Le CTIAP a réservé plusieurs articles au thème concernant
la vaccination anti-papillomavirus (vaccins GARDASIL®, GARDASIL 9®, etc.).
Comme cela était
prévisible, cette vaccination ne concernerait plus uniquement les filles. En
effet, le 30 octobre 2019, la haute autorité de santé (HAS) publie un communiqué de presse ainsi libellé :
« Vacciner tous les garçons contre
les papillomavirus ? La HAS met en consultation publique un projet de
recommandation vaccinale ».
Cette consultation,
ouverte jusqu’au 27 novembre 2019, semble être menée par la nouvelle « commission technique des vaccinations
(CTV) » qui est différente de la « commission
de la transparence » : ces deux commissions font partie de la HAS.
Cette consultation
publique soulève notamment les questions suivantes (non exhaustives).
D’abord, il y a lieu de s’interroger
sur l’opportunité de cette consultation en se demandant si la commission de la transparence a rendu,
ou non, un nouvel avis concernant le rapport bénéfice/risque de ces vaccins. Car,
à notre connaissance, son dernier avis date du 13 septembre 2017. Dans cet avis de 2017, cette commission de la transparence relève notamment « des incertitudes concernant l’efficacité qui sera obtenue en termes de prévention des cancers dans les populations recommandées en France ».
Par ailleurs, la revue indépendante Prescrire
affirme notamment : « Début
2018, un effet en termes de prévention des cancers
génitaux n’est pas démontré »
et « l’efficacité des vaccins
papillomavirus en prévention des cancers
du col de l’utérus reste hypothétique ».
En juin 2019, cette revue conclut que « certains
parents et certaines jeunes femmes peuvent considérer que l’espoir, renforcé
par ces données, de réduire le risque de cancer pèse plus que le risque
incertain des effets indésirables du vaccin, tandis que d’autres peuvent
préférer ne pas prendre de risque tant qu’un effet protecteur du vaccin n’est pas démontré, et compter sur le
dépistage du cancer du col de l’utérus comme prévention ». Cette revue
rappelle que « le dépistage reste
souhaitable de toute façon, car le vaccin HPV ne prévient pas la survenue de toute lésion précancéreuse, comme l’utilisation
de préservatif ».
En deuxième lieu, ce communiqué de
presse précise que « l’objectif de
cette dernière étape d’élaboration est de recueillir l’avis de tous les acteurs concernés par la politique
vaccinale tels que les associations de patients et d’usagers du système de
santé, les collèges nationaux professionnels, les sociétés savantes, les
institutions publiques, les industriels, etc. ». Dans cette liste,
nous avons cherché : « les
professionnels de santé ». En vain. Ces professionnels de santé (et notamment les médecins et pharmaciens) ne
seraient donc plus considérés comme des acteurs essentiels de ladite politique
vaccinale ; ils seraient moins
compétents que, par exemple, les associations de patients et d’usagers en
matière d’évaluation des médicaments (comme les vaccins). Pourtant, ce sont ces
professionnels de santé qui engagent aussi leurs responsabilités lors de la
réalisation de l’acte vaccinal. En réalité, dans cette liste, nous retrouvons
les mêmes acteurs qui avaient déjà appelé à la généralisation de cette
vaccination, y compris chez les garçons. Nous renvoyons donc nos lecteurs
notamment à notre réponse en date du 21 mars 2019 intitulée « URGENT. ALERTE. Généralisation du
vaccin « GARDASIL® » : Réponse aux « 50 sociétés savantes » ».
Nous les renvoyons aussi à l’article du 29 avril 2019 informant de la réponse
des « 15 médecins et pharmaciens
indépendants » à cet appel des « 50
sociétés savantes » ; une réponse qui met en évidence notamment les
conflits d’intérêts et qui demande un moratoire ainsi qu’une commission
d’enquête parlementaire.
En troisième lieu, ce communiqué de
presse parle de « nombreux arguments
scientifiques et éthiques » qui motiveraient cette « cette recommandation » de
généralisation du vaccin. Or, paradoxalement, ce communiqué utilise le conditionnel - qui est un signe de doute et de prudence - :
« une vaccination élargie à tous les
hommes (…) bénéficierait non
seulement à leur santé, en les protégeant directement, mais améliorerait aussi la protection des jeunes
filles non vaccinées ». Si la HAS est en possession de ces si « nombreux arguments scientifiques et
éthiques », pourquoi sa commission de la transparence n’a-t-elle
pas intégré ces données et modifié ses conclusions ?
En quatrième lieu, ce communiqué de presse fait référence aux « pays qui ont
obtenu une couverture vaccinale élevée », mais ne cite pas les pays
qui auraient retiré leurs
recommandations de ce vaccin. Il aurait dû aussi rappeler le nom du pays qui détient le record des vaccins obligatoires (sans se soucier, dans ce cas, de la position de ces autres pays).
En cinquième lieu, ce communiqué de presse se
fonde sur l’argument - déformé - : « d’égalité ». De façon générale, pour contraindre une population
à accepter un "nouveau" médicament (qui n’a pourtant pas démontré son efficacité sur des
critères objectifs) et tout en déformant le principe juridique d’«égalité»,
l’argument - inapproprié en l'espèce - du sexisme serait désormais mis en avant pour culpabiliser. Le tout est enveloppé par la notion d’« éthique », sans doute pour tenter de nourrir une simple appréciation d'ordre général.
En sixième lieu, ce communiqué de presse indique que « la couverture
vaccinale reste très insuffisante au regard des objectifs fixés par le Plan Cancer ».
Sur quels fondements ont été fixés ces objectifs ? Ce communiqué de presse est
conscient du fait que « l’élargissement
de la vaccination par Gardasil 9 aux
garçons est une condition nécessaire mais pas suffisante pour atteindre l’objectif ».
(…) etc.
Alors, ce
communiqué de presse suggère aux « pouvoirs
publics » de « mettre en œuvre
une politique vaccinale plus engagée visant à une proposition vaccinale
systématique de la part des professionnels de santé et à restaurer de la
confiance vis-à-vis de cette vaccination auprès du public et des professionnels
de santé ». Devrait-on comprendre « obligation vaccinale » ?
Curieusement, dans ce cas faisant la promotion de l’autorité, les « professionnels de santé » apparaissent… Une phrase qui signerait d'ailleurs un aveu : les professionnels de santé auraient perdu confiance en ce vaccin. Exclus de cette consultation publique, ne pouvant émettre un avis direct relayant le fruit de leur expérience et de leur évaluation indépendante des données disponibles, les professionnels de santé seraient devenus les supplétifs d’une politique de
santé dont les objectifs réels demeurent, pour le moins, obscurs. Les obligations d'information et de recueil du consentement libre et éclairé des personnes, qui pèsent sur les professionnels de santé (évincés), ne sont pas rappelés dans ce communiqué de presse. Ce dernier voudrait rétablir la confiance par la contrainte et non pas par des éléments sérieux de preuve et par de la pédagogie.
Néanmoins, il reste
à attendre un éventuel nouvel avis de la commission
de la transparence. Une commission qui pourrait constituer un obstacle à cette
généralisation.
En tout cas, le
contenu de ce communiqué de presse viendrait renforcer davantage ce que la
revue indépendante Prescrire avait
affirmé : « Son qualificatif de
"haute autorité" n’est toujours pas justifié ». Lors de son
évaluation des guides de la HAS, cette revue considère que seulement 6% de ces documents sont jugés « intéressants » ; que
près de 52% sont considérés comme n’étant « pas
un support solide de soins de qualité » ; que 21% ont « des défauts majeurs ou susceptibles
de nuire à la qualité des soins ».