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vendredi 22 juin 2018

Ostéoporose. Multiples fractures vertébrales à la fin du traitement par PROLIA® : les autorités sanitaires Suisses en avance


Le 24 mai 2018, une réunion d’information destinée au public a été organisée par le CTIAP du centre hospitalier de Cholet. Elle portait sur le thème : « Médicaments de l’ostéoporose : ce que les patients devraient savoir ». Lors de cette rencontre, un effet indésirable nouveau a été porté à la connaissance des personnes présentes. Il s’agit des multiples fractures vertébrales qui pourraient s’observer suite à l’arrêt du traitement par PROLIA® (dénosumab), notamment.

À cette date, notre source provenait de la Suisse.

Un risque mentionné dans le Compendium Suisse des médicaments

En Suisse, ce risque est clairement indiqué dans la rubrique « Mises en garde et précautions » de la monographie du PROLIA® (dénosumab) :

« Remarque importante : après l’arrêt du traitement par Prolia, des fractures vertébrales multiples (FVM) ainsi qu’une perte de densité minérale osseuse (DMO) peuvent se produire jusqu’à un niveau même inférieur à celui constaté avant le début du traitement. »

Autrement dit, la situation pourrait être plus grave que celle ayant justifié l’initiation du traitement. Un tel mécanisme rappelle celui de ce qui est habituellement appelé « effet rebond ».

Ce mécanisme de l’effet rebond est connu avec d’autres médicaments ; et justifie un arrêt progressif des médicaments concernés. Or, le PROLIA® est sous forme injectable ; ce qui rend difficile son arrêt de façon progressive…

Lesdites « Mises en garde et précautions » Suisses poursuivent : « Etant donné ces risques, une évaluation individuelle du rapport bénéfices/risques devrait avoir lieu avant l’instauration et l’arrêt du traitement par Prolia. Il doit être conseillé au patient de ne pas interrompre le traitement par Prolia sans l’avis du médecin. »

Le principe actif du PROLIA®, c’est-à-dire le dénosumab, est également présent dans une autre spécialité pharmaceutique : XGEVA®. Ce produit est « utilisé notamment pour prévenir des complications osseuses graves dues à des métastases chez l’adulte atteint de cancer avancé ou le traitement des tumeurs osseuses à celles géantes chez l’adulte et l’adolescent. ». Là encore, les « Mises en garde et précautions » Suisses précisent :

« Fractures vertébrales multiples après l’arrêt du traitement
Après l’arrêt du traitement par XGEVA, des fractures vertébrales multiples, non imputables à des métastases osseuses, peuvent se produire, surtout chez les patients présentant des facteurs de risque tels qu’une ostéoporose ou des antécédents de fractures.
Les effets indésirables de XGEVA sur le remodelage osseux sont réversibles. Après l’arrêt du traitement, une augmentation des marqueurs du remodelage osseux et une perte de densité minérale osseuse (DMO) atteignant même un niveau inférieur à celui initialement constaté peuvent se produire (voir chapitre « Propriétés/Effets », Effets pharmacodynamiques). Etant donné les risques présentés, une évaluation individuelle du rapport bénéfices/risques devrait avoir lieu avant l’instauration du traitement par XGEVA et avant son arrêt.
Il faut conseiller au patient de ne pas interrompre le traitement par XGEVA sans l’avis de son médecin. »

En France, ouverture, en juin 2018, d’une enquête de pharmacovigilance par l’ANSM

Le 18 juin 2018, en France, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publie un « point de situation » sur ce « risque potentiel de fractures vertébrales multiples à l’arrêt du traitement » par ces médicaments à base de dénosumab (PROLIA® et XGEVA®).

L’ANSM « a lancé une enquête de pharmacovigilance » en informant que de « rares cas de fractures vertébrales multiples à l’arrêt du traitement par Prolia ont été rapportés en France. » Onze cas ont été déclarés en France depuis la commercialisation de ce médicament en 2011. Elle considère que « le lien de causalité avec le traitement par Prolia n’est pas établi à ce stade et le rapport bénéfice/risque de ce traitement n’est pas remis en cause. » Les résultats de cette enquête sont attendus pour l’automne.

La revue Prescrire avait émis un avis sur ce médicament.

Rapport bénéfice/risque du Dénosumab : l’avis de la revue indépendante Prescrire

Sous réserve d’une erreur de notre part, la revue Prescrire n’aurait pas traité ce risque relatif à l’effet rebond observé à l’arrêt des médicaments à base de dénosumab. Mais, en mars 2017, et sans évoquer ce risque de fractures vertébrales multiples après l’arrêt du traitement, la revue conclut : « Le dénosumab a une balance bénéfices-risques défavorable. »


Enfin, il est important de rappeler qu’il ne faut pas interrompre son traitement sans l’avis du médecin.







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