la haute autorité de santé (HAS) avait demandé que les performances minimales des tests PCR et sérologique soient « à 98% pour la spécificité clinique et à 90% ou 95% selon l’usage du test pour la sensibilité clinique ». Mais, il est difficile de savoir comment les validations, par le centre national de référence (CNR), répondent à ces critères : le CNR, tout comme les autorités françaises, n’aurait pas communiqué les performances des tests validés.

Par ailleurs, l’interprétation d’un test dépendrait aussi de la fréquence de la maladie dans le groupe de la population où la personne est testée.

Ces incertitudes diagnostiques (difficultés d'interprétation des tests) pourraient avoir des conséquences non négligeables voire dangereuses.

Le port du masque interroge également.

 

3.  Des questions sur l’efficacité des masques : de quel masque parle-t-on ?

 

Concernant les différents masques, les études disponibles sont de faible niveau de preuve. Ces masques pourraient, peut-être, diminuer en partie la transmission du coronavirus en population générale.

Rappelons simplement et notamment que :

- Les masques « chirurgicaux » sont surtout utiles chez les personnes infectées et contagieuses. Ils sont efficaces dans le sens de l’expiration : ils protègent l’environnement ;

-  les masques « FFP2 » filtrent l’air inspiré et protège donc le porteur du masque contre les germes présents dans l’environnement.

 

Concernant les écoles et les universités

 

Les études disponibles concernent d’autres infections respiratoires, comme par exemple celle liée au virus de la grippe : des essais randomisés et autre études comparatives n’ont pas montré d’avantage du port d’un masque, y compris dans les écoles et les universités.

 

Le masque était pourtant censé nous libérer : l’exemple du Puy du Fou

 

Récemment, au Puy du Fou, un spectacle s’est tenu avec 9 000 spectateurs : soit au-dessus du seuil autorisé (de 5 000). Le spectacle a eu lieu dehors, à l’air libre. Les personnes étaient notamment masquées, etc. Pour quelle raison alors la dérogation, accordée par la préfecture, a-t-elle été critiquée ? Un spectacle dehors serait-il plus dangereux qu’un milieu clos (magasins, bureaux au travail, etc.) ?

Si les masques sont efficaces, pourquoi le Puy du Fou ne pourrait-il pas remplir toutes ses tribunes ? La même question se pose pour les autres activités culturelles et sportives : stades de football notamment.

Quels sont les arguments qui ont conduit à fixer ce seuil de 5 000 ?

Dans un restaurant (bar, aire de repos sur une autoroute, etc.), il est permis d’ôter son masque pour pouvoir boire et manger (et heureusement) alors que le lieu est bien fréquenté, mais ce masque redevient obligatoire dès que la personne se lève de table…

Il faudrait courir avec un masque. Mais, faire du vélo ne nécessiterait plus de masque. Faire du sport avec un masque : un non-sens ?

Au début de l’épidémie, et en plein pic, le masque était considéré par les pouvoirs publics comme « inutile ». Il devient brusquement « obligatoire », même à l’extérieur, alors que la situation semble moins grave.

 

4.  Peut-on se vacciner contre la grippe pendant la Covid-19 ?

 

Le 19 mars 2020, nous avons soulevé la question suivante :

« Quelle(s) interaction(s) potentielle(s) entre ce nouveau virus (jusqu’alors inconnu : le Sars-CoV-2) et tel ou tel vaccin ? Autrement dit, actuellement, peut-on administrer tel ou tel vaccin chez une personne porteuse de cet agent pathogène dont on ignore encore toutes les facettes ; la question (plus difficile) concerne aussi les porteurs asymptomatiques. Faudrait-il différer l’administration de tel ou tel vaccin ? »

 

Vaccin contre la grippe saisonnière 2020/2021 : quelle place pendant la Covid-19 ?

 

Le 2 juin 2020, la haute autorité de santé (HAS) publie d’une part l’« avis n°2020.0034/AC/SEESP du 20 mai 2020 du collège de la haute autorité de santé relatif au maintien de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière 2020/2021 dans le contexte de l’épidémie de COVID-19 en France », et d’autre part un communiqué de presse intitulé « Vaccination antigrippale : la stratégie de la prochaine campagne annuelle réaffirmée dans le contexte de l’épidémie de COVID-19 ».

Dans ces documents, la HAS « recommande (…) aux personnes identifiées comme contacts possibles d’un cas de COVID-19 et éligibles à la vaccination contre la grippe saisonnière de reporter cette vaccination à l’issue de la quarantaine de 14 jours recommandée en l’absence d’apparition de symptômes ».

Par ailleurs, la HAS soutient qu’« en l’absence d’éléments justifiant un ajustement des recommandations en vigueur, la HAS considère à ce stade que la campagne de vaccination antigrippale doit être réalisée conformément à la stratégie actuelle ». La HAS considère que le contexte de l’épidémie de Covid-19 ne justifie pas l’élargissement de la liste des personnes pour lesquelles la vaccination antigrippale est recommandée et pour lesquelles le vaccin est remboursé à 100% par la Sécurité sociale.

 

Vaccins contre la grippe saisonnière 2020-2021 : indisponibilité du vaccin trivalent

 

Sur le marché français, il n’y aurait plus de vaccin trivalent (INFLUVAC®) pour la saison 2020/2021 : le laboratoire aurait fait le choix d’arrêter sa commercialisation. Seuls seront donc disponibles des vaccins quadrivalents. Ces derniers ne semblent pas apporter un avantage clinique par rapport au vaccin trivalent (mais leur coût serait plus élevé).

 

Rappel : le vaccin contre la grippe peut-il devenir obligatoire ?

 

Nous avons déjà répondu à cette question. Notre réponse, datée du 6 janvier 2018, s’est notamment fondée sur l’avis rendu, le 27 septembre et le 7 octobre 2016, par le haut conseil de la santé publique (HCSP) dont voici quelques rappels :

« En préambule, le HCSP considère que toute décision de rendre ou de maintenir obligatoire une vaccination pour des professionnels de santé ne doit s’appliquer qu’à la prévention d’une maladie grave avec un risque élevé d’exposition pour le professionnel, un risque de transmission à la personne prise en charge et avec l’existence d’un vaccin efficace et dont la balance bénéfices-risques est largement en faveur du vaccin (…)

Concernant la grippe :

(…) la vaccination des soignants est susceptible de réduire la mortalité et la morbidité des personnes âgées dans les services de long séjour, de diminuer le nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux et dans une moindre mesure l’absentéisme chez les soignants. Cependant, les études démontrant ces avantages ont un faible niveau de preuve [8], sont souvent entachées de biais, de sorte que les méta-analyses réalisées n’ont pu démontrer clairement le bénéfice de cette pratique [9].

L’efficacité de la vaccination chez l’adulte est modérée, ne dépassant pas 70%, et pouvant tomber à 20% lorsque les souches virales contenues dans le vaccin diffèrent des souches circulantes, phénomène inéluctable et imprévisible [8-21].

(…) »

D’où l’intérêt des mesures barrières.

 

5.  Concernant le(s) vaccin(s) annoncé(s) contre la Covid-19

 

Il y a lieu d’attendre les données relatives notamment aux rapports bénéfices/risques avant de se prononcer sur l'utilité de tel ou tel produit. Mais, il serait inopportun de rendre cette vaccination contre la Covid-19 obligatoire.

 

6.  Nos propositions pour effectuer une rentrée moins pénible à l'approche de l'automne

 

Par ces motifs, non-exhaustifs ci-dessus exposés, et pour effectuer une rentrée moins anxiogène à l'approche de l'automne, nous proposons notamment :

 

- de rester prudents, mais sans entretenir la peur ;

- le respect des gestes barrières (dont le lavage des mains) qui permettront de lutter efficacement et pas seulement contre la Covid-19 ;

- la mise en place des distributeurs des produits hydro-alcooliques à une hauteur adaptée à la taille des enfants afin d’éviter des projections oculaires pouvant provoquer des effets indésirables ;

- un masque FFP2 aux personnes à risques, surtout dans un milieu clos et partagé par plusieurs personnes. Il s'agit du bon usage des masques (une prescription d'un masque dans la bonne indication) ;

- la libération des « jeunes » ne présentant pas de facteurs de risques, qui semblent être les grands perdants de cette situation, et des autres personnes non-fragiles. Il y a lieu de cesser de stigmatiser ces jeunes par notamment des discours et titres de presse (tels que « le péril jeune »…) ;

- la levée des obligations en cours concernant notamment le port du masque (éventuellement les transformer en recommandations) ;

- un regard vers le paysage oublié des autres patients et notamment ceux atteints de pathologies plus graves que la Covid-19.

 

À nouveau, rappelons que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé comme un « état de complet bien-être physique, psychologique et social ».

Il est certain que la deuxième vague, de dimensions psychologique - psychiatrique – et sociale, elle, est déjà là. Sous nos yeux.








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