Concernant l’extension de l’obligation vaccinale
de 3 à 11 vaccins, la lettre, en date du 20 décembre 2017, adressée au
Président de l’Assemblée nationale est toujours en attente de réponse.
Par ailleurs, certains médias ont fait état d’un rapport,
établi en décembre 2017, de l’INSERM (institut national de la santé et de la
recherche médicale) intitulé « Que
dit la science à propos des 11 vaccins qui seront obligatoires en France en
2018 pour tous les enfants ? ».
Or, ces médias auraient "oublier" d'indiquer à leurs lecteurs une information en répondant à la question suivante : qui est le
directeur de l’INSERM ?
N.B. : Un travail peut avoir une certaine valeur malgré la présence d’un
lien et conflit d’intérêts. Mais, ce dernier doit être systématiquement et
spontanément déclaré. La dissimulation de ce lien et conflit d'intérêts ne pourrait que nuire à la
crédibilité de ce travail.
Et puis, selon le journal Ouest-France du 4
janvier 2018, Madame la ministre de la santé serait aussi « favorable à la vaccination obligatoire contre la grippe »
des professionnels de santé.
Or, en réalité, il serait utile de lire l’entier avis rendu, le 27 septembre et le 7
octobre 2016, par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) dont voici quelques extraits (télécharger le PDF pour accéder à ce contenu) :
« En
préambule, le HCSP considère que toute décision de rendre ou de maintenir
obligatoire une vaccination pour des professionnels de santé ne doit s’appliquer
qu’à la prévention d’une maladie grave avec un risque élevé d’exposition pour
le professionnel, un risque de transmission à la personne prise en charge et
avec l’existence d’un vaccin efficace et dont la balance bénéfices-risques est
largement en faveur du vaccin (…)
Concernant la grippe :
(…) la
vaccination des soignants est susceptible de réduire la mortalité et de la
morbidité des personnes âgées dans les services de long séjour, de diminuer le
nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux et dans une
moindre mesure l’absentéisme chez les soignants. Cependant, les études
démontrant ces avantages ont un faible niveau de preuve [8], sont souvent
entachées de biais, de sorte que les méta-analyses réalisées n’ont pu démontrer
clairement le bénéfice de cette pratique [9].
L’efficacité
de la vaccination chez l’adulte est modérée, ne dépassant pas 70%, et pouvant
tomber à 20% lorsque les souches virales contenues dans le vaccin diffèrent des
souches circulantes, phénomène inéluctable et imprévisible [8-21].
(…)
Concernant le tétanos :
(…) En
raison du mode de transmission du tétanos, seuls les personnels de secours
(pompiers, équipes de SAMU) ou médecine de catastrophe peuvent être exposés
dans le cadre professionnel.
Le risque
de transmission soignant-soigné du tétanos est nul.
(…)
De façon générale, le haut Conseil de la santé
publique recommande que :
(…) Q’un
vaccin obligatoire soit disponible sous forme monovalente évitant le recours à
des vaccins combinés mélangeant valences obligatoires et non obligatoires.
(…)
Concernant la vaccination contre le virus de l’hépatite
B, le Haut Conseil de la santé publique recommande que :
(…) Pour
ces professionnels, l’obligation vaccinale ne s’impose pas si l’évaluation des
risques, menée à leur poste de travail, démontre l’absence de risque de
contamination par le virus de l’hépatite B.
(…) »
La conclusion du Haut Conseil de la santé publique
est ainsi rédigée :
« Concernant les autres vaccinations
mentionnées à l’article L.3111-4 du code de la santé publique, le Haut Conseil
de la santé publique recommande que :
· La vaccination contre la diphtérie et la
poliomyélite soit fortement recommandée pour les professionnels de santé, au même
titre que dans la population générale adulte, mais qu’une obligation de rappel
puisse être prise en cas de modification inattendue de l’épidémiologie de ces
infections. Ce pourrait être le cas dans des territoires ayant une
épidémiologie particulière.
·
L’obligation vaccinale contre le tétanos soit
supprimée.
· La vaccination contre la grippe ne soit pas rendue
obligatoire, tout en restant fortement recommandée, mais qu’elle puisse
éventuellement être rendue obligatoire en situation de pandémie. Cette position
devra être reconsidérée quand des vaccins plus efficaces seront disponibles.
·
L’obligation vaccinale contre la typhoïde soit
supprimée.
· Les modalités d’indemnisation des effets
indésirables des vaccins recommandés en milieu professionnel soient alignées
sur celles des vaccins obligatoires.
Par ailleurs, le HCSP rappelle qu’il a recommandé
en 2010 la levée de l’obligation vaccinale par le BCG pour les professionnels
de santé [28].
Enfin, le HCSP rappelle que plusieurs maladies à
prévention vaccinale remplissent les critères pouvant conduire à une obligation
vaccinale pour les professionnels de santé. Ceci concerne la coqueluche, la
rougeole ou la varicelle pour les soignants non immunisés. »
Cet avis du Haut Conseil de la Santé Publique semble
conforme à la méthode scientifique et académique.
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