Depuis
la commercialisation, en France, de la nouvelle formule du LÉVOTHYROX® par le
laboratoire fabricant, certains patients semblent être toujours dans
l’impasse : ils ne trouvent toujours pas d’explication aux effets
indésirables observés.
Ci-dessous
quelques rappels, nouvelles informations et propositions (non exhaustifs).
Un rappel : la
nouvelle formule du LÉVOTHYROX® a plus d’avantages que l’ancienne, mais…
En
premier lieu, nos lecteurs sont invités à relire notre position concernant
cette nouvelle formule du LÉVOTHYROX®. Elle a été exposée notamment de vive voix aux
patients lors de la réunion d’information organisée, le 13 octobre 2017, au
centre hospitalier de Cholet.
D’ailleurs,
en novembre 2017, notre position a été confirmée par la revue indépendante Prescrire : la nouvelle formule a plus d’avantages que l’ancienne
composition.
Mais,
défendre la nouvelle formule du LÉVOTHYROX® (défendre notamment la formulation galénique)
est une chose. Continuer de chercher une éventuelle explication, nouvelle, aux
maux de certains patients en est une autre. Et, d’autres questions
restent en suspens comme celle soulevée dans notre article du 15 mai 2018.
Deux hypothèses différentes ciblant « l’acide
citrique » : l’un des deux nouveaux excipients de la nouvelle formule
du LÉVOTHYROX®
1) Une première hypothèse d’un ancien chercheur en pharmacie
Un
reportage intitulé « Lévothyrox, à la recherche du graal perdu » et diffusé, le 12 mai 2018 sur France 2,
évoque l’hypothèse d’un ancien chercheur en pharmacie qui aurait travaillé pour
le laboratoire fabricant.
2) Une seconde hypothèse, différente de la première, soulevée
dans un livre paru en 2017
Le
13 mai 2018, Ouest-France publie un article dans lequel est évoqué l'hypothèse de ce chercheur. Puis, cet article relève une autre hypothèse
soulevée dans mon livre paru en septembre 2017.
N.B. :
Cet article d’Ouest-France a été repris par d’autres médias. Ces derniers ont déformé,
dénaturé, le contenu de l’article d’Ouest-France. Certains sont allés même jusqu’à me confondre avec ledit ancien chercheur du laboratoire fabricant… Mes demandes de rectification n’ont, pour l’instant, abouti que
partiellement.
Aucun
journaliste ne m’a interrogé avant la publication de tous ces articles.
Des références
bibliographiques, à l’appui de la seconde hypothèse, ont été transmises au laboratoire
fabricant et aux autorités ad hoc
Comme
cela est écrit dans le livre, et constaté par Ouest-France, la question (la
seconde hypothèse) est la suivante : « La
première question est donc : cet effet inhibiteur du citron est-il dû à
l’acide citrique (que l’on extrait du citron) ? »
Si cette hypothèse se vérifie, le
problème pourra se résoudre par notamment une adaptation de la posologie. Donc pas d'inquiétude particulière. Le but étant juste d'essayer de comprendre. Et peut-être découvrir une éventuelle nouvelle substance pouvant générer des interactions (incompatibilités) médicamenteuses.
Indices (arguments) transmis à l’appui de cette seconde hypothèse
au laboratoire fabricant et aux autorités ad hoc
- D’abord,
cette hypothèse a permis à beaucoup de personnes d’apprendre que « le
citron vert, tout comme le pamplemousse, l’orange amère ou de Séville, a un
effet inhibiteur enzymatique ». La source transmise est un article paru
dans « Actualités Pharmaceutiques,
supplément formation au n°554, 1er trimestre 2016 ». Le
titre de cet article est le suivant : « Les
principales interactions médicamenteuses pharmacocinétiques ».
- Une
autre référence bibliographique a été transmise au laboratoire fabricant et aux
autorités ad hoc. Il s’agit de l'article suivant :
« Pioglitazone,
quercetin and hydroxy citric acid effect
on cytochrome P450 2E1 (CYP2E1)
enzyme levels in experimentally induced non alcoholic steatohepatitis (NASH).»
Pour
information : les « cytochromes »
sont impliqués dans les phénomènes d’induction et d’inhibition enzymatiques.
Certes,
il ne s’agit pas de l’« l’acide
citrique » mais, de l’« hydroxy
citric acid ». Mais, on s’approcherait, peut-être, d’un début
d’explication ?
- Le
résumé des caractéristiques (RCP), version du VIDAL® 2018, indique que la
« lévothyroxine » peut être influencée par des « inducteurs
enzymatiques » ; et par les « inhibiteurs de protéase boostés
par ritonavir ». Or, ce ritonavir est un inhibiteur enzymatique.
Bref,
c’est peut-être une nouvelle voie, pour nous tous, qui mériterait un minimum
d’attention. D’autant plus que le
directeur de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) a déclaré :
« l’acide
citrique c’est du citron » comme le montre cette vidéo insérée dans un article de RTL en date du 1er septembre 2017 et intitulée : « Lévothyrox : l'Agence du médicament justifie la nouvelle formule tant décriée ». Est-ce normal de confondre, publiquement, « acide
citrique » et « citron » ?
Il
nous reste à attendre les réponses
du laboratoire fabricant et des autorités ad
hoc.
Il
y a lieu de se souvenir que l’effet inhibiteur enzymatique du Pamplemousse a
été découvert de façon fortuite en 1989 par le plus grand des hasards… Mais, ce
n’est que quelques années plus tard que cet effet a commencé à être connu...
A minima, « le citron vert, l’orange amère ou de Séville »
devraient figurer dans la liste officielle des produits inhibiteurs
enzymatiques ; à côté du Pamplemousse. Car ces
mécanismes d’inhibition et d’induction enzymatiques concernent aussi d’autres
médicaments, et pas seulement le LÉVOTHYROX®. Une
demande a été formulée dans ce sens.
Quelques notions importantes
à rappeler
Un
médicament peut rendre service aux patients (rapport bénéfice/risque favorable)
alors que son mécanisme d’action (c’est-à-dire comment il agit) n’est
pas connu.
À
l’inverse, un mécanisme d’action, aussi séduisant soit-il, peut donner
naissance à un médicament sans intérêt clinique, voire à un médicament
dangereux (rapport bénéfice/risque défavorable).
Donc, une formule peut être
fabriquée de façon parfaite. Et en même temps, elle pourrait ne pas convenir à
certains patients. Sans pour autant pouvoir expliquer ce fait.
Les
données de la recherche ne sont pas toujours totalement transposables à tous les Hommes (femmes et hommes).
L’évaluation
d’un médicament ne se fait réellement que lors de la pratique clinique. Ce qui compte avant tout, c’est l’effet du
médicament chez le patient : son bénéfice, et ses risques éventuels.
Tous
les effets indésirables ne pourraient nécessairement trouver une explication.
Alors, écoutons et entendons la souffrance exprimée par les patients.
Concernant le LÉVOTHYROX®,
rappelons aussi que l’équilibre du traitement, et de la clinique
(disparition des effets indésirables) peut nécessiter plusieurs semaines
voire des mois. Le stress, lié notamment à la désinformation et aux
procédures contentieuses, risque de ne pas aider les patients à trouver
rapidement leur santé.
Désormais, les patients ont le
choix entre plusieurs spécialités pharmaceutiques. Le LÉVOTHYROX® n’est plus
tout seul sur le marché.
POUR SORTIR DE l’IMPASSE :
une formation à tous les patients dispensée à l’échelle nationale ; une demande
déjà formulée auprès du cabinet de Madame La Ministre des solidarités et de la
santé
Une
formation sur cette « affaire LÉVOTHYROX® » a été dispensée aux
patients, le 13 octobre 2017, au centre hospitalier de Cholet. Cette réunion « a fait du bien aux patients »
comme cela a été relevé par la presse.
Une proposition a été formulée
auprès du cabinet de Madame la Ministre des
solidarités et de la santé : refaire cette formation à tous les patients qui le souhaitent et à l’échelle
nationale (par exemple et pour optimiser le temps de tout le monde, via un média télévisé relevant du service public ; moyens nécessaires : un tableau, un stylo et une durée d'environ 2 heures).
À
ce jour, aucune réponse à cette proposition n’a été enregistrée.
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