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jeudi 15 février 2018

Quelle efficacité du VISTOGARD® (uridine triacétate), l’antidote du 5-FU ?

À la demande des patients, et dans la continuité de notre article du 11 février 2018 intitulé « Réponse à l’ANSM. L’antidote du 5-FU : une procédure de mise à disposition inappropriée à une situation d’urgence vitale », notre recherche a pu recueillir des éléments de réponse complémentaires.

Sur les modalités pratiques d’approvisionnement

Le laboratoire, qui fournit cet antidote, est basé aux États-Unis d’Amérique. Il s’agit de Wellstat Therapeutics Corporation. Un site internet est disponible : www.vistogard.com
En France, le pharmacien exerçant dans une pharmacie à usage intérieur (PUI) d’un établissement de santé doit suivre la procédure suivante :
-    Téléphoner et envoyer un e-mail au laboratoire pour le prévenir d’une demande en notant les coordonnées de la pharmacie et du prescripteur (Téléphone, fax et e-mail) ;
-     En dehors des heures d’ouverture du bureau, un autre numéro est disponible ;
-  Scanner l’ATU (autorisation temporaire d’utilisation) nominative obtenue auprès de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) et l’envoyer par e-mail à la Douane de Roissy.

Il reste à connaître le coût d’un traitement. La question est posée. Une réponse est attendue. (Mise à jour. La réponse a été obtenue le 16 février 2018 : le coût d'un traitement serait de 6 000 euros environ).

Sur la documentation disponible en France

Deux documents ont pu être récupérés. Ils sont rédigés en anglais. Aucune traduction en français n’est disponible. Ces documents sont :
-     Le RCP (résumé des caractéristiques du produit) américain. C’est l’équivalent de la fiche figurant dans le VIDAL® (dictionnaire – non exhaustifs- des médicaments) français ;
-     Une fiche d’information du patient.

N’ayant pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, aucune information sur le VISTOGARD® ne pourrait être disponible dans le VIDAL®.

« Le poison plus fort que l’antidote suite à un « Never Event » » (J.-C. Boyer, A. Dorandeu, M. Benslima)

« Le poison plus fort que l’antidote suite à un « Never Event » » est le titre d’un petit article (abstract) publié dans Toxicologie Analytique et Clinique (Volume 29, numéro 25, page 70, mai 2017) par l’équipe de l’Unité de toxicologie, service de biochimie et celle de l’Institut de médecine légale du CHU (centre hospitalier universitaire) de Nîmes.
Cet article discute l’efficacité de la VISTONURIDINE qui est un autre nom donné au triacétate d’uridine (VISTOGARD). Il indique que depuis 2013, la vistonuridine est utilisée en France sous ATU comme antidote dans les intoxications au 5-fluoro-uracil (5-FU).
En premier lieu, cet article précise que « selon le fabricant de cet antidote, sur les 140 patients qui avaient bénéficié d’un traitement (inclusion jusqu’en mai 2014), 96% avaient survécu et les décès observés n’étaient pas imputables à l’antidote » (Andreica IW, et al. Fluorouracil overdose : clinical manifestations and comprehensive management during and after hospitalization. J Hemat Oncol Pharm 2015 ; 2:43-7).
En second lieu, l’équipe du CHU de Nîmes discute « le bénéfice réel de cet antidote ». Elle analyse alors un cas « fatal » observé dans un établissement. Ce décès concerne un homme de 70 ans qui a reçu par erreur 2850 mg de 5-FU en 2h10, au lieu de 46 heures. Un traitement par VISTONURIDINE est mis en place dès le premier jour ; donc, dans le délai maximal de 96h recommandé par le fabricant. L’état du patient se dégrade. Il décède au 11ème jour. Les causes de ce décès sont recherchées. Les auteurs concluent que « malgré un traitement par vistonuridine mis en place rapidement après l’accident, l’hypothèse d’une surexposition fatale au 5-FU ne peut être écartée. Le bénéfice réel de cet antidote reste à mieux définir. »


Ces éléments viennent renforcer davantage l’intérêt du dépistage.







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