En mars 2017, le laboratoire
Servier a fini par annoncer l’arrêt de commercialisation, à partir du 31 août
2017, du PROTELOS® (ranélate de strontium) : un médicament utilisé dans l’ostéoporose. Ce produit aurait dû être
retiré du marché bien avant cette date eu égard à son rapport bénéfice/risque défavorable
: les risques étaient jugés supérieurs
par rapport au bénéfice escompté. Il exposait notamment à des décès d’origine cardiovasculaire.
Après les valvulopathies (troubles cardiaques) sous MEDIATOR® (benfluorex), des nouvelles publications
émettent un signal qui établirait une association entre des dysfonctionnements ou des calcifications
des valves cardiaques et d’autres
médicaments actuellement prescrits dans l’ostéoporose : il s’agit
des Diphosphonates tels que l’acide
alendronique (FOSAMAX®), l’acide risédronique (ACTONEL®), etc. Ainsi, une
grande étude épidémiologique européenne, financée par l’agence européenne du
médicament (EMA), suggèrerait une augmentation du risque d’environ 20%.
Ces médicaments de l'ostéoporose ne doivent donc pas être
banalisés eu égard notamment à ce doute concernant ce risque de
valvulopathies d’une part (doute qui appelle de nouvelles études) ; et aux autres effets indésirables, tels que les ostéonécroses
de la mâchoire et du conduit auditif, d’autre part.
N.B. : Rappelons que le fait qu’un risque d’effets indésirables soit
identifié ne veut pas dire que ces effets indésirables vont systématiquement s’observer ;
et chez tous les patients. Notre souhait de vous informer, de façon éclairée,
ne devrait pas générer une inquiétude ; et encore moins conduire à l’arrêt
d’un traitement par le patient.
Les questions posées
Fragilité
osseuse ou ostéoporose ? Les fractures liées à
une fragilité osseuse sont-elles toutes la conséquence d’une ostéoporose ?
Quelles sont les autres causes à l’origine d’une fragilité osseuse ? Quels
sont les médicaments susceptibles de provoquer une ostéoporose ou des fractures ?
Quelles sont les premières mesures permettant la prévention de ces fractures ?
Quels sont les critères qui légitiment la mise en route d’un traitement
médicamenteux ? Faudrait-il traiter systématiquement tous les patients,
notamment âgés et en particulier les
femmes ménopausées, qui ont une
fragilité osseuse ? Le traitement devrait-il être prescrit
systématiquement à vie ? Quel
est le profil des effets indésirables ?... Autant de questions qui méritent une
réflexion basée sur les preuves.
Par exemple, chez une femme ménopausée avec une
ostéoporose prouvée et un antécédent de fracture survenue sans traumatisme
important, l’acide alendronique (FOSAMAX®), qui peut constituer le médicament
de premier choix, voit son rapport bénéfice/risque s’inverser lorsque la durée du traitement dépasse les
5 ans : les risques deviendraient supérieurs au bénéfice après 5 ans de
traitement… Un constat qui invite à la réévaluation du traitement en vue d’une
éventuelle dé-prescription ; au lieu de le poursuivre systématiquement à
vie et sans réévaluation.
Les patients sont-ils informés de ces faits ?
Deuxième réunion d’information destinée au public
Au mois d’octobre 2017, le CTIAP (centre
territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques) du centre
hospitalier de Cholet avait organisé la première réunion d’information destinée au public. Elle portait sur l’« affaire LÉVOTHYROX® ».
Comme souhaité par les patients, et comme promis,
nous poursuivons dans ce sens en organisant la deuxième réunion qui sera réservée, cette fois, au thème ci-dessus
annoncé : « Les médicaments de
l’ostéoporose : ce que les patients devraient savoir ». À cette
occasion, les réponses aux questions précédemment posées seront apportées (avec
un langage vulgarisé et accessible à tous).
Cette rencontre prévue s’organisera selon les mêmes
modalités que celles du mois d’octobre 2017. Le lieu exact, la date et l’heure
de cette rencontre vous seront communiqués ultérieurement.
Possibilité d’inscription à cette deuxième réunion d’information
De nombreuses personnes pourraient être
intéressées par ce thème.
Dans un souci d’organisation, et dans la mesure où
la salle a une capacité d’accueil nécessairement limitée au-delà d’un certain
nombre, vous avez la possibilité de vous inscrire en adressant un e-mail à l’adresse
suivante : ctiap@ch-cholet.fr
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