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jeudi 22 février 2018

Médicament. Un article de Paris Match : "Des décès inacceptables" illustrant la première des pauvretés et des inégalités

« Risque des chimiothérapies 5-FU : "Des décès inacceptables" » est le titre d’un article publié, le 20 février 2018, par PARIS MATCH. Cet article relate notamment ceci :

« (…) « Si ma femme avait été soignée à Angers, elle serait aujourd’hui à côté de moi. Mais elle a été soignée à (…), et elle est décédée en moins de quinze jours », explique (…) [le mari], dont l’épouse, atteinte d’un cancer récidivant en septembre 2016, a succombé, après huit jours de coma, à sa cure de chimiothérapie. (…) »

Terrible est cette phrase recueillie par la journaliste Vanessa Boy-Landry. Elle met en évidence une différence de qualité de prise en charge des patients en fonction de la zone du Territoire national.
Mais, cette phrase révèlerait aussi un manque d’information des patients, voire même des professionnels de santé, sur l’existence notamment d’un (ou de plusieurs) test(s) de dépistage. (Lire ledit article de Paris Match pour comprendre le contexte)

Ne pas pouvoir accéder à une information indépendante : la première des pauvretés et des inégalités

Dans le domaine de la santé, en particulier dans celui du Médicament, ne pas pouvoir accéder à une information indépendante, fiable et vérifiable, est la première des pauvretés. Ce défaut d’information est la première des inégalités. Ce manque de connaissance enferme la personne dans une situation de dépendance. Elle la fige dans une position de vulnérabilité.

L’information et le consentement : un droit et une liberté fondamentale

Le code de la santé publique est clair. L’accès à l’information sur les médicaments est un droit. Cette information porte notamment sur « les risques fréquents ou graves normalement prévisibles ». Elle doit être « loyale, claire et appropriée ». Cette information englobe les modalités concrètes du traitement. Elle est dispensée lors d’un entretien individuel. Elle est pérenne ; c’est-à-dire qu’elle s’impose même après la fin d’un traitement : dans le cas où des risques nouveaux sont identifiés, le patient doit être rappelé et informé. En cas de litige, il appartient au professionnel ou à l’établissement de santé d’apporter la preuve que l’information a bien été donnée dans les conditions requises.
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le « consentement libre et éclairé » de la personne ; et ce consentement peut être retiré à tout moment.
L’information et le consentement sont donc liés. L’information précède le consentement. Si l’information est un droit, le consentement, lui, est plus que ça : c’est une liberté fondamentale.
Une distorsion à ces règles contrevient également aux « Bonnes pratiques de pharmacovigilance » que l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’actualiser ; tout récemment : le 5 février 2018.

ANSM, 2018. Actualisation des « Bonnes pratiques de pharmacovigilance ». Les règles d’une « communication » portant « sur la sécurité d’emploi des médicaments »

Le 5 février 2018, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), justement, vient publier un point d’information nous relatant l’actualisation des « Bonnes pratiques de pharmacovigilance ».
Ce document rappelle que la pharmacovigilance s’exerce sur tout médicament, y compris « le médicament immunologique (…) un vaccin (…) » et même le « médicament homéopathique »… Ce guide indique le rôle de plusieurs acteurs : l’ANSM, les professionnels de santé, les patients, le laboratoire pharmaceutique, les centres régionaux de pharmacovigilance.
Il intègre même un chapitre ainsi libellé : « Bonnes pratiques de communication sur la sécurité d’emploi des médicaments ». Ces dernières rappellent notamment :

« La communication est un outil de gestion des risques essentiel pour atteindre les objectifs de la pharmacovigilance en termes de promotion du bon usage et de prévention des risques. Elle peut s’adresser aux professionnels de santé, aux patients et aux usagers du système de santé en général. » ;

« La communication sur la sécurité d’emploi de médicaments suit les principes énoncés (…), en particulier la communication : est claire et adaptée aux destinataires afin de répondre à leurs attentes ; est présentée de manière objective et non trompeuse ; présente toujours le risque en perspective du bénéfice attendu ; fait état des éventuelles incertitudes ; est précédée si possible de la consultation des patients et des professionnels de santé, particulièrement lorsque la situation est complexe ; est cohérente et coordonnée entre les différents acteurs concernés ; tient compte des exigences réglementaires en matière de protection des données individuelles et de confidentialité ; est suivie, si possible, d’une évaluation de son impact ; ne doit présenter aucun caractère promotionnel. »


À lire aussi : les quatre articles publiés par le CTIAP sur ce sujet, objet de l’article de Paris Match, en date du : 15 février 2018, 11 février 2018, 19 janvier 2018, 21 septembre 2017







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