Pages

samedi 12 septembre 2020

Suite « Ségur de la santé ». Rare dans un hôpital public : Démissions, soudaines et groupées, des membres de la CME

 

Brusquement, à croire les apparences, les problèmes chroniques de l’hôpital public auraient disparu après notamment quelques augmentations de revenus accordées aux uns et aux autres lors du « Ségur de la santé », en plus des primes versées dans le cadre de la Covid-19 (liée au Sars-CoV-2).

Surprenant.

 

Persistance du trouble à l’hôpital public malgré le « Ségur de la santé »

 

En réalité, le désordre, et c’est peu dire, est toujours là.

L’hôpital public continue de souffrir et s’enfonce de plus en plus. Les causes sont toujours les mêmes et les solutions sont connues ; mais elles restent ignorées par les gouvernants.

Ces causes et ces solutions sont proposées dans notamment les deux réflexions publiées par le journal LE POINT. En effet, les deux tribunes datent, respectivement, du 22 mai 2020 et du 14 juin 2020. La première est intitulée « L’hôpital public a besoin d’un choc structurel ». La deuxième est disponible sous le titre « 23 propositions nouvelles et indépendantes pour l’hôpital public de demain ».

De même, le 16 juin 2020, le Courrier de l’Ouest a publié un article intitulé « Plus qu’un manque de moyens, l’hôpital souffre de sa gouvernance » » (la version papier est ainsi titrée : « L’hôpital doit se réorganiser »).

 

La survenue récente d’un fait grave : Démission collective des membres de la commission médicale d’établissement (CME)

 

Il y a donc lieu de révéler un nouvel exemple récent qui vient de se produire dans un hôpital public après ledit « Ségur de la santé ». Ce fait est tellement rare qu’il mérite d’être signalé. Avec éclat, il vient confirmer nos précédentes affirmations (ci-dessus relayées par la presse). Dans cet hôpital, presque tous les membres de la commission médicale d’établissement (CME) viennent de remettre leur démission, en ce mois de septembre 2020. Un fait qui semble inédit dans cet hôpital.

Rappelons d’abord que dans un établissement public de santé, la CME est l’une des instances représentatives les plus importantes. Ses membres sont des médecins, pharmaciens, sages-femmes… élus. Ils sont élus tous les quatre ans. La direction de l’hôpital et les représentants du personnel, notamment, y siègent également. Cette CME devrait veiller en particulier à la qualité et à la sécurité des soins.

Pourtant, l’hôpital concerné (dont nous parlons ici) avait déjà organisé, récemment, de nouvelles élections pour constituer sa nouvelle CME. Mais, dès le début de ces élections, des tensions et des manœuvres discrètes avaient été enregistrées ; la composition de cette nouvelle CME n’était pas régulière ; etc. Et puis, il y a juste quelques jours, nous apprenons donc cette démission en bloc. Ce fait appelle plusieurs interrogations.

 

L’omerta…

 

La ou les raison(s) qui a (ont) motivé toutes ces démissions annoncées, de façon soudaine et groupée, restent inconnues à ce jour. Les questions posées sont restées sans réponses. Par exemple, les autorités ad hoc sont-elles informées de ces démissions et de leur(s) motivation(s) ?

Cette rétention d’informations serait-elle l’expression d’un nouveau mépris envers l’élection et un manque de considération vis-à-vis des praticiens qui ont élu ces membres (leurs représentants) ?

 

On oublie, encore, et on recommence comme avant…

 

Une autre question interpelle.

Malgré la rareté et la gravité d’un tel acte, malgré son caractère inédit dans cet établissement, la direction se contente d’informer notamment le corps médical qu’elle envisage d’organiser, à nouveau, de nouvelles élections. Elle ne semble pas vouloir répondre, au préalable, aux indispensables questions qui se posent, de toute évidence.

Or, refuser de répondre à ces questions légitimes n’aurait pour but que de servir, encore et à bas bruit, des intérêts catégoriels et personnels au détriment de l’intérêt général et du bon fonctionnement du service public hospitalier.

Il ne serait pas sérieux de reprendre, encore et toujours, les mêmes individus actuellement au pouvoir, à l’origine de ce désordre, et de recommencer comme avant : en changeant juste les rôles.

Ce n’est plus possible.

L’hôpital concerné a besoin d’un vrai changement.

 

De nombreuses alertes ignorées par l’agence régionale de santé (ARS) notamment

 

Concernant l’hôpital en question (qui retient notre attention en ce mois de septembre 2020), depuis plusieurs années, de nombreuses alertes ont été adressées notamment à l’agence régionale de santé (ARS), en vain.

Puis, au ministère de la santé ; sans succès aussi : dans le meilleur des cas, le ministère de la santé retourne l’alerte à ladite ARS. Et c’est tout.

Ces alertes demandaient notamment la saisine de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). Toujours en vain.

 

A minima, l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) doit être saisie

 

Avant d’organiser lesdites nouvelles élections, une enquête de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) doit être ouverte. Comme cela s’est produit dans un cas similaire, qui, lui, a été très médiatisé ; celui de l’hôpital de Saint-Brieu (d’après les articles de presse) :

 

« Côtes-d’Armor : 120 médecins posent leurs démission le même jour » (LE POINT, 13 octobre 2018) ;

 

« À l’hôpital de Saint-Brieu, 116 médecins en conflit avec leur direction claquent la porte administrative » (Le Quotidien du Médecin, 16 octobre 2018) ;

 

Etc. (cf. les nombreux articles disponibles).

 

 

En ce mois de septembre 2020, cette CME est donc dissoute. Or, la présidente de cette CME est également le vice-président du directoire.

Ce directoire est aussi l'une des plus hautes instances d’un hôpital public : il est présidé par le directeur. Ce directoire est situé juste en dessous du conseil de surveillance qui, dans le cas qui nous concerne, est présidé par le Maire de la ville.

Logiquement, ce directoire devrait être également dissous.

 

Tout semble s’écrouler. Ce trouble était prévisible.

 

N.B. : Des propositions demandant la suppression de l’ARS

 

Au mois de juin 2020, l’une de nos propositions demandait la « suppression de l’agence régionale de santé (ARS) - un géant administratif ; un nain fonctionnel - (…) » (cf. article du POINT du 14 juin 2020, ci-dessus).

Le 9 septembre 2020, sur son compte Tweeter, un député de La République En Marche (LREM) faisait état de sa tribune dans le Quotidien du Médecin : « Les Agences Régionales de Santé (ARS) ne servent à rien, mais desservent nos territoires (…) Il faut les supprimer (…) Ma tribune dans Le Quotidien du Médecin : « Ces monstres froids doivent être supprimés » » (Cf. Tweet ci-dessous) :

 

 




 

 

 


À nouveau, nous alertons.


À suivre...








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire