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mercredi 26 août 2020

Covid-19 et article du CTIAP du 20 août 2020 : précisions suite à la diffusion de cet article (sur les réseaux sociaux) par la direction du centre hospitalier de Cholet


Le 20 août 2020, le CTIAP (centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques) du centre hospitalier de Cholet publie un article intitulé : « Covid-19 : trois mois après le dé-confinement, des informations utiles ». Comme cela est la règle, cet article du CTIAP a été relayé sur les réseaux sociaux (compte Twitter et page Facebook) du CTIAP.

À ma demande et en ma qualité de responsable du CTIAP, cet article a également été relayé, par la direction, sur les réseaux sociaux (compte Twitter et page Facebook) du centre hospitalier de Cholet. La direction de l’hôpital a jugé utile de préciser ceci : « NB : Il est précisé que l’analyse présentée par Mr le Dr Umlil n’engage que son auteur et non le Centre Hospitalier de Cholet. ». Cette précision a interpellé certains lecteurs.

 

Exemple : une question postée sur la page Facebook du centre hospitalier de Cholet

 

C’est ainsi que, par exemple, le commentaire suivant a été posté sur la page Facebook du centre hospitalier de Cholet :

« Est-ce que le centre hospitalier est d’accord avec l’un de ses docteurs lorsqu’elle partage publiquement son analyse ?

Parce que si ce n’est pas le cas, alors pourquoi la partager ?

Et si c’est le cas, alors pourquoi préciser que seul le docteur est responsable de l’analyse qu’elle partage ?

Enfin, le centre hospitalier n’engage-t-il pas sa responsabilité lorsqu’il diffuse de l’information ? »

 

Cette situation appelle donc quelques précisions et rappels (non exhaustifs). En effet, suite à la publication dudit article sur le site du CTIAP, j’ai reçu plusieurs messages. Les auteurs de ces messages appartiennent à différentes professions ; certains exercent au centre hospitalier de Cholet, d’autres à l’extérieur de l’hôpital. Certains de ces messages ont été diffusés publiquement (les autres adressés en privé) : la direction de l’hôpital de Cholet, notamment, était destinataire de ces messages et a donc pu en prendre connaissance. Voici ci-dessous quelques exemples.

 

Exemples de messages enregistrés suite à la publication de l’article du 20 août 2020

 

« Très bonne analyse, merci beaucoup » (un médecin) ;

 

« Merci pour ces informations éclairées et documentées » (une infirmière) ;

 

« Article intéressant à diffuser, merci Amine » (un médecin) ;

 

« Très intéressant, merci Amine » (une personne des services administratifs) ;

 

« Merci encore de tes éclaircissements et tes synthèses » (un médecin) ;

 

« Je vous remercie également pour le sujet d’hier qui éclaire (un peu) ma lanterne. Le ton apaisé de cet article dans un contexte parfois conflictuel sur le sujet est inspirant. Par ailleurs, je vois qu’il existe encore beaucoup de questions sans réponses. A suivre, donc… (…) » (un médecin) ;

 

« (…) J’ai lu aujourd’hui l’article « Covid-19 : trois mois après le déconfinement, des informations utiles ». Très instructif et éclairant. Une information complète, des faits et une analyse objective. C’est ce dont on a besoin. Plus que jamais en ces moments de doute et de suspicion. (…) » (un directeur d’établissement) ;

« Saine lecture pour ne pas céder au martèlement abrutissant de l’idée de "reprise épidémique". Quelle réalité derrière l’augmentation du nombre de tests positifs ? » (un journaliste) ;

« Un article intéressant avec plusieurs points abordés (…) » (une Docteure en Biochimie & Microbiologie) ;

 

« Enfin des propos sensés et raisonnables… » ; « Merci (…) Ce type de discours et tellement rare. A diffuser très largement » ; « Excellent, synthétique. Merci » « Propos pleins de nuances ; un vrai scientifique ! » ; Etc. (autres lecteurs) ;

 

Etc.

 

Interrogations

 

Il y a donc lieu de s’interroger pourquoi le directeur du centre hospitalier de Cholet, Monsieur Pierre VOLLOT, a-t-il jugé utile d’ajouter ladite précision : « NB : Il est précisé que l’analyse présentée par Mr le Dr Umlil n’engage que son auteur et non le Centre Hospitalier de Cholet. » ?

La direction d’un hôpital public serait-elle libre de diffuser, sur les réseaux sociaux, une information indépendante publiée par l’un de ses services : information indépendante vis-à-vis non seulement des laboratoires pharmaceutiques, mais également des autorités ad hoc notamment lorsque cela s'avère nécessaire ?

 

Le CTIAP : un service du centre hospitalier de Cholet

 

Je considère que les recommandations des autorités ad hoc sont présumées conformes aux données acquises de la science (et je diffuse ces recommandations) ; mais cette présomption est simple (elle n’est pas irréfragable) : elle peut être renversée par la preuve contraire (et dans ce cas, je propose une réflexion fondée sur des éléments vérifiables).

Par ailleurs, les réflexions proposées par le CTIAP (et publiés sur ce site) sont présentées en ma qualité de pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier, responsable notamment du CTIAP qui est un service, plein et entier (et non virtuel), du centre hospitalier de Cholet.

 

Obstacles rencontrés par le CTIAP : rappel

 

Rappelons que le projet du CTIAP date du 10 décembre 2007. Comme cela est lisible sur ce site, c’est « une réponse concrète au rapport n°RM2007-136P établi par l’Inspection Générale des Affaires Sociales en septembre 2007 (…) et intitulé « L’information des médecins généralistes sur le médicament ». C’est une proposition d’action eu égard notamment aux « scandales sanitaires » à répétition, aux attentes exprimées et/ou implicites des patients et à la suspicion générée par la diffusion de certaines informations inexactes. (…) » (Cf. article « CTIAP : pourquoi et comment ? »).

Comme le montrent aussi nos précédentes écritures, malgré la validation de ce projet par l’hôpital de Cholet et les autorités ad hoc, ce projet a rencontré de nombreux obstacles avant de pouvoir mettre en œuvre, de façon effective, ses actions annoncées et destinées notamment au public. Aujourd’hui, ces obstacles ne sont pas complètement levés (je reçois même des propos insultants, des intimidations voire des menaces  - de notamment certaines personnes exerçant à l’hôpital de Cholet - suite à la publication de certains articles ou lors de la préparation d’un sujet destiné aux Conférences (destinées au public) organisées à l’hôpital : des faits connus de la direction de l’hôpital). Je rencontre également des obstacles dans l’exercice de mes autres fonctions : responsable de la pharmacovigilance et de la coordination des vigilances sanitaires. (Cf. notamment le livre paru en 2018 sous le titre « Obstacles à la pharmacovigilance : Délinquance en col blanc ; Inertie des pouvoirs publics ». Ce livre commence par rappeler le Serment de Galien auquel je suis soumis en ma qualité de pharmacien.

Malgré ces obstacles, les résultats obtenus sont visibles, vérifiables et connus notamment de la direction du centre hospitalier de Cholet et des autorités ad hoc.

 

L’indépendance professionnelle du pharmacien

 

Selon le code de la santé publique, le pharmacien « exerce sa mission dans le respect de la vie et de la personne humaine » et « doit veiller à ne jamais favoriser, ni par ses conseils ni par ses actes, des pratiques contraires à la préservation de la santé publique ». Il « doit veiller à préserver la liberté de son jugement professionnel dans l’exercice de ses fonctions. Il ne peut aliéner son indépendance sous quelque forme que ce soit ». Il « ne doit se soumettre à aucune contrainte financière, commerciale, technique ou morale, de quelque nature que ce soit, qui serait susceptible de porter atteinte à son indépendance dans l’exercice de sa profession, notamment à l’occasion de la conclusion de contrats, conventions ou avenants à objet professionnel ». Et comme l’a rappelé l’ordre national des pharmaciens, l’indépendance professionnelle constitue « une règle fondamentale des professions réglementées, un pilier essentiel de leur déontologie. Elle n’est pas garantie pour le confort et le bénéfice du professionnel, mais pour la protection du public ». L’ordre national des pharmaciens a fait part de la décision de la cour de justice de l’union européenne qui a reconnu dans son arrêt du 19 mai 2009 « l’importance de cette indépendance, qui doit être matérielle, économique et intellectuelle ». L’ordre national des pharmaciens a aussi insisté sur la réalité du décalage entre ce « principe » et sa mise en œuvre effective en reconnaissant que « si l’indépendance du professionnel de santé est largement admise dans son principe, dans la réalité, elle peut être menacée. En période de contraintes économiques, les choix des professionnels peuvent être plus facilement influencés, voire dictés, par la volonté d’acquérir des avantages concurrentiels, le captage d’informations à « fort enjeu commercial », par certains choix publics comme privés d’organisation et de gestion, ou par des pressions financières (venant d’investisseurs, de fournisseurs, de tiers…). À chacun, en toutes circonstances, de rester très attentif à décrypter les éventuels enjeux cachés de certains discours ou à se positionner avec responsabilité à l’encontre de choix non conformes aux intérêts des patients, qu’on pourrait lui proposer ou même être tenté de lui imposer… ».

Cette indépendance professionnelle est également garantie par les dispositions de l’article L.6143-7 du code de la santé publique selon lequel « le directeur » d’un établissement public de santé « exerce son autorité sur l’ensemble du personnel dans le respect des règles déontologiques ou professionnelles qui s’imposent aux professions de santé, des responsabilités qui sont les leurs dans l’administration des soins et de l’indépendance professionnelle du praticien dans l’exercice de son art ».

 

Conclusion

 

Il y a lieu de remercier la direction du centre hospitalier de Cholet d’avoir répondu favorablement à ma demande en diffusant cet article ; même si ladite précision apportée est inutile (privée de toute portée).

Je demande également à la direction du centre hospitalier de Cholet de bien vouloir diffuser le présent article sur les mêmes réseaux sociaux afin que les mêmes abonnés puissent être informés de ces précisions ci-dessus apportées.

 

 

En espérant avoir répondu aux interrogations soulevées,

 

Bien cordialement,

 

Docteur Amine UMLIL

Responsable du CTIAP, pharmacovigilance, coordination des vigilances sanitaires

Pharmacien des hôpitaux, praticien hospitalier

Juriste (droit de la santé)

Membre de l’AFDS (association française de droit de la santé)

Extrait du Curriculum vitae (C.V.) cliquer ici


 






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