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vendredi 11 novembre 2016

SEROPLEX (escitalopram) : les interrogations d'un pédopsychiatre


Question d’un pédopsychiatre

Voici donc la question qui nous est posée par un pédopsychiatre : « Le seroplex [escitalopram] c’est bien toléré, ou cela donne-t-il beaucoup d’effets secondaires [effets indésirables], voire paradoxaux ? »

Réponse proposée

Ce médicament (escitalopram) est un antidépresseur appartenant à la classe des antidépresseurs dits inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS).

C’est aussi presque un « jumeau » [l’énantiomère S, isomère lévogyre] d’un autre médicament (citalopram, SEROPRAM®).

En clair, le citalopram contient, en lui-même, l’escitalopram. Ils ont globalement la même efficacité et le même profil d’effets indésirables que les autres antidépresseurs IRS. Mais, en 2016, en terme de risque, ces deux médicaments sont associés notamment à :

-     un risque plus important de troubles cardiaques :

Il est constaté un allongement de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme (ECG) plus élevé qu’avec les autres antidépresseurs IRS. Ce risque est dose-dépendant. Cet allongement de l’intervalle QT expose à un risque de torsades de pointe (un trouble du rythme cardiaque parfois mortel). Ce risque (troubles du rythme ventriculaire et arrêts cardiaques) est identifié depuis 2011 par les agences américaine, britannique et française du médicament.

-     des effets indésirables plus graves en cas de surdosage comparativement aux autres antidépresseurs IRS.

-     plus de convulsions avec le citalopram.

L’escitalopram a été mis sur le marché juste avant la fin du brevet protégeant le citalopram. Cette stratégie commerciale semble vouloir limiter la concurrence des génériques du citalopram qui pointaient à l’horizon. Au lieu de prescrire ces génériques, la stratégie consiste à convaincre les médecins de prescrire le nouveau produit (escitalopram) présenté sous ses meilleurs jours ; bien que ce dernier ne soit qu’une « extraction » du premier (citalopram). Il était aussi, pour le moins, étonnant de voir la position (premier avis de 2004) de la commission française de la transparence.

En 2016, la prudence appelle à orienter le choix vers d’autres options. Tout en prenant en compte les effets du sevrage auxquels peut s’exposer un patient suite à l’arrêt d’un IRS.

Par ailleurs, il semble important d’informer le patient (et sa famille) également sur le risque concernant d'une part les anomalies du sperme associées au traitement par IRS, et d'autre part un éventuel effet perturbateur endocrinien pouvant expliquer un ralentissement de croissance.

Enfin, il y a lieu de rappeler le risque suicidaire notamment chez les enfants et adolescents traités par des antidépresseurs.






samedi 5 novembre 2016

Premier anniversaire du CTIAP : extrait du bilan


Notre projet est prêt depuis 2007. (Cliquer ici)

Environ un an après le lancement effectif (Cliquer ici), en juillet 2015, du centre territorial d’information indépendante et d’avis pharmaceutiques (CTIAP) du centre hospitalier de Cholet, il est constaté notamment :

-     Une consécration législative d’un « service public » ayant « pour mission la diffusion gratuite et la plus large des informations relatives à la santé et aux produits de santé (…). » C’est l’œuvre d’un nouvel article (L.1111-1-1) du code de la santé publique créé par la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, dite loi « Touraine ». (Cliquer ici)

-     Le premier article, publié par le CTIAP en septembre 2015 (Cliquer ici), est versé en justice comme une preuve scientifique, dans un conflit opposant des professionnels de santé. Je suis invité à venir témoigner devant les juges lors d'une audience à venir. Ce conflit est extérieur à la région Pays-de-la-Loire.

-     Le deuxième article, publié en octobre 2015 (Cliquer ici), concernant l’euthanasie est relayé par la presse auprès du public (Cliquer ici).

-     Dans son numéro de novembre 2016 (Tome 36 N°397, page 832), la revue indépendante « Prescrire » publie un article intitulé « Dispositifs transdermiques de scopolamine : mydriases [troubles oculaires] unilatérales chez des soignants ». Elle vient ainsi confirmer un cas similaire, publié quelques mois plus tôt (avril 2016), par le CTIAP du centre hospitalier de Cholet. (Cliquer ici)

Ce n’est pas la première fois que la revue « Prescrire » vient rejoindre notre analyse. (Cliquer ici)

-     En septembre 2016, le contenu de l’article publié en juin 2016 (Cliquer ici) est ainsi apprécié de l’Étranger : « Went to get this book « Ce que devient le médicament dans le corps humain : Conséquences en matière de soins » (…) With the contents were very interesting. This made for all ages. Bestseller book version of New York Times. Along with a lot of amazing things and easy to understand, simple and brief explanation. With an attractive cover and compatible format of (…) Come on to get it !!! ».

En 2016, le principe du CTIAP s’étend à d’autres territoires à la demande de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) du ministère des affaires sociales et de la santé. (Cliquer ici)