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samedi 6 janvier 2018

Obligations vaccinales des professionnels de santé : l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique

Concernant l’extension de l’obligation vaccinale de 3 à 11 vaccins, la lettre, en date du 20 décembre 2017, adressée au Président de l’Assemblée nationale est toujours en attente de réponse.
Par ailleurs, certains médias ont fait état d’un rapport, établi en décembre 2017, de l’INSERM (institut national de la santé et de la recherche médicale) intitulé « Que dit la science à propos des 11 vaccins qui seront obligatoires en France en 2018 pour tous les enfants ? ».
Or, ces médias auraient "oublier" d'indiquer à leurs lecteurs une information en répondant à la question suivante : qui est le directeur de l’INSERM ?
N.B. : Un travail peut avoir une certaine valeur malgré la présence d’un lien et conflit d’intérêts. Mais, ce dernier doit être systématiquement et spontanément déclaré. La dissimulation de ce lien et conflit d'intérêts ne pourrait que nuire à la crédibilité de ce travail.
Et puis, selon le journal Ouest-France du 4 janvier 2018, Madame la ministre de la santé serait aussi « favorable à la vaccination obligatoire contre la grippe » des professionnels de santé.
Or, en réalité, il serait utile de lire l’entier avis rendu, le 27 septembre et le 7 octobre 2016, par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) dont voici quelques extraits (télécharger le PDF pour accéder à ce contenu) :
« En préambule, le HCSP considère que toute décision de rendre ou de maintenir obligatoire une vaccination pour des professionnels de santé ne doit s’appliquer qu’à la prévention d’une maladie grave avec un risque élevé d’exposition pour le professionnel, un risque de transmission à la personne prise en charge et avec l’existence d’un vaccin efficace et dont la balance bénéfices-risques est largement en faveur du vaccin (…)
Concernant la grippe :
(…) la vaccination des soignants est susceptible de réduire la mortalité et de la morbidité des personnes âgées dans les services de long séjour, de diminuer le nombre d’infections grippales documentées, de syndromes grippaux et dans une moindre mesure l’absentéisme chez les soignants. Cependant, les études démontrant ces avantages ont un faible niveau de preuve [8], sont souvent entachées de biais, de sorte que les méta-analyses réalisées n’ont pu démontrer clairement le bénéfice de cette pratique [9].
L’efficacité de la vaccination chez l’adulte est modérée, ne dépassant pas 70%, et pouvant tomber à 20% lorsque les souches virales contenues dans le vaccin diffèrent des souches circulantes, phénomène inéluctable et imprévisible [8-21].
(…)
Concernant le tétanos :
(…) En raison du mode de transmission du tétanos, seuls les personnels de secours (pompiers, équipes de SAMU) ou médecine de catastrophe peuvent être exposés dans le cadre professionnel.
Le risque de transmission soignant-soigné du tétanos est nul.
(…)
De façon générale, le haut Conseil de la santé publique recommande que :
(…) Q’un vaccin obligatoire soit disponible sous forme monovalente évitant le recours à des vaccins combinés mélangeant valences obligatoires et non obligatoires.
(…)
Concernant la vaccination contre le virus de l’hépatite B, le Haut Conseil de la santé publique recommande que :
(…) Pour ces professionnels, l’obligation vaccinale ne s’impose pas si l’évaluation des risques, menée à leur poste de travail, démontre l’absence de risque de contamination par le virus de l’hépatite B.
(…) »
La conclusion du Haut Conseil de la santé publique est ainsi rédigée :
« Concernant les autres vaccinations mentionnées à l’article L.3111-4 du code de la santé publique, le Haut Conseil de la santé publique recommande que :
·  La vaccination contre la diphtérie et la poliomyélite soit fortement recommandée pour les professionnels de santé, au même titre que dans la population générale adulte, mais qu’une obligation de rappel puisse être prise en cas de modification inattendue de l’épidémiologie de ces infections. Ce pourrait être le cas dans des territoires ayant une épidémiologie particulière.
·     L’obligation vaccinale contre le tétanos soit supprimée.
·   La vaccination contre la grippe ne soit pas rendue obligatoire, tout en restant fortement recommandée, mais qu’elle puisse éventuellement être rendue obligatoire en situation de pandémie. Cette position devra être reconsidérée quand des vaccins plus efficaces seront disponibles.
·     L’obligation vaccinale contre la typhoïde soit supprimée.
·    Les modalités d’indemnisation des effets indésirables des vaccins recommandés en milieu professionnel soient alignées sur celles des vaccins obligatoires.
Par ailleurs, le HCSP rappelle qu’il a recommandé en 2010 la levée de l’obligation vaccinale par le BCG pour les professionnels de santé [28].
Enfin, le HCSP rappelle que plusieurs maladies à prévention vaccinale remplissent les critères pouvant conduire à une obligation vaccinale pour les professionnels de santé. Ceci concerne la coqueluche, la rougeole ou la varicelle pour les soignants non immunisés. »

Cet avis du Haut Conseil de la Santé Publique semble conforme à la méthode scientifique et académique.







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